Texte intégral
Michèle COTTA : Bonjour. L’hôpital une fois de plus en question. Pas une année ne se passe sans qu’une réforme de l’hôpital soit annoncée. L’année dernière, le plan JUPPE envisageait de mettre en ordre les finances du secteur hospitalier et notamment d’assurer la maîtrise des dépenses et cette année, c’est Bernard KOUCHNER, le secrétaire d’État à la santé qui envisage pour les premiers mois de 1998 des états généraux avec un double but, deux objectifs, égalité des soins sur tous les territoires et qualité des soins sur tout le territoire également. Nous y reviendrons avec nos interlocuteurs dans la deuxième partie de cette émission. Tout de suite, notre invité, c’est Philippe de VILLIERS qui est président du « Mouvement pour la France » et que nous allons interroger avec Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE du Nouvel Économiste. Alors Philippe de VILLERS, en ce moment même, à Brest, Lionel JOSPIN est en train de prononcer son discours de clôture au congrès socialiste. JOSPIN superstar, JOSPIN… la « sacralisation JOSPIN » disent les journaux ce matin. Franchement, quand vous voyez ça qu’est-ce que vous dites ? Vous dites « Salut l’artiste ! » ?
Philippe de VILLIERS : (Président du Mouvement pour la France). Salut le démagogue socialiste ! Et il y a au moins quelque chose qu’on peut lui reconnaître, c’est le savoir-faire. Et moi, je me demande devant cette extase médiatique s’il ne va pas sortir cet après-midi sous un dais avec des journalistes qui lui teindraient les cordons…
Michèle COTTA : Je vous rappelle que l’opinion publique, d’après les sondages est tout à fait largement favorable aussi à Lionel JOSPIN.
Philippe de VILLIERS : Oui mais quand on parle de couronne de laurier, il faut savoir depuis les Romains que la Roche Tarpéienne (phon) est proche du Capitole puisqu’il y a un an on l’appelait « yoyo ». Cela va vite, la vie politique au gré des… au fil des sondages. Ce qu’il faut voir, c’est le fond de ce congrès. Il n’y a rien de nouveau en fait, c’est les vieilles recettes de 81, la réduction autoritaire de la durée du travail, on a déjà donné…
Michèle COTTA : « Autoritaire » …
Philippe de VILLIERS : La régularisation des sans-papiers, on a déjà donné, l’hymne à la solidarité avec les communistes, ça, ça me choque beaucoup comme beaucoup de Français. En fait, ce que l’on peut reconnaître à Lionel JOSPIN, c’est ce qui va le perdre, c’est qu’il a une vision socialiste de la société et il applique… il fait du socialisme, il applique les recettes du socialisme. Seulement, c’est contraire au bon sens et à l’avenir et c’est pour cela d’ailleurs que le gouvernement va dans le mur à moyen ou à long terme, alors qu’il faudrait… je prends quelques exemples, stopper l’immigration, on régularise les clandestins alors qu’il faudrait faire une politique de la famille, on détruit la politique familiale, alors qu’il faudrait multiplier les emplois privés, on multiplie les emplois publics, alors qu’il faudrait baisser les impôts, on les augmente, alors qu’il faudrait dire aux Français « il faut travailler plus », on leur dit « il faut travailler moins » etc., etc.
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE (Le Nouvel économiste) : En attendant, il avance, il obtient des résultats au moins dans ce qu’il avait annoncé, il fait passer ses idées dans les faits et à Luxembourg… au Sommet de Luxembourg européen, il a obtenu que les Quinze gravent dans le marbre l’engagement comme quoi ils allaient chacun mener un plan de lutte contre le chômage. Alors, pour vous c’est un catalogue de bonnes intentions ça encore ? C’est la façon socialiste de faire de la politique ou est-ce que c’est le début d’une façon plus humaine de construire l’Europe ?
