Interview de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, dans "Le Monde" le 13 mars 1999, sur les travaux de rénovation des musées de province et sur l'avenir des galeries nationales du Grand Palais.

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Média : Emission la politique de la France dans le monde - Le Monde

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Le Monde : Les grands chantiers parisiens qui se poursuivent freinent-ils les travaux entrepris en province ?

Catherine Trautmann : Pas du tout. L’espace d’art moderne et contemporain de Toulouse (140 millions de francs) doit être inauguré à l’automne. Les rénovations du musée d’histoire de Lyon (100 millions de francs), du musée d’art et d’histoire de Saint-Étienne (40 millions), du musée du chemin de fer de Mulhouse (80 millions), vont débuter. Le musée des beaux-arts de Bordeaux attaque la remise en état de sa deuxième aile. Le musée historique de Bretagne est intégré au « nouvel équipement culturel » de Rennes. Les musées Fenaille à Rodez, Toulouse-Lautrec à Albi, et Matisse au Cateau poursuivent leur remise à neuf. Chaque fois, l’État assure entre un gros tiers et un quart du financement de ces travaux.

Le Monde : Les musées de sociétés ne restent-ils pas les mal-aimés du ministère de la culture ?

Catherine Trautmann : Ils sont essentiels pour la compréhension de nos sociétés mouvantes. La notion de travail a évolué, les cultures se sont déplacées, brassées. Ces musées sont des points d’ancrage indispensables pour le public. Ils doivent donc jouer un rôle important dans le maillage du territoire à condition de mieux coopérer entre eux, de fonctionner en réseaux. Nous venons de signer des conventions avec la fédération des écomusées et des musées de société pour, notamment, renforcer leur encadrement scientifique et la coopération entre des institutions qui dépendent souvent de ministères différents.

Le Monde : Le sort des Galeries nationales du Grand Palais est-il remis en cause par le retard des travaux ?

Catherine Trautmann : Ces travaux sont suspendus à un problème juridico-technique en passe d’être résolu. Ils doivent durer quatre ans. Un premier financement de 370 millions est déjà acquis. Il faudra ensuite prendre un parti pour l’aménagement intérieur du bâtiment ; mais quel qu’il soit, les Galeries nationales et le Palais de la découverte y trouveront leur place.