Texte intégral
Télévision polonaise : Monsieur le Ministre, l’an 2000 comme date d’entrée de la Pologne dans l’Union européenne vous paraît-elle, possible, et partagez-vous l’optimisme du président Chirac en la matière ?
Hubert Védrine : Je pense que l’an 2000 est un très bel objectif politique. D’autre part, comme vous le savez, c’est une espérance franco-polonaise, et je crois que cette date sera une excellente aiguillon pour les négociateurs de l’Union européenne et de la Pologne pour régler les problèmes qui seront traités normalement dans cette négociation afin d’aboutir le plus tôt possible, comme nous le souhaitons.
Télévision polonaise : Comment entendez-vous le caractère privilégié des relations franco-polonaises ?
Hubert Védrine : Les relations franco-polonaises sont très particulières. Sur le plan historique, ce sont des relations qui sont sentimentalement comparables à aucune autre je crois, très intenses, et d’autre part, ce sont des relations qui ont acquis une densité politique que nous voudrions voir égaler par des relations économiques et culturelles. Donc, nous partons d’un héritage remarquable et nous cherchons à le développer encore plus.
Télévision polonaise : Quelle est votre vision de l’Alliance atlantique pour les années à venir ?
Hubert Védrine : Au sommet de Madrid, en juin dernier, la France a préconisé un élargissement assez grand de l’Alliance atlantique en Europe. L’accord général s’est fait immédiatement sur trois pays, dont la Pologne naturellement. La France pense que la porte doit rester ouverte pour d’autres candidats qui s’étaient présentés et qui étaient désireux d’entrer également, à commencer par la Roumanie et la Slovénie. Il faut maintenant organiser soigneusement ces ouvertures pour qu’elles acquièrent tout leur sens.