Texte intégral
Michèle Cotta : Bonjour. Toyota à Valenciennes, un espoir de voir s'implanter en France de grandes firmes japonaises ou une crainte pour l'emploi dans l'industrie automobile française ? Polémique entre patronat et syndicats sur les 35 heures. Abstention record enfin aux élections prud'homales le 10 décembre dernier. Est-ce une crise de la représentativité des syndicats ? Nous en parlerons dans la deuxième partie de cette émission avec Marc Blondel et nos autres interlocuteurs. Tout de suite, notre invité Jean-Marie Le Pen que nous allons interviewer avec Paul Guilbert du Figaro. Jean-Marie Le Pen, bonjour.
Jean-Marie Le Pen : Bonjour.
Michèle Cotta : À Munich, vous venez de réaffirmer il y a quelques jours que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire. Vous avez dit vendredi que vous n'en parleriez plus. Mais est-ce en réalité parce que vous vous êtes aperçu à cette occasion que vos proches, les cadres du Front national, les militants du Front national ne vous suivaient pas et qu'ils trouvaient que c'était une inutile provocation ?
Jean-Marie Le Pen : Je voudrais d'abord vous remercier de m'avoir invité puisque c'est la première fois depuis six mois que moi-même ou l'un des lieutenants du Front national est invité à une émission politique de télévision ou de radio. Alors j'espère que ça met fin à une période d'ostracisme officielle.
Michèle Cotta : Non, Monsieur Mégret est passé souvent et notamment sur cette antenne.
Jean-Marie Le Pen : Non, non. Il n'est pas passé souvent. Soyons sérieux. J'ai la liste des gens qui sont passés, je ne vais pas vous...
Michèle Cotta : Vous y êtes.
Jean-Marie Le Pen : Ça, c'est ce qu'on me dit toujours. Vous n'étiez pas là depuis deux ans mais vous êtes là. Par conséquent, ne dites plus rien. J'ai en effet décidé de ne plus répondre aux provocations d'un certain nombre de journalistes sur le sujet que vous évoquez.
Michèle Cotta : Ce sont les journalistes qui sont provocateurs ?
Jean-Marie Le Pen : Oui, car je ne fais jamais de déclaration sur ce sujet. Je n'en ai jamais fait. Ce sont des journalistes qui m'ont posé la question et ce sont les médias qui orchestrent la diabolisation qui s'ensuit.
Paul Guilbert : Mais vous pouvez répondre autre chose.
Jean-Marie Le Pen : Alors comme il s'agit d'un sujet tabou sur lequel il n'y a pas de liberté d'opinion, que toute divergence avec l'opinion généralement admise est sanctionnée judiciairement et financièrement, ça m'a coûté 1 500 000 francs il y a dix ans. Je crois qu'on va me redemander, je crois, cette fois-ci 3 millions ou 5 millions ce qui est un bon moyen de ruiner ses adversaires politiques pour leur retirer le droit à la parole - alors je n'en parlerai pas si vous le voulez bien d'abord parce que je crois que les Français sont las d'entendre parler tous les jours pratiquement de la deuxième Guerre mondiale soit à travers l'interminable procès Papon, soit à travers les déclarations de monsieur Jospin au CRIF, soit à travers l'or nazi, soit à travers toutes ces questions. Je crois que les Français voudraient parler des choses qui les intéressent et en particulier de celles dont ils souffrent.
Paul Guilbert : Mais vous dites que ça vous a coûté de l'argent. Mais est-ce que ça ne vous a pas coûté surtout de la réprobation dans l'opinion ? Autrement dit, est-ce que vous n'êtes pas vous-même l'artisan de votre propre diabolisation ?
Jean-Marie Le Pen : Écoutez, je n'en suis pas sûr parce que ça s'était produit en 87. Et en 86, 2 200 000 voix. En 88, 4 400 000 voix. Je crois que ça n'a pas eu d'influence. Et Dieu merci, il n'y a pas eu d'influence car c'est un sujet qui est en effet diabolisé et dont il ne faut pas parler. Donc, je n'en parlerai plus. Voilà, comme ça, personne n'aura plus l'occasion de crier au blasphème ou au scandale.
