Protocole d'accord relatif à l'information des élèves dans le cadre du partenariat éducation-économie, signé par MM. Jean Gandois, président du CNPF, et Guy Le Néouannic, secrétaire général de la FEN, à Paris le 18 juin 1996.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Conférence de presse lors de la signature du protocole relatif à l'information et à l'orientation des élèves dans le cadre du partenariat éducation - entreprise, Paris le 18 juin 1996

Texte intégral

Il est convenu ce qui suit :
Préoccupées par les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, les deux organisations conviennent de conjuguer leurs efforts pour appuyer un certain nombre d’actions destinées à améliorer l’orientation professionnelle et scolaire des jeunes au cours de leur scolarité.

À cet effet, la FEN et le CNPF, favorables au partenariat École-Entreprise, considèrent que leur collaboration doit s’exercer autour de trois axes fondamentaux :

  • l’affirmation de principes de base ; 
  • la définition des actions à mener et des publics bénéficiaires de ces mesures ;
  • la mise en place d’une méthode.

Les principes

La construction d’une orientation professionnelle et scolaire doit résulter d’un cheminement continu faisant partie intégrante du processus éducatif. Elle doit contribuer à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, à l’issue de leur formation et ce, à tous les niveaux de qualification.

Les jeunes doivent être les agents de leur propre orientation ; à ce titre, ils doivent être en mesure d’élaborer leurs choix professionnels.

Les actions visant à l’amélioration de l’information et de l’orientation doivent couvrir l’ensemble de la scolarité, des premières années du collège aux dernières années du lycée, voire même l’enseignement supérieur, et non pas se limiter aux périodes correspondant à des paliers (collège/lycée, lycée/enseignement supérieur).

La qualification professionnelle ne peut se construire valablement que sur un socle de connaissances de base qui doivent être acquises à l’issue du collège.

L’orientation nécessite que soient améliorées la connaissance de l’entreprise et l’information sur les métiers et leur perspective d’évolution, afin de faire évoluer les représentations de la réalité économique et sociale.

L’élaboration pertinente des choix d’orientation et la construction par les jeunes de leur projet personnel supposent une implication active de tous les acteurs de l’équipe éducative et des professionnels du monde de l’entreprise.

Le développement du partenariat École-Entreprise est un facteur déterminant dans l’information et l’orientation des jeunes. Dans ce cadre, les professions doivent apporter des réponses sur les perspectives d’emploi et de carrière.

Les actions et les publics

En direction des élèves

Il s’agit d’établir un contact plus systématique entre les élèves et le monde du travail, grâce à des formes diverses de partenariat et par le recours à une palette d’activités complémentaires :

Définition d’un temps scolaire réservé à cet effet et programmé sur l’année.

Formules permettant aux élèves, à tous niveaux et quels que soient leurs cursus de formation, d’appréhender sur le terrain le monde de l’entreprise, la réalité des métiers et de l’organisation du travail ainsi que les possibilités d’emploi : journées-découverte, stages courts, séquences éducatives, classes-entreprises, clubs…

Intervention des professionnels dans les établissements pour présenter leur profession et leur entreprise.

Témoignage de jeunes professionnels inscrits dans des parcours de réussite.

Mesures particulières visant certains publics spécifiques, notamment afin d’accroître sensiblement le nombre de jeunes filles optant pour les formations scientifiques et techniques et les professions industrielles.

En direction des personnels d’enseignement, d’orientation, de direction et d’évaluation
Différents partenariats avec des entreprises et des organisations professionnelles, sectorielles et interprofessionnelles, visent à améliorer, chez ces catégories de personnel, la connaissance de l’entreprise, visant à une approche du monde économique et des questions touchant aux qualifications et aux emplois.

Actions au profit des enseignants en exercice : mise en place de plans de formation à la connaissance de l’entreprise, visant à une approche du monde économique et des questions touchant aux qualifications et aux emplois.

Dans le cadre des IUFM, affectation d’une part significative de la formation à la découverte du monde de l’entreprise et de la réalité des métiers, notamment en systématisant le passage en entreprise pour tout enseignant, sous forme de stage ou tout autre formule, dans le cadre d’un partenariat.

Des actions de formation visant à la découverte de l’entreprise seront organisées sous la responsabilité de professionnels.

Il importe que les activités entreprises au profit des enseignants ne se limitent pas aux enseignants des disciplines techniques et professionnelles, mais s’appliquent aussi aux professeurs des disciplines générales et aux personnels de direction et d’évaluation dans le cadre de leur formation.

En direction des professionnels du monde de l’entreprise

Le partenariat entre l’école et l’entreprise doit prendre en compte plusieurs aspects :

Le développement dans l’entreprise des capacités d’accueil des enseignants et des élèves autour de priorités négociées.

La préparation des acteurs professionnels – salariés, cadres, directeurs – en amont de l’accueil des élèves et des enseignants dans l’entreprise et leur information sur le système éducatif et la vie des établissements scolaires.

La formation des professionnels amenés à intervenir dans les établissements scolaires.

La concrétisation de l’insertion des jeunes ayant suivi une formation professionnelle et la valorisation de leur carrière dans l’entreprise, notamment par la formation continue.

La meilleure connaissance, par les acteurs de l’entreprise, du fonctionnement du système éducatif, des parcours de formation et des modes de validation.

La méthode

Au niveau national

Les organisations signataires expriment leur convergence sur les principes énumérés plus haut et sur la nécessité des différentes mesures de mise en œuvre. Elles conviennent notamment :

  • d’impulser le dispositif en informant et en mobilisant leurs représentants territoriaux ;
  • de mettre en place un suivi des actions menées et d’effectuer régulièrement un bilan des opérations mises en œuvre et une évaluation qualitative de leurs résultats ;
  • de valoriser des actions innovantes et favoriser leur développement ;
  • de tirer, d’ici trois ans, un bilan de l’application du protocole.

Au niveau régional

C’est le lieu pertinent des actions et le niveau proprement opérationnel, notamment pour les expérimentations, dans le cadre des principes définis précédemment. À ce niveau :

  • des partenariats, sur la base du volontariat, sont mis en place entre les représentants territoriaux des deux organisations signataires ;
  • dans le cadre de ces partenariats, sont définis les priorités locales, les types de publics visés, les projets circonscrits et ciblés, les modalités de mise en œuvre, ainsi que le calendrier ;
  • une aide technique et matérielle est apportée aux organisations et aux acteurs des expérimentations. Dans ce cadre seront favorisés les stages de connaissance des entreprises et de leurs besoins en qualifications, ainsi que le développement d’outils d’information facilitant l’accueil des enseignants et des élèves dans les entreprises ;
  • l’action partenariale des deux organisations signataires doit participer à la concrétisation du volet information-orientation du plan régional de développement des formations professionnelles des jeunes ;
  • un pilotage est organisé autour du suivi et de l’évaluation des expérimentations.