Texte intégral
L’Est Républicain : Vous abandonnez votre mandat de président à l'occasion d'un congrès anticipé. Pourquoi ?
André Rossinot : Après la défaite électorale, la nouvelle opposition ne parle que de rénovation et d'adaptation et le parti radical doit être à ce rendez-vous. Son congrès devait avoir lieu dans trois ou quatre mois et, en fonction des statuts, je ne pouvais plus être candidat. J'ai préféré accélérer le renouvellement de son équipe dirigeante. D'autant que j'ai choisi de m'impliquer plus encore à Nancy et que je reste président du Nouveau contrat social.
L’Est Républicain : Vous avez annoncé la victoire probable de Monsieur Thierry Cornillet. Les jeux seraient-ils faits ?
André Rossinot : Je pense que Thierry Cornillet a toutes les chances de devenir le nouveau président du parti radical et je le souhaite. Les Nancéiens le connaissent, puisqu'il a été mon directeur de cabinet à la mairie pendant deux ans. Il est maire de Montélimar et à la fougue nécessaire pour entreprendre la reconquête dans l'opposition, au sein de l'UDF et avec nos alliés du RPR.
L’Est Républicain : Selon votre enquête interne, une majorité relative de radicaux souhaite faire cavalier seul. Qu'en pensez-vous ?
André Rossinot : C'est une réaction un peu naturelle de la part du plus vieux parti de France, mais il nous faut travailler en équipe. Je crois que les radicaux veulent signifier que l'opposition ne doit pas être uniforme, vécue comme le plus petit dénominateur commun de toutes les sensibilités qui la composent. Elle a besoin de forts courants gaulliste, démocrate-chrétien, libéral et radical. Faute de quoi elle laisse de l'espace politique au Front national, d'un côté, aux socialistes, de l’autre.
L’Est Républicain : Les radicaux sont-ils vraiment à l’aise au sein de l’UDF ?
André Rossinot : Ils le sont, pour peu qu'il y ait une vraie vie fédérale et que l’UDF ne se résume pas à deux écuries pré-présidentielles Madelin-Bayrou. Il ne faut pas se tromper d’échéances mais d'abord reconstruire sur le projet, sur le débat d'idées, sur le rajeunissement et la féminisation des responsables. L’objectif est d'assurer la relève des socialistes et non de se polariser à l'excès sur la prochaine présidentielle.
L’Est Républicain : Il était question de l'arrivée de Madame Corinne Lepage place de Valois. Où en est le projet ?
André Rossinot : J'ai initié ces contacts. Corinne Lepage, outre ses qualités personnelles, elle apporte un regard important sur la société actuelle et a réussi dans son parcours ministériel. Cela dérange un peu au parti radical et mieux vaut qu'il n'y ait pas d'interférence avec le congrès. Mais je ferais tout pour que les négociations aboutissent entre celui-ci et l'élection du bureau.
L’Est Républicain : Le Parti radical, c'est combien de divisions ?
André Rossinot : Nous avons aujourd'hui 15 parlementaires : 11 sénateurs, trois députés et un député européen. Sur le plan des militants, nous sommes très fiers. Après les législatives, des mouvements ont affecté les adhérents directs et le PPDF (Parti populaire pour la démocratie française) et le parti radical redevient la troisième composante de l'UDF. Avec 10 000 adhérents, nous représentons 12 à 13 % de la fédération.
Propos recueillis par Chantal Didier