Interview de Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, dans "L'Est républicain" du 5 décembre 1997, sur les mesures pour donner à la Coupe du monde de football une "dimension sociale, citoyenne et internationale" et sur la sécurité sur les stades lors des matches de la Coupe du monde..

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : L'Est républicain

Texte intégral

L’Est Républicain : Quelles actions allez-vous entreprendre pour faire partager la fête dans toute la France ?

Marie-George Buffet : Des centaines d'animations se dérouleront avant et pendant la Coupe du Monde. Avec la volonté de donner au football une dimension sociale, citoyenne et internationale. L'opération « Cité Foot » va rassembler 20 000 joueurs, dans 145 villes de France, lors de tournois de quartiers dont les finales auront lieu en mai à Marseille. Beaucoup d'animations mêleront football, musique, art graphique, photographie, dessin et cinéma.

L’Est Républicain : Et que sera-t-il fait pour les jeunes qui n'auront pas pu se procurer de billets pour assister aux matchs ?

Marie-George Buffet : Beaucoup auront la possibilité de les suivre sur écrans géants. Un accord vient d'être conclu entre le groupement des radios-diffuseurs et la société ISL Accord qui prévoit la retransmission gratuite dans 800 quartiers de l'hexagone classés en zone urbaine sensible, ainsi que dans les 10 villes organisatrices. Plusieurs actions permettront en outre à des enfants défavorisés d’assister à un match.

L’Est Républicain : Le problème des transports a-t-il été réglé ?

Marie-George Buffet : C'est là une de mes grosses préoccupations. Un dispositif particulier pour aller d'une ville à l'autre va être mis en place. Mon collègue Jean-Claude Gayssot y travaille sérieusement.

L’Est Républicain : Et l'accueil des étrangers ?

Marie-George Buffet : C'est aussi un de mes soucis primordiaux car il convient de donner de la France la meilleure image possible.

L’Est Républicain : Où en est-on avec la suppression des grillages dans les stades du Mondial ?

Marie-George Buffet : 7 stades sur 10 au moins en seront dépourvus. Les seules incertitudes concernent encore Nantes, où les choses évoluent favorablement, Toulouse, qui devrait opter pour des protections ne dépassant pas 1,20 m de haut, et Saint-Etienne, peu enclin à franchir le pas pour des raisons financières. Nous laissons chaque ville se déterminer en fonction de critères de sécurité bien précis. Tout en sachant qu'une fois supprimés, ces grillages seront également absents plus tard lors des matchs de championnat de France. Les publics les plus chauvins et les plus chauds sont-ils prêts à modifier leur conduite ? Pas sûr. Cela passe d'abord par des efforts d'éducation et de prévention. Alors, même si je suis personnellement très favorable à des stades conviviaux, ouverts sur l'aire de jeu et les acteurs, ne brusquons pas les choses.