Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, en réponse à une question sur les conclusions du Sommet de Luxembourg consacré à l'emploi, à l'Assemblée nationale le 26 novembre 1997.

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Circonstance : Conseil européen extraordinaire sur l'emploi, à Luxembourg les 20 et 21 novembre 1997.

Texte intégral

Notre pays a tout lieu d’être satisfait de ce Sommet du Luxembourg. D’abord parce qu’il a eu lieu, alors qu’en vingt-cinq ans jamais un Conseil européen n’avait encore été spécifiquement consacré à l’emploi. Cela a été rendu possible grâce à l’action du Gouvernement, relayée par le président de la République.

Satisfaisant, le Sommet l’a été aussi par la façon dont les États membres l’ont abordé. En effet, malgré l’hostilité de certains et les réticences d’autres, malgré l’idée de quelques-uns que ce Sommet était une concession faite à la France, progressivement, l’ensemble des États membres ont vu son importance et ont concouru à sa réussite.

Il l’est aussi par sa méthode qui consiste à mettre en convergence les économies des pays de l’Union, en vue d’objectifs formulés en termes d’emplois, comme il y a déjà effort de convergence en vue de la monnaie unique. Engagements pluriannuels, objectifs chiffrés, plans nationaux pour l’emploi dont le suivi sera désormais assuré, chaque année, par un sommet de décembre consacré à l’emploi, telle est la démarche nouvelle qui s’engage.

Jusqu’ici, les objectifs européens ont peut-être été trop exclusivement centrés sur la monnaie et le budget. En faisant du social un contrepoint à l’économique et en plaçant davantage l’homme, plutôt que le marché, au cœur de l’Union européenne, ce Sommet a procédé à un nécessaire rééquilibrage. Aux critères de Maastricht succèdent ainsi les objectifs de Luxembourg.

C’est pourquoi le président de la République lui-même a déclaré à l’issue de ce Sommet qu’il repartait satisfait et de bonne humeur.