Paul Guilbert : Au dernier congrès du Front national à Strasbourg, il y a six ou huit mois, vous avez dit, vous avez essayé de lancer un appel aux Français en disant « n'ayez pas peur du Front national ». Est-ce que vous ne prenez pas le meilleur chemin pour justement provoquer au moins la peur avant la réprobation ?
Jean-Marie Le Pen : J'ai vu en effet qu'il y a cette semaine trois ou quatre hebdomadaires qui annoncent le Front national comme un danger mortel immédiat alors que dans le monde, il y a encore 20 000 têtes nucléaires, il y a le SIDA dans plusieurs continents, il y a le chômage, l'insécurité chez nous. Et le grand problème, le grave danger, c'est le Front national qui a un député - c'est vrai qu'il y a des millions de voix - mais il n'a qu'un seul député. Et c'est lui qui représente le danger pour les Français ?
Paul Guilbert : Mais il y a la parole. Il n'y a pas qu'un député, il y a votre parole.
Jean-Marie Le Pen : Mais ma parole, je vous ai dit que je n'ai pas été invité depuis six mois à la télévision et à la radio. C'est ce qu'on dit de moi qui occupe les antennes. Ce sont les critiques, toujours des critiques d'ailleurs, toujours dans le même sens. On invite mes adversaires à parler de ce que j'ai dit mais on ne me laisse pas - sauf vous, Madame et Monsieur aujourd'hui - parler moi-même.
Michèle Cotta : Alors on a l'impression néanmoins puisqu'on revient à la question que je vous posais initialement, on a l'impression qu'autour de vous vos cadres, vos militants espéraient recueillir les voix des déçus de la droite. On a l'impression que, toutes les fois où il y a une ouverture vers la droite classique ou que toutes les fois où la droite classique est tentée par le Front national, vous, vous faites une déclaration qui interdit ce rapprochement… alors pourquoi ?
Paul Guilbert : Vous faites la frontière.
Jean-Marie Le Pen : Ce n'est pas moi qui a fait la frontière. Je vous rappelle qu'en 1986, le lendemain de l'élection législative, nous avions 35 députés. C'est monsieur Chirac qui était à la fois Premier ministre et président du RPR qui a organisé dans l'Assemblée nationale un cordon, dit cordon sanitaire probablement des plus idiots ou des plus bêtes ou des muets de son parti de peur qu'il n'y ait un contact quelconque entre ses députés et les nôtres. Alors, de grâce, que ni lui, ni d'autres, ni monsieur Seguin ne me fassent le procès de nous être mis nous-mêmes dans le ghetto. Nous y sommes délibérément poussés par nos adversaires. Ils ont peur, c'est évident et ils sont tous d'accord pour s'unir contre nous.
Paul Guilbert : Je constate que votre principal lieutenant Monsieur Mégret a refusé symboliquement, dit-il, de répondre à cette même question et surtout de commenter ce que vous aviez dit justement sur le détail.
Jean-Marie Le Pen : Exactement. Il a fait ce que je fais aujourd'hui. Nous avons convenu tous de ne plus parler de ce sujet qui, encore une fois, est hors... la liberté d'opinion.
Michèle Cotta : Tout de même, il semble dire « lui, c'est lui et moi, c'est moi ». Est-ce que ça vous gêne ?
Jean-Marie Le Pen : Ça ne me gêne pas du tout. Chez nous, nous respectons la personnalité des gens et la hiérarchie du mouvement.
Paul Guilbert : On a l'impression qu'il dit quand même « Le Pen, c'est l'homme du passé » avec beaucoup de respect à votre égard.
Jean-Marie Le Pen : Ah bon ! Non. Moi, je crois que Le Pen, c'est l'homme de l'avenir. Mais chacun peut avoir son opinion sur le sujet. En l'occurrence, ce sont les électeurs qui le disent. Dans les élections qui ont eu lieu pour le Front national et pour moi-même, j'ai toujours eu un million de voix de plus que les candidats du Front national. Je n'en fais pas une gloriole ridicule mais je constate un fait.
Paul Guilbert : Quand vous pensez à votre succession, parfois, ça vous arrive ? Quel est votre successeur de rêve à la tête du Front national ?
