Interview de Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d'État aux PME, dans "L'Évènement" du 11 mars 1999, sur la fiabilité des produits de Microsoft pour le passage informatique à l'an 2000.

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L’Événement : Êtes-vous satisfaite de la réaction de Microsoft à votre mise en garde ?

Marylise Lebranchu : Pas, entièrement, regardez la nouvelle page de leur site internet. A longueur de paragraphes les dirigeants de Microsoft n’offrent « aucune garantie » quant aux informations qu’ils fournissent sur le passage à l’an 2000. Cela dit, ces informations sont aujourd’hui disponibles en français et un logiciel d’adaptation est fourni sur le Web. C’est un progrès.

L’Événement : Serez-vous amenées à prendre des mesures ?

Marylise Lebranchu : Notre objectif, c’est que toutes les entreprises soient informées des risques et de la façon de s’en prémunir. Or les informations sur Windows 98, utilisé notamment par les plus petites donc les plus désarmées, n’étaient pas passées. On me dit : ce n’est pas grave, ce logiciel est fiable à 93 %. Mais pour l’entrepreneur, artisan ou commerçant, qui tombe dans les 7 % restants, c’est 100 % de dégâts !

L’Événement : Et les concurrents de Microsoft ?

Marylise Lebranchu : Tous seront contrôlés. Tous les produits seront testés. Nous avons commencé par les plus dangereux : les matériels médicaux, comme les pacemakers programmés, les alarmes, les fours, les ascenseurs, etc. A la fin, une liste disant lesquels sont fiables et lesquels ne sont pas fiables sera rendue publique.

L’Événement : Quand ?

Marylise Lebranchu : Dès la fin mars, nous publierons une première liste.

L’Événement : Pourquoi citer Microsoft en avant-première ? Parce que c’est la « World Company » ?

Marylise Lebranchu : Simplement parce qu’elle occupe 47 % du marché.

L’Événement : Vous ne regrettez pas d’avoir engagé le fer ?

Marylise Lebranchu : Un grand journal venait de prendre Microsoft comme référence. On est allé regarder et c’était faux. Par exemple, sans nous, le CD de mise au point serait resté en anglais. Le PDG de Microsoft Europe vient me voir ce vendredi 12 mars, je suis sûre qu’on va progresser. Depuis, des gens me disent qu’ils se sentent rassurés et que notre travail est sérieux, puisque les gros morceaux ne nous font pas peur.