Texte intégral
Q - Quels ont été les enjeux de ce voyage en Australie ?
Marie-Georges Buffet. – Il y en avait au moins deux. D'abord faire le point sur les conditions d'accueil et de compétition sur place pour veiller à la meilleure préparation possible des équipes de France parce que cela compte beaucoup pour les résultats eux-mêmes. Nous sommes aussi allés voir le Club France, qui sera un endroit important pour la candidature de Paris 2008 et un lieu d'accueil pour les athlètes et ceux qui entoureront cette équipe de France. Le deuxième enjeu concerne la signature d'un accord avec l'Australie sur la lutte contre le dopage.
Q - Justement, que contient ce texte ?
Marie-Georges Buffet. – Cet accord va permettre d'accentuer la coopération sur la recherche et sur la prévention. Il y a des recherches très intéressantes qui se font à la fois en Australie, à l'Institut australien de sports, à Canberra, et au Laboratoire national des sports, en France, à Châtenay-Malabry. Il faut que ces recherches puissent être complémentaires et être échangées. Autre exemple concret : lorsqu'une équipe australienne viendra en France ou lorsque des équipes françaises iront en Australie, des contrôles inopinés pourront être pratiqués. Cela montre la volonté des deux gouvernements de lutter réellement contre le dopage.
Q - Un an jour pour jour avant l'ouverture des Jeux, comment jugez-vous la préparation de l'évènement par les australiens ?
Marie-Georges Buffet. – J'en ai discuté avec le ministre des sports. Même si les gens se sentent surtout concernés par les équipements et les moyens de transports, il n'y a probablement pas à ce jour une véritable fièvre populaire. Mais nous avons connu la même chose lors de la coupe du monde de football. Je me souviens qu'il n'y avait pas vraiment d'enthousiasme un an avant, et puis ensuite, tout naturellement, les gens se sont mobilisés. Des initiatives ont été prises et cela s'est terminé dans cet élan populaire formidable. Je crois que ce sera la même chose à Sydney.
Q - Et au niveau des infrastructures ?
Marie-Georges Buffet. – J'ai le sentiment d'une préparation très efficace au niveau des équipements. Bien sûr, restent à régler les problèmes de transports, mais cela est aussi vrai dans chaque grande ville qui accueille un grand évènement. Ce sont des soucis inhérents à cela. Mais on est encore à un an de l'évènement et les choses ont l'air bien avancées.
Q - Quels seront selon vous les points forts de ces Jeux ?
Marie-Georges Buffet. – Certains parlent de « Jeux verts », de « Jeux propres », de « Jeux des athlètes » je l'espère. J'ai envie surtout que ces Jeux – les derniers jeux du XXe siècle – soient les Jeux du retour à l'éthique peut être, d'un retour au sens du sport, donc en ce sens, les Jeux des athlètes… Oui, je le souhaite vraiment.
Q - Côté français, beaucoup d'entre eux se prépareront à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, durant le dernier mois précédant les Jeux. Quel bilan dressez-vous de votre visite là-bas ?
Marie-Georges Buffet. – La préparation pour l'accueil des équipes est remarquable. On avait presque l'impression, en visitant les sites, que c'était la Nouvelle-Calédonie qui allait accueillir les Jeux ! Vraiment le monde sportif et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie se sont mobilisés pour répondre aux attentes des différentes équipes de France. Je crois qu'elles vont trouver une très bonne préparation sur place et pouvoir travailler calmement, librement et dans les meilleures conditions possibles. Les équipements que nous avons contribué à réaliser avec le FNDS (Fonds national du développement du sport) vont aussi servir au développement, mais nous avons aussi mis en avant la nécessité de rééquilibrage. Beaucoup de ces équipements se trouvent dans la région de Nouméa, au Sud. Nous avons rencontré de très nombreux sportifs du Nord et nous allons répondre aux attentes qui ont été exprimées.
Q - A un an des Jeux, est-ce que l'on peut déjà parler de nos chances de médailles ?
Marie-Georges Buffet. – Nous sommes à un an des Jeux quand même… On sait bien qu'une médaille, malgré une intense préparation peut parfois échapper au dernier moment. Ce qu'on peut dire en tout cas, c'est que lorsque l'on regarde les résultats des français dans les différents championnats d'Europe et championnats du Monde qui se sont déroulés en 1998 et 1999, nous sommes dans une situation, si les Jeux se tenaient aujourd'hui, d'égaler les résultats d'Atlanta (37 médailles, NDLR). Alors après, est-ce qu'on les dépasse ou est-ce qu'on est un peu au-dessous ? Il y a aussi une part d'incertitude et c'est tant mieux.