Jean-Marie Le Pen : Quand je pense à la mort, j'y pense souvent, c'est normal d'ailleurs.
Paul Guilbert : Non, mais à votre fin politique.
Jean-Marie Le Pen : Mais vous savez, la mort frappe indistinctement et pas toujours ceux qu'on pourrait croire les plus visés.
Michèle Cotta : On n'est pas en train de vous demander ça naturellement. On est en train de demander si vous aviez un successeur idéal ?
Jean-Marie Le Pen : Écoutez, nous sommes un parti démocratique. La succession du président sera décidée par le congrès. C'est le congrès qui choisira le meilleur candidat, celui qui sera capable de maintenir la cohésion et de continuer la progression constante que le mouvement a connu sous ma présidence en tous les cas depuis 1974 jusqu'à maintenant.
Michèle Cotta : Alors Philippe Séguin, puis Nicolas Sarkozy sur cette antenne hier, ont rappelé qu'ils ne voulaient ni d'un rapprochement avec le Front national, ni d'un rapprochement avec la gauche dans un front républicain contre vous. Alors quel est votre jugement sur cette stratégie aux élections qui s'annoncent, aux élections régionales et cantonales ?
Jean-Marie Le Pen : Eh bien, je crois que les partis de l'opposition parlementaire sont acculés à la régression et qu'ils sont prisonniers d'un certain nombre d'engagements qui ont été pris non pas peut-être par eux-mêmes mais par d'autres et qu'ils n'osent pas rompre. Ils n'osent pas aller jusqu'à la dédiabolisation du Front national qui rétablirait un dialogue démocratique normal. Et s'ils maintiennent cette attitude, c'est eux qui ont tout à perdre. Nous avons, je crois, quatre sièges de conseillers généraux. Eux, ils ont des dizaines de présidences de conseils généraux. C'est dire que, s'ils se maintiennent dans cette attitude, il est bien évident que ce sera l'hécatombe. Je note d'ailleurs que, symboliquement, le marigot a commencé à se rétrécir puisque de RPR on vient au R. Quand l'UDF sera venue à U, eh bien, on aura à ce moment-là l'exacte représentation de ce que sont ces partis politiques en France.
Paul Guilbert : Votre principal adversaire dans cette élection, est-ce que c'est la gauche dont la politique, dites-vous, ne vous convient pas en particulier en matière d'immigration ou la droite donc que vous voulez détruire pour prendre sa place ? Qui allez-vous privilégier des deux ?
Jean-Marie Le Pen : C'est bien sûr prioritairement le parti, les partis du gouvernement, c'est-à-dire les socialo-communistes puisqu'ils sont au gouvernement. Et bien sûr, nous englobons dans la même critique le RPR et l'UDF qui, somme toute, ont fait la même politique alternativement depuis 25 ans, depuis 30 ans avec la gauche et n'ont résolu aucun des grands problèmes qui se posaient et qui continuent de se poser au pays, le chômage, l'immigration, l'insécurité, le fiscalisme, la corruption politique, l'illettrisme. Enfin, j'en passe.
Paul Guilbert : Ils s'opposent quand même l'un et l'autre.
Michèle Cotta : Sur l'immigration notamment.
Jean-Marie Le Pen : Non. Ils s'opposent symboliquement. Au Parlement, on fait une espèce de pantomime pour essayer de faire croire qu'il y a tout de même une alternance ou une alternative. Nous disons qu'il n'y a qu'une grande alternative et c'est pour ça qu'on ne peut pas faire d'alliance même si ces partis le voulaient, c'est parce que nous avons des opinions et des positions et des propositions très différentes des leurs. La gauche et la droite parlementaires ont à peu près les mêmes positions. Il n'y a qu'à voir d'ailleurs marcher d'un même pas Jacques Chirac et Lionel Jospin pour s'en convaincre visuellement. En revanche, il est possible que l'échec des politiques communes à la droite et à la gauche aboutisse à un reclassement lors d'élections, par exemple les prochaines élections, et que le Front national devienne le pôle de rassemblement de tous ceux qui veulent s'opposer à la décadence française et à la réduction de la France.
Michèle Cotta : Vous attendez au fond de réduire le Rassemblement, le RPR, de les réduire à venir chez vous avec armes et bagages ?
Jean-Marie Le Pen : Non, ce n'est pas le Rassemblement. Ce ne sont pas les partis. Quand on pense que ces stratégies des partis politiques ou politiciens sont élaborées par des gens qui se prétendent les successeurs du général de GAULLE qui avait fondé la Ve République contre les partis politiques...
Michèle Cotta : Franchement, vous n'êtes pas un expert en matière de gaullisme.
Jean-Marie Le Pen : Pourquoi pas ?
Paul Guilbert : Vous êtes son adversaire le plus constant. Ça, il faut vous rendre cet hommage.
Jean-Marie Le Pen : C'est tout à fait faux. J'ai été un adversaire résolu du général de Gaulle sur sa politique algérienne essentiellement et d'abord parce qu'il avait trahi la parole donnée aux populations et qu'il les a laissé massacrer à la suite de l'indépendance de l'Algérie. Mais sur un certain nombre d'autres sujets et en particulier sur l'Europe... Il y a même un certain nombre de gens dont je ne dirais pas la qualité qui sont pourtant fort proches du général de Gaulle qui disent « Le Pen, c'est le dernier gaulliste qui reste en France ». Sur ce sujet-là, je tiens à rassurer tout de suite mes amis pieds noirs, je me renie rarement, très rarement.
Paul Guilbert : Vous venez de dire « même si ces partis le voulaient » - je pense que vous pensiez aux partis de droite - « il n'y aurait pas d'alliance possible ». Donc, vous dites d'avance aux quelques personnes de la droite ou aux quelques élus locaux qui voudraient s'allier à vous « inutile, mes chers amis » ?
Jean-Marie Le Pen : Sauf si, dans leur for intérieur, elles pensent comme nous et sauf si, libérées des contraintes que leur imposent leurs appareils ; elles recouvrent leur liberté. À ce moment-là, il sera possible de faire ce rassemblement soit avec des hommes ou des femmes, soit avec des groupements ou éventuellement des partis nouveaux.
Michèle Cotta : Jean-Marie Le Pen, est-ce que vous ambitionnez - on revient peut-être aux régionales - est-ce que vous ambitionnez d'être le président du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur ? II va vous falloir quand même peut-être des alliés...
Jean-Marie Le Pen : Écoutez, la prise en charge des responsabilités politiques implique toujours que l'on veuille gouverner. La seule finalité noble de la politique, c'est le gouvernement, c'est de mettre en action ses principe et son programme.
Michèle Cotta : On peut préférer l'opposition parce qu'on peut...
Jean-Marie Le Pen : Ah non, non, non, non. Le Front national a affiché clairement son intention d'arriver aux affaires non seulement sur le plan régional mais aussi sur le plan national et d'ailleurs sur l'ensemble des plans qui constituent la vie politique française.
Paul Guilbert : Oui mais enfin. Je sais bien que vous avez un score en général environ 16 %, 15 %, 16 %.
Jean-Marie Le Pen : Ah non. Je préside en PACA, Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Paul Guilbert : Ah non, je parlais sur le plan général.
Jean-Marie Le Pen : Je préside le groupe, pas parlementaire, mais régional le plus important de la région d'ores et déjà, et comme je pense en augmenter les résultats...
Michèle Cotta : Mais il vous faudra des alliés.
Paul Guilbert : Il vous faudra des alliés. Comment espérez-vous tenir un pouvoir quelconque soit régional, soit national un jour sans alliance ?
Jean-Marie Le Pen : Mais pourquoi pas ? Mais moi, je respecte la vie démocratique. Tous nos hommes politiques préjugent par mépris du peuple d'ailleurs et par mépris du suffrage universel, préjugent par des programmes d'alliances préalables à l'élection des électeurs. Moi, je vais attendre la décision des électeurs. Nous avons des programmes. Et puis il y a à un moment donné un résultat. Et à partir de ce résultat, les hommes politiques dont c'est le métier et quelquefois l'art eh bien s'accommodent de cela car là, la politique est évidemment ainsi dans le gouvernement un art de compromis. Eh bien, à partir de là, on distribue en quelque sorte le plan de programme pour savoir ce qu'il est possible de faire ensemble. Et c'est cela que je ferais si j'arrive en tête des élections régionales à... PACA et en particulier à Nice, eh bien, je ferai cette démarche. Je demanderai à ceux qui souhaitent se rallier au programme que je présenterai de le faire. Mais d'ores et déjà, Monsieur Léotard et Monsieur Vauzelle, c'est-à-dire les socialo-communistes et le RPR-UDF ont annoncé qu'en aucun cas ils ne permettraient à Monsieur Le Pen de venir à la présidence de cette région ne faisant d'ailleurs que perpétuer la majorité que Monsieur Gaudin a établie, la majorité socialo-communiste et UDF-RPR qui a gouverné depuis six ans.
Michèle Cotta : Jean-Marie Le Pen, les électeurs donc trancheront, vous venez de le dire. Mais en matière de programme, vous parlez de programme, par exemple sur le chômage, est-ce que c'est une priorité nationale ? Est-ce que vous pouvez vous en sortir en disant « il n'y a qu'à repousser tous les immigrés et mettre les Français qui voudraient travailler à leur place » ? Est-ce que c'est un raisonnement, ça ?
Jean-Marie Le Pen : Personne, personne, même ceux qui nous accusent d'avoir des vues élémentaires, ne va tout de même jusqu'à ce point-là. Notre programme est complet et il a le gros avantage d'être cohérent. C'est-à-dire que nous constatons depuis trente ans que les partis au pouvoir, de gauche ou de droite, ont échoué et continuent d'échouer. Pourquoi ? Parce qu'ils prennent des mesures qui touchent les conséquences des phénomènes dont il s'agit et pas les causes. Alors nous analysons d'abord. Et là, nos analyses ne coïncident pas et c'est pour cela qu'il est difficile éventuellement d'avoir une action commune. Le chômage, quelles sont ses causes principales ? Selon nous, l'immigration.
Michèle Cotta : Vous voyez bien que ça ne suffit pas.
Jean-Marie Le Pen : Attendez, attendez. L'immigration, l'excessif fiscalisme de notre pays qui ruine et qui chasse les entrepreneurs.
Michèle Cotta : Donc, baisse des charges.
Jean-Marie Le Pen : L'illettrisme qui ne fournit pas les cadres et les travailleurs de la qualité nécessaire aujourd'hui pour employer ces emplois. La politique européenne et mondialiste qui, ayant détruit nos frontières, nous livre entièrement et sans aucun moyen de les contrôler aux flux économiques et aux flux humains du monde entier.
Paul Guilbert : Donc, vous vous opposez à la gauche et la droite là-dessus. On peut vous demander, la cohabitation actuellement puisque vous dites que c'est pareil les deux... ça se terminera comment ? Vous avez un pronostic là-dessus ?
Jean-Marie Le Pen : Eh bien écoutez, on ne voit pas bien à part quelques déclarations que fait le Président de la République, on ne voit pas bien les divergences profondes qui les opposent. Mais je suis d'accord pour une fois... On dit toujours que je suis en désaccord avec les hommes politiques. Je suis d'accord pour une fois avec Monsieur Seguin quand il critique la pérennité de ce système. Il dit « il peut y arriver qu'il y ait cohabitation mais ça doit rester un accident. Quand ça devient institutionnel et ça l'est devenu, il faut bien le dire, à cause du faux pas, du pas de clerc de Monsieur Chirac avec sa dissolution, eh bien, il faut, il n'est pas normal, il n'est pas naturel que le pays soit gouverné par une, en quelque sorte, une direction bicéphale et je le crois.
Paul Guilbert : Ça va durer cinq ans à votre avis ?
Jean-Marie Le Pen : Ça m'étonnerait. D'un côté ou de l'autre, il me semble que ce sera beaucoup plus court que ça.
Michèle Cotta : Jean-Marie Le Pen, merci. Abstention record aux dernières élections prud'homales sur fond de stabilité des forces syndicales. Toyota s'installe à Valenciennes où chacun se dispute l'honneur d'accueillir le président de Toyota. Les 35 heures et la crise avec le patronat Jean-Michel Mercurol dessine pour nous en images la semaine syndicale.