Interview de M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, dans " Le Parisien" le 2 juin 1999, sur la disparition de l'essence dite "super plombé" au 1er janvier 2000.

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Média : Le Parisien

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Q - Le super plombé doit disparaître le 1er janvier. Les possesseurs de véhicules anciens ne roulant qu'à l'essence plombée devront-ils changer de voiture d'ici là ?

Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie. - Bien sûr que non ! Dès le 1er janvier 2000, un carburant de substitution sera disponible dans les stations-service, dans les mêmes pompes qui contenaient auparavant le super plombé. Les habitudes du consommateur ne seront donc absolument pas perturbées. D'autant que les voitures construites depuis 1987 peuvent, dans leur grande notoriété, utiliser du sans-plomb, car les véhicules ont été adaptés pour le supporter. A l'origine, les additifs de plomb avaient pour effet d'améliorer le rendement des moteurs et de lubrifier les soupapes d'échappement des gaz de combustion. Ils ne sont plus nécessaires aujourd'hui, les soupapes par exemple sont désormais réalisées dans un acier plus résistant.

Q - Quel sera le prix de ce supercarburant ?

- Sensiblement le même que celui de l'essence plombée, la variation n'excédera guère quelques centimes.

Q - Appliquerez-vous à ce nouveau carburant une taxe à taux réduit, comme pour le sans-plomb, ou à taux plein comme celui qu'il remplace ?

- Nous conserverons le même niveau de taxe que pour l'essence plombée car les véhicules qui utiliseront ce carburant sont anciens, ne disposant pas de pots catalytiques dans la plupart des cas. Il est normal de ne pas donner un signal positif à des automobilistes possédant les voitures parmi les plus polluantes.

Q - Le prix de l'essence flambe depuis trois mois. Pensez-vous que cette tendance va se poursuivre ?

- Je ne souhaite pas que le prix du brut (NULK : cours du baril en mer du Nord), qui a plus que doublé en quelques semaines, continue à augmenter, car les pétroliers répercutent forcément, un jour ou l'autre, ces hausses à la pompe. Mais étant donné la variété des sources de production à travers le monde, et la concurrence à laquelle elles se livrent, je pense que nous avons atteint le plafond et que les prix vont se stabiliser.