Texte intégral
Q - Comment trouvez-vous le budget 2000 présenté hier ?
Philippe Douste-Blazy. C'est un budget de prestidigitateur : d'un côté, Dominique Strauss-Khan baisse la TVA sur les travaux dans les logements à hauteur de 19 milliards, mais de l'autre il récupère près de 5 milliards en supprimant les réductions d'impôts existantes. De même, il supprime une surtaxe de l'impôt sur les sociétés mais crée une contribution sociale pour les entreprises qui font du bénéfice. En tout, le ministre de l'Economie parle de record historique de baisse d'impôt au moment même où les prélèvements obligatoires n'ont jamais été aussi élevés. Il confond les statistiques et les réalités économiques.
Q - Croyez-vous aux baisses d'impôts directs en 2001 annoncées par DSK ?
Pour l'heure, le gouvernement Jospin charge la barque budgétaire pour les dix ans à venir. Il se garde d'évaluer le coût de sa politique et laisse les Français régler les factures. On ne pourra jamais baisser durablement les impôts si on ne diminue pas dans le même temps les dépenses publiques. Or les dépenses de fonctionnement continuent d'augmenter plus vite que les prix. Résultat : on ne modernise pas le pays et les fruits de la croissance ne sont pas utilisés pour prépare l'avenir, en réformant les retraites par exemple. Je pense que nous nous réservons des lendemains douloureux.