Philippe de VILLIERS : Je crois que c’est un ordre du jour avec des gadgets et que l’on ne va pas au fond des choses. Pourquoi il y a eu ce Sommet ? Pour bien s’en souvenir, je crois que personne ne l’a dit pour l’instant. Il y a eu ce Sommet parce que pendant sa campagne législative, Lionel JOSPIN a dit : on ne signera pas le pacte de stabilité tel qu’il nous est proposé. Il arrive au pouvoir, il y a Amsterdam. Et là, bien embêté, JOSPIN se dit il va falloir avaler la couleuvre d’Amsterdam c’est-à-dire du pacte de stabilité qui est un abandon de souveraineté sur toute la liberté budgétaire de la France. Donc, il faut avaler la couleuvre et finalement, le Sommet sur l’emploi a été à l’époque la compensation symbolique de la signature du pacte de stabilité par la France et tout le monde savait à l’époque, y compris les chef d’État qui se sont réunis pendant deux jours, pour la forme médiatique, dans une Europe cosmétique, que cela ne déboucherait sur rien. Et pourquoi ça ne débouche sur rien ? Parce qu’à l’ordre du jour, il manque l’essentiel c’est-à-dire la politique de défense commerciale et la monnaie unique. En 1992, quand il y a eu le traité de Maastricht, quand il y a eu le referendum sur Maastricht, François MITTERRAND nous disait : il y aura la création de 5 millions d’emplois avec Maastricht grâce à l’Union économique et monétaire, on est en 1997…
Michèle COTTA : Et c’est Jacques CHIRAC qui le dit maintenant… aussi, en même temps que Lionel JOSPIN.
Philippe de VILLIERS : Il y a 18 millions de chômeurs et non plus 15 millions de chômeurs et on ne nous dit plus « on va baisser le chômage grâce à l’Union économique et monétaire » parce qu’on a vu les premiers résultats. La Marche vers l’euro, c’est plus de chômage alors on cherche autre chose et on fait un Sommet qui porte sur la formation des jeunes. C’est très bien la formation des jeunes mais pour déboucher sur quoi ? Sur le chômage ? Pour relancer l’activité et la croissance, il faut mettre la monnaie au service de l’emploi et de l’économie et non l’inverse. Or, depuis 10 ans, on fait l’inverse.
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Non, mais ce Sommet, Jacques CHIRAC l’approuve. Il en revendique même en quelque sorte la paternité. Est-ce que vous pouvez être dans l’opposition, donc chef de file – d’une certaine manière est Jacques CHIRAC – et vous opposer au Président de la République qui se félicité d’un sommet ?
Michèle COTTA : À moins que vous trouviez que Jacques CHIRAC n’est pas le chef de file, deux question…
Philippe de VILLIERS : Non, mais le Président de la République, il est à sa place, il n’est pas le chef de l’opposition.
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Disons que c’est le membre le plus éminent de l’opposition.
Philippe de VILLIERS : Mais allons au fond des choses par rapport à votre question. Moi, ce que j’attends de Jacques CHIRAC dans les mois qui viennent, c’est deux choses. D’abord qu’il s’oppose aux socialistes sur les 35 heures, sur l’immigration, sur la famille, c’est-à-dire tout ce qui concerne le bien public...
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : C’est son rôle de chef de l’État ?
Philippe de VILLIERS : Eh bien, écoutez, François MITTERRAND l’avait bien fait !
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Vous le prenez pour modèle !
Philippe de VILLIERS : De ce point de vue-là, pour gagner une cohabitation, oui. La preuve. On juge l’arbre à ses fruits pour gagner les élections, oui. C’est toute, ce n’est pas mon modèle par ailleurs. Et puis la deuxième chose, c’est que Jacques CHIRAC ose dans les mois qui viennent lever le grand tabou de la vie politique française. Et le grand tabou, c’est l’euro, c’est le pacte de stabilité, c’est le traité d’Amsterdam, c’est tout e qui fait qu’aujourd’hui, tout revient au débat européen et tout en vient, c’est-à-dire… moi, je ne peux pas accepter que dans les semaines qui viennent – et nous sommes de plus en plus nombreux dans le peuple français à dire cela – sourdement mais sans qu’il y ait de débat que l’euro nous conduise à plus de chômage parce que l’euro crée une zone de surévaluation monétaire qui plombe la croissance et l’activité. Il faut être aveugle pour ne pas le voir ! Et je n’accepte pas que la Nation française, que la Nation France devienne une province ou pour tout dire un land sous la férule de banquiers et de technocrates.
