Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Mes colistières et mes colistiers, et moi-même, nous vous remercions d’avoir répondu à notre invitation.
Bienvenue donc dans les locaux de notre liste. Nous les avons choisis avec la double préoccupation :
- qu’ils soient à l’image de la liste, larges, ouverts, accueillants,
- et qu’ils offrent les conditions de travail les meilleurs à nos 87 candidates et candidats.
Ces locaux sont d’abord largement ouverts à vous-mêmes, les journalistes, pour y rencontrer les femmes et les hommes qui composent la liste, vous entretenir avec eux, et pour trouver en permanence des informations sur leurs initiatives.
Ils sont ouverts aussi à tous les citoyens qui souhaiteront prendre contact avec nous, et se renseigner sur les activités en préparation.
Ils sont aussi à la disposition de celles et ceux qui voudront prendre une part active à la campagne et contribuer au succès des initiatives. C’est ici en effet que siégera le Comité national d’animation.
Les locaux sont donc conçus pour permettre aux 87 participants de la liste de travailler ensemble tout au long de la campagne.
Des groupes de travail vont être constitués afin de coordonner et d’organiser leur participation aux différentes initiatives, d’aider à leur préparation. Ils permettront en permanence l’échange d’informations et d’arguments, ils faciliteront les relations avec la presse.
La liste s’est constitué le 13 mars, vous vous en souvenez en adoptant un manifeste qui en fonde la cohérence et la dynamique.
Nous y affirmerons le besoin d’Europe, d’une Europe qui soit une véritable communauté de peuples et de nations où l’on ait envie d’être et de construire ensemble à égalité. D’une Europe qui soit une puissance pacifique sachant tenir tête à l’empire américain, et qui affirme dans le monde le message de la solidarité, de la paix et du droit, du rôle reconnu des femmes, d’une modernité conjuguée au progrès humain.
Nous y affirmons la volonté euroconstructive de tourner la page d’une Europe soumise aux dogmes du libéralisme, à partir de la diversité de nos expériences dans le mouvement social en France et en Europe, à partir des attentes de la société française, à partir de la recherche de progrès communs par-delà les frontières.
En faisant le choix de la double parité, cette liste fait événement parce qu’elle réunit, sans dosage politicien ni d’appareil, des femmes et des hommes acteurs de la vie sociale reconnu pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font, et à l’image de la diversité qui fait la force de ce mouvement.
C’est le choix de la citoyenneté. Celui de la participation de tous à la vie politique, comme nouveau repère et recours pour ceux qui veulent travailler à redonner du sens à la politique.
Parce qu’elle sort des cadres établis, parce qu’elle trouve sa cohérence dans le rapport inédit qu’elle veut réaliser entre la réalité du mouvement social et l’expérience politique, cette liste, effectivement appelle un regard nouveau. Il est normal qu’avec l’intérêt qu’elle provoque, elle suscite par là-même des interrogations.
On en a parlé, je sais, de liste “mondaine”. Sauf à considérer les mouvements de chômeurs, l’engagement féministe, antiraciste, syndical, pacifiste comme le nec plus ultra de la mondanité, je ne vois pas sincèrement ce qui peut justifier une telle appréciation.
A l’inverse on a évoqué une OPA sur le mouvement social. C’est tout le contraire que nous proposons en offrant la possibilité à des acteurs de ce mouvement, d’intervenir en toute liberté, en toute indépendance dans la vie politique.
“Liste brouillée” a-t-on entendu aussi, parce que tout le monde ne s’exprime pas de la même manière sur tous les sujets. C’est occulter ce que nous avons tous en commun, même quand notre culture, nos expériences nous amènent à des approches différentes.
Personne dans cette liste ne se réjouit des bombardements sur la Yougoslavie. Tous nous sommes horrifiés par la guerre menée au Kosovo par Milosevic. Tous nous sommes très préoccupés de voir l’Otan, avec en tête les Etats-Unis, intervenir sans que l’Europe ait pu mener à leurs termes les efforts pour qu’une solution politique évite la guerre, avec tout ce que cela représente pour les populations et l’avenir dans cette région tourmentée des Balkans. Je partage ce que dit Geneviève Fraisse quand elle affirme qu’elle n’ira pas au Parlement européen pour faire la guerre mais pour faire la paix. Oui, tous nous cherchons les voies pour que s’arrête l’escalade de tous les dangers et pour que le respect des droits de l’homme et des peuples soit le fondement d’une solution négociée.
C’est donc bien une liste unie, dynamique, cohérente, qui se prépare à se lancer dans la campagne. Mais pour se lancer dans la campagne, il fallait trouver à cette liste le nom qui exprime sa nature et ses ambitions et qui visualise sa signification. Il fallait un nom qui corresponde à ses objectifs : être porteuse d’intervention citoyenne, d’appropriation par les citoyens de la construction de l’Europe, être porteuse de la volonté de changer, de bouger cette construction dans le sens de social, de la démocratie, de la paix, de la solidarité.
Nous souhaitons une campagne en rupture avec les codes et le vocabulaire habituels des campagnes électorales. Nous souhaitions une campagne positive, constructive, jeune et joyeuse, confiante dans l’avenir… Bref, une campagne à l’image de notre liste.
Le nom de notre liste, notre slogan et un appel à l’ingérence citoyenne. Ce nom, ce slogan tiennent en deux mots que nous vous dévoilons : “Bouge l’Europe”.
Deux mots pour exprimer le désir d’Europe, pour déclarer qu’il faut une autre Europe, pour proclamer qu’elle ne changera pas sans l’intervention citoyenne.
Le visuel que nous avons choisi symbolise la conquête de l’espoir : des couleurs pour célébrer la différence, l’ouverture, la rencontre, la diversité ; une image pour appeler chacune et chacun à s’approprier l’Europe.
Nous voulons et c’est ce que diront nos accroches : une Europe de la concorde pour déclarer partout la paix et la fraternité ; une Europe de l’emploi pour produire de travail, de l’espoir et des rêves ; une Europe du futur pour partager une planète plus belle.
Nous n’avons pas souhaité pour concevoir cette campagne faire appel à une agence de communication publicitaire, en revanche nous avons sollicité plusieurs professionnels venus d’horizons différents, à même de conjuguer leurs compétences dans la communication, la création graphique, l’audiovisuel ou la scénographie, notamment André Campana, Annick Burin, Jean Fournier, Jean-Charles Eleb, Henri Meynadier, Christophe Renaud, Nadine Serres, Jean-Daniel Simon.
À l’image de la liste composée d’hommes et de femmes porteurs d’expériences et d’engagement divers, ces professionnels ont contribué collectivement à la conception et à la réalisation des éléments de la campagne que nous vous présentons aujourd’hui.
Et je suis heureux de signaler que le visuel de nos affiches a été conçu par une jeune graphiste de 23 ans.
Un dernier mot – justement à propos de la campagne -, Nous la voulons dynamique, et tout entière mobilisée et axée sur l’écoute des citoyens, sur la recherche de proximité. Une vraie campagne de terrain, au plus proche de tout ce qui vit et résiste, de tout ce qui espère et rêve dans la société.
Cette écoute, cet échange entre les candidats et les citoyens seront au cœur des rencontres et des rassemblements qui vont rythmer jusqu’au 13 juin la campagne de notre liste.