Texte intégral
Q - L'opposition s'est montrée silencieuse depuis la défaite de juin. A-t-elle encore quelque chose à dire ?
- « Nous devons revenir sur le terrain, nous saisir à nouveau du débat. Pour l'instant, il est vrai que le PS, le PC, les Verts se renvoient la balle ! L'opposition aujourd'hui doit répondre à deux questions : Que faire des fruits de la croissance ? Comment s'organiser ? En ce qui concerne l'utilisation des fruits de la croissance, il faut accompagner la modernisation de notre société. On est passé d'une économie de production à une économie d'innovation et de service. L'opposition doit inventer un capitalisme fluide. Cela passe par la mobilisation des capitaux pour créer des entreprises d'innovation. Profitons de la surabondance de la recette fiscale pour s'attaquer aux deux grands blocages qui affectent la bonne marche de la société française : la fuite à l'étranger des talents scientifiques ou commerciaux en rénovant une fiscalité sclérosante, et le coût du travail en réduisant de manière drastique les cotisations sociales pour les emplois non qualifiés. »
Q - La droite est en crise depuis deux ans. Comment se faire entendre dans ce contexte ?
- « L'UDF va jouer un rôle important. Il nous revient de proposer un vrai débat de fond à nos partenaires pour élaborer le projet d'alternance. Le paysage politique a changé. D'abord, l'UDF a su s'imposer. Ensuite, nous assistons à la structuration d'un courant souverainiste et républicain, représenté par Charles Pasqua et le RPF. Enfin, le RPR a choisi de siéger au PPE (Parti populaire européen, fédéraliste) au Parlement européen. La seule clarification qui vaille est celle qui se fera sur les idées. »
Q - Celles de l'UDF sont devenues majoritaires dans l'opposition. La tendance est plutôt à l'éclatement, peut-on imaginer une simplification du paysage à droite ?
- « Nos partenaires du RPR sont devant des échéances immédiates, laissons-les choisir leur président en toute sérénité. La recomposition a déjà commencé avec l'apparition de cette aile souverainiste. Pour le reste, travaillons d'abord. Les problèmes de structures se poseront ensuite. Si nous partageons les mêmes idées, nous en tirerons les conséquences. »
Q - Les municipales risquent d'être le théâtre de nouveaux déchirements à droite, notamment dans ses principaux bastions comme Paris et Lyon. Comment éviter le massacre ?
- « Après les élections législatives, régionales et européennes, il nous faudra concevoir et défendre un projet ville par ville, pour qu'il y ait un véritable pacte entre le candidat et les électeurs. Les élections municipales ne se préparent pas trois mois à l'avance. Nous devons nous y mettre dès maintenant. La dispersion à outrance conduira à la défaite, c'est évident. »
Q - On vous dit candidat potentiel à Paris en 2001…
- « Je suis très bien comme élu du Sud-Ouest et de Lourdes. »