Michèle COTTA : Et franchement, vous attendez que Jacques CHIRAC dise cela ? Alors que tout le monde sait qu’il a opté pour l’Europe, que son amitié avec le chancelier KOHL ne se dément pas… comment vous expliquez… vous attendez que Jacques CHIRAC dise cela ?
Philippe de VILLIERS : Je crois que le Président de la République est garant de l’intérêt national, de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et si l’on pend aujourd’hui deux exemples, l’immigration… comment avoir en France une politique sérieuse de l’immigration si on accepte au 1er mars 1998 ce qui est prévu par le traité de Schengen, c’est-à-dire la fin de tous les contrôles aux frontières ? Et deuxième exemple, comment le Président de la République pourrait-il rester silencieux de même que nous l’opposition devant la politique du « paquet » SANTER, c’est un peu technique mais la nouvelle politique agricole qui est en train de se mettre en place et qui va supprimer – sil elle est appliquée – deux tiers des exploitations agricoles en France ? Tout cela parce que l’Europe a abandonné toutes ses défenses commerciales et notamment la préférence communautaire en matière agricole ? Donc voilà deux exemples, l’agriculture, l’immigration. On pourrait en prendre bien d’autres où il faut faire demi-tour et regarder l’Europe comme une Europe des nations et non pas l’Europe fédérale que l’on nous prépare.
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Vous venez de dire « nous », l’opposition. Alors, où est-ce que vous vous situez dans l’opposition ? Est-ce que « nous », c’est juste notre mouvement ou est-ce que vous voulez vous rapprocher du RPR et de l’UDF ? Vous voulez rester seul dans votre coin ou vous rapprocher de vos anciens amis ne serait-ce que pour faire des listes communes pour les régionales par exemple t à ce moment-là, comment vous rendez compatibles vos positions avec les leurs ?
Philippe de VILLIERS : D’abord, il faut bien voir qu’à gauche, entre Jean-Pierre CHEVÈNEMENT, Dominique VOYNET et Lionel JOSPIN…
Michèle COTTA : Cela ne se voit pas en tout cas, tandis que vous, vous venez de dire le contraire absolument de ce que pense la majorité et de ce que dit l’opposition sur…
Philippe de VILLIERS : La gauche plurielle c’est quand même un manteau d’ARLEQUIN au départ.
Michèle COTTA : Vous pensez qu’il peut y avoir une droite plurielle avec vous ?
Philippe de VILLIERS : Tout à fait ! Mais là n’est pas l’essentiel. Il faut voir pourquoi la droite a perdu et pourquoi demain elle peut gagner. Elle a perdu parce qu’elle a perdu ses valeurs. Pour qu’elle gagne demain, il faut faire deux choses. Il faut sortir de… oser sortir des casemates de la peur et ne plus se laisser tétaniser, terroriser par la gauche quand on prononce les mots immigration, insécurité, impôt, famille, morale, comme c’est le cas actuellement. Et, deuxièmement, s’établir sur les points hauts et les points hauts, c’est la Nation française, immigration zéro, Europe des nations, c’est l’entreprise donc… baisse des impôts, de la dépense publique, rééquilibre de la sphère publique et de la sphère privée, la famille qui est le premier lien de solidarité sans lequel il n’y a pas de lutte contre l’exclusion.
Michèle COTTA : Vous ne répondez pas tout à fait… vous ne répondez pas tout à fait à notre question de manière très précise.
Philippe de VILLIERS : Vous m’avez interrogé sur les élections régionales, c’est ça ?
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Oui et sur votre rapprochement éventuel avec le RPR et l’UDF.
Philippe de VILLIERS : Alors, moi, je souhaite qu’au niveau régional, dans les semaines qui viennent, la droite classique s’unisse pour faire barrage aux socialo-communistes, à la prise de pouvoir des socialo-communistes dans les régions. Et que ainsi, à la gauche plurielle réponde une droite plurielle. Si jamais elle ne le fait pas et si elle ne se constitue pas, si l’opposition ne se constitue pas en une force d’opposition rénovée, alors eh bien le « Mouvement pour la France » que je préside fera ses propres listes étant ailleurs impliqué dans les élections cantonales avec des candidats dans les cantons.
