Editoriaux de M. Jean-François Mancel, secrétaire général du RPR, dans "La Lettre de la Nation magazine" des 10, 17, 24 et 31 janvier 1997, sur la volonté de réforme du gouvernement, l'action du RPR et la préparation des élections législatives de 1998.

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Média : La Lettre de la Nation Magazine

Texte intégral

Date : 10 janvier 1997
Source : La Lettre de la nation Magazine

L’audace contre le conservatisme

Comme l’a rappelé Jacques Chirac lors de ses vœux aux Français, l’année 1997 est placée sous le signe d’un défi, l’emploi des jeunes, et de deux exigences, la réforme de l’État et l’approfondissement du dialogue social.

Conformes aux attentes de nos compatriotes, ces objectifs donnent la mesure de l’ambition pour la France du Président de la République et du gouvernement.

Refusant les solutions à court terme, privilégiant toujours l’intérêt général et la préparation de l’avenir du pays sur le souci de la popularité immédiate, Jacques Chirac et Alain Juppé entendent poursuivre l’effort engagé pour permettre à la France d’entrer dans de bonnes conditions dans le XXIe siècle, en se libérant des pesanteurs et des archaïsmes qui la handicapent et en utilisant au maximum les atouts dont elle dispose.

C’est ainsi, par exemple, que les efforts entrepris depuis vingt mois ont d’ores et déjà rendu possible la baisse de l’impôt sur le revenu dont chacun va pouvoir mesurer, dans quelques semaines,
l’importance.

Le contraste est pour le moins saisissant avec l’absence complète d’imagination dont fait preuve le Parti socialiste.

Qu’il s’agisse de l’emploi des jeunes, de la réforme de l’État ou de la nécessité d’un dialogue social plus actif, les socialistes n’ont en fait qu’un seul remède : davantage de dépenses publiques – c’est-à-dire plus d’impôts, et demain plus de chômage – et un État toujours plus pesant. Pour le reste, le PS est surtout partisan de ne rien changer.

C’est aussi cette raideur, cette inaptitude à se tourner vers l’avenir; qui explique les atermoiements du PS sur l’Europe et son incapacité à considérer la construction européenne comme ce qu’elle est : une formidable chance pour notre pays, à condition que s’exprime une volonté politique déterminée à défendre nos intérêts.

Cette attitude systématique des socialistes porte un nom : le conservatisme. Poussant nos concitoyens au renoncement, au refus de la réalité, elle rend encore plus nécessaire la mobilisation de toutes les énergies, aux côtés du Président de la République et du gouvernement d’Alain Juppé, afin que notre pays poursuive sur la voie gaulliste de l’imagination et de l’audace, celle du redressement et du succès.

Telle est la mission à laquelle le rassemblement doit se consacrer en 1997, en particulier à travers l’élaboration de son projet pour les années 1998-2003.

 

Date : 17 janvier 1997
Source : La Lettre de la nation Magazine
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Poursuivre la réforme

Ce début d’année éclaire avec une grande netteté, à travers quelques-uns des sujets qui animent le débat politique, les trois écueils que la France devra éviter dans les prochains mois pour continuer à progresser sur le chemin du redressement et tirer pleinement profit des efforts très importants déjà réalisés depuis vingt mois à l’initiative de Jacques Chirac et d’Alