Texte intégral
Q - Comment, en tant que ministre de l'Economie et des Finances, avez-vous choisi entre les deux candidats à la reprise du Crédit foncier ?
« Nous avions deux offres de qualité, celle des Caisses d'épargne et celle du Crédit immobilier de France en association avec Axa. Mais l'offre des Caisses d'épargne est apparue la meilleure sur l'ensemble des critères ».
« Le prix : à 4,9 milliards de francs, la valorisation du Crédit foncier est supérieure de 700 millions de francs à celle du CIF, et d'environ 5 milliards de francs au prix proposé par GMAC à l'été dernier. Les intérêts du contribuable ont donc été sauvegardés. Le projet industriel ensuite : l'association des Caisses d'épargne et du Crédit foncier permet de constituer un groupe fort qui associe les atouts du généraliste et du spécialiste reconnu du crédit immobilier. Le projet social enfin : l'intégrité et l'identité du Crédit foncier sont préservés, des garanties sociales sont apportées ».
Q - Pourquoi cette procédure a-t-elle réussi alors que les précédentes avaient échoué ?
« J'avais fait l'erreur de ne pas remettre en cause immédiatement la procédure engagée par le précédent gouvernement, qui menait à une impasse. A l'image de la méthode mise en oeuvre avec succès pour le GAN, le CIC ou le Crédit Lyonnais, il fallait que la restructuration précède la cession et que celle-ci soit menée dans des conditions de totale transparence, sur la base de projets concrets et d'engagements précis. La concertation avec les partenaires sociaux tout au long de la procédure a été une des conditions du succès. Tout le monde a encore en mémoire les images du rejet qu'avait suscité, fin 1996 début 1997, la tentative de liquidation, menée à la hussarde et sans concertation ».
Q - Le rachat du Foncier clôt-il les difficultés du secteur financier public ?
« Oui. La cession du Crédit foncier est la septième levée d'une restructuration profonde du système financier. Le secteur financier public a été remis sur les rails. Il y a deux ans, cinq entreprises (Crédit Lyonnais, GAN, CIC, SMC, Crédit foncier) étaient menacées de liquidation faute de négociation sérieuse avec Bruxelles ; deux attendaient retrouver une stratégie (CNP, Caisse d'épargne). Le trou du secteur financier public pour l'Etat s'élevait à plus de 130 milliards de francs ».
« Aujourd'hui, les pertes ont été ramenées à environ 50 milliards de francs. Chacune de ces entreprises a été vendue environ deux fois plus cher que prévu initialement, au mieux donc des intérêts financiers du contribuable ».