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Mais qu’est-ce que vous demandez pour faire ces listes communes ? Un certain nombre de places, de candidats en position éligible… quel est votre prix ?
Philippe de VILLIERS : Je ne pense pas que ce soit comme cela qu’il faille voir les choses, ce serait une vue très politicienne…
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : C’est une partie de la négociation !
Philippe de VILLIERS : Non, non, quelle est l’urgence ? L’urgence c’est d’empêcher une catastrophe nucléaire, que les uns et les autres prédisent d’ailleurs à souhait ! Ce que je ne crois pas, moi je crois que…
Michèle COTTA : Vous voulez dire une victoire massive de la gauche aux élections régionales ?
Philippe de VILLIERS : Oui, moi, je crois que les carottes ne sont pas cuites et que si l’opposition se bat sur ses convictions, si elle affirme ses valeurs, les Français se retrouveront derrière l’opposition et puis vous savez, il peut se passer pas mal de choses dans les trois mois qui viennent et il faut faire prendre conscience aux Français que la gauche au pouvoir dans les régions, c’est plus d’impôts, c’est tous les réseaux de la gauche qui seraient ainsi subventionnés, activés et ensuite une alternance plus difficile.
Michèle COTTA : Est-ce que vous iriez, jusqu’à faire un pont avec le Front national à l’intérieur de l’opposition ? Quelle est votre position vis-à-vis du Front national ? Vous avez des électeurs qui se ressemblent donc, est-ce que vous allez…
Philippe de VILLIERS : Oh, un électeur du Front national, Michèle COTTA, c’est souvent un gaulliste désemparé ou un centriste déçu et puis bientôt peut-être un électeur de gauche déçu. Il ne faut pas que l’on considère les électeurs du Front national comme des parias et puis en politique, il ne faut jamais avoir deux adversaires. Moi, je ne me situe pas par rapport…
Michèle COTTA : Donc, vous n’avez pas… le Front national n’est pas votre adversaire ?
Philippe de VILLIERS : Non, mais moi, je ne me situe pas par rapport au Front national. Ce n’est pas lui qui et au pouvoir, c’est la gauche. Je ne partage pas les outrances de Monsieur LE PEN mais moi je me situe par rapport aux problèmes de la France, le chômage, la désertification, l’immigration, l’insécurité, l’impôt etc.
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Le problème des conseils régionaux à l’issue des élections, cela va être de savoir si vos amis et vous-même feraient alliance pour désigner des présidents de conseils régionaux, pour les conserver éventuellement à la droite ou si vous préférez faire passer la gauche. Quelle est votre position ?
Philippe de VILLIERS : Ma position, c’est que moi, je ne me laisserai pas terroriser et tétaniser par la gauche, par la gauche intellectuelle. Il y aura un mécanisme, le mécanisme du 49.3, c’est un peu technique, qui fera que si la droite est elle-même… elle a besoin de personnes pour faire l’appoint, si vous voulez partir dans une bataille électorale avec l’idée qu’il va falloir des alliances, cela veut dire qu’on se met déjà, d’ores et déjà à l’avance en situation de faiblesse et quand la gauche…
Michèle COTTA : C’est pour éviter de répondre à notre question qui est simple, est-ce que vous êtes d’accord pour faire une majorité avec le Front national si vous le pouvez dans certains conseils ?
Philippe de VILLIERS : Mais non mais la question ne se pose pas et elle ne se…
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Elle se posera…
Philippe de VILLIERS : Mais elle ne se posera pas ! Là, il y a une élection à la proportionnelle. Chacun fait ses listes. Donc, la question ne se pose pas ensuite…
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Si pour désigner les présidents de conseils régionaux…
Philippe de VILLIERS : Mais non parce que les présidents de conseils régionaux, ils ont été la dernière fois et ils seront la prochaine fois désignés à la majorité absolue au premier tour et à la majorité relative ensuite, mais, moi ce que je n’accepte pas, et je voudrais le dire là solennellement en invitant toute l’opposition à ne pas tomber dans le piège, c’est que la gauche aujourd’hui, elle nous dit à nous la droite classique, « ah vous allez faire des accords ! On vous soupçonne… » Attendez, il n’y a pas d’accord ! Par contre, qu’est-ce qu’elle fait la gauche ? Elle fait des accords avec les communistes et moi j’invite Monsieur Robert HUE et Monsieur Lionel JOSPIN à une déclaration, à une vraie déclaration de repentance. Ce jour-là, alors, la vie politique française pourra être sereine mais quand on sait…
Michèle COTTA : Pour vous, nazisme et communisme dans le grand débat d’aujourd’hui, c’est la même chose ?
