Texte intégral
Le Parisien : Vous aviez parlé de loi-cadre et de loi-balai… Etes-vous satisfait du dispositif proposé ?
Dominique Strauss-Kahn (ministre de l’Economie) : Le Gouvernement a choisi de laisser le maximum de souplesse pour la négociation décentralisée et pour l’incitation avec un dispositif en deux temps. La première loi tracera un objectif, les 35 heures au 1er janvier 2000. Ensuite, en 1999, une seconde loi fixera comment passer exactement aux 35 heures.
Le Parisien : Le patronat a déclaré la guerre aux 35 heures…
Dominique Strauss-Kahn : Le CNPF paraît manquer un peu de cohérence dans cette affaire : c’est vrai qu’il a toujours dit qu’il était opposé aux 35 heures, ce qui n’empêche pas de nombreux dirigeants de les mettre en œuvre dans leurs entreprises. J’espère que le dispositif qui a été décidé conduira un nombre croissant d’entreprises, une fois qu’elles l’auront regardé précisément, à s’engager dans la réduction du temps de travail.
Le Parisien : Vous n’avez pas chiffré les créations d’emplois ?
Dominique Strauss-Kahn : Il est difficile de dire à l’avance combien d’emplois seront créés puisque cela dépend beaucoup de la négociation. Nous avons voulu un système décentralisé et souple, la rançon est qu’il est plus difficile d’en estimer précisément le résultat à l’avance. Mais nul ne doute que la réduction du temps de travail enrichit la croissance en emplois. Si les conditions de la réussite sont réunies, ce sont, à terme, des centaines de milliers d’emplois qui pourraient être créés.