Philippe de VILLIERS : Pour moi, ce ne sont pas les mêmes intentions, ce sont les mêmes résultats.
Michèle COTTA : Pas les mêmes intentions ?
Philippe de VILLIERS : Alors, pas les mêmes intentions bien sûr puisque d’un côté c’est la lutte des races et de l’autre côté c’est la lutte des classes. Mais les résultats sont les mêmes et c’est au moment où l’on découvre qu’il y a eu 85 millions de morts du communisme dans le monde que Monsieur JOSPIN rend hommage aux communistes. Pas aux communistes d’aujourd’hui mais aux communistes d’hier en faisant allusion à 36, à 40 etc. Je rappellerai la phrase de Monsieur THOREZ en 1947 quand il est allé prendre ses ordres à Moscou devant STALINE : « Je suis français mais mon âme est soviétique ». Alors moi, j’attends que le Parti communiste…
Michèle COTTA : Vous ne pensez pas que c’est un peu dépassé dans la tête des Français ça ?
Philippe de VILLIERS : Je pense que la mémoire c’est la vérité et que tant que Monsieur Robert HUE n’aura pas fait ses excuses auprès du peuple afghan, auprès du peuple polonais et d’une certaine manière auprès du peuple français, le débat aura lieu…
Michèle COTTA : Est-ce que le communisme français c’est le communisme soviétique ?
Philippe DE VILLIERS : Ce n’est tellement pas dépassé qu’en ce moment d’ailleurs dans la presse on parle énormément du libre collectif autour de Monsieur Stéphane COURTOIS sur « Le livre noir du communisme ». Ce n’est pas dépassé parce qu’il y a eu beaucoup de morts et que l’on essaie aujourd’hui de culpabiliser les gens de droite à propos du procès PAPON en disant : vous soyez, tout homme de droite est un collabo en puissance, alors, il ne faut pas…
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE : Vous souhaitez que ce procès aille jusqu’au bout ou pas ?
Philippe de VILLIERS : Moi, je pense que… je parle avec mon cœur de fils d’un soldat de la Résistance, je pense que ce procès doit avoir lieu. Il vient bien tard. Si c’est le procès d’un homme, la justice doit faire son travail, mais si c’est le procès de la France, alors je dis non parce qu’il y a eu une France de la collaboration mais il y a eu une France aussi de la Résistance, de la grandeur, de la liberté et si l’on veut qu’il y ait une communauté nationale demain, il faut dire aux jeunes : soyez du côté de la grandeur pas de la lâcheté. Il y a eu une France de la grandeur. Et moi, je crois savoir pourquoi le procès PAPON n’a pas eu lieu plus tôt. C’est parce que François MITTERRAND était décoré de la francisque et que son meilleur ami ou l’un de ses meilleurs amis c’était René BOUSQUET. Alors vous comprenez, quand la gauche intellectuelle médiatique et politique cherche à identifier l’homme de droite à PAPON et à la collaboration, il y a quelque chose de scandaleux et une ironie de l’histoire quand même !
Michèle COTTA : Philippe de VILLIERS, merci ! Vous restez avec nous pour la deuxième partie de ce débat. L’hôpital donc une fois de plus en question. Les enquêtes réalisées et publiées cette semaine par Le Nouvel Observateur et l’Express annoncent pour le début de l’année 98 des états généraux de la santé. Tout cela relance naturellement des interrogations sur l’hôpital public, le gaspillage y est-il plus échevelé qu’ailleurs ? La qualité des soins y est-elle également assurée ? Pourrait-on faire mieux avec moins d’argent et pourrait-on faire mieux avec autant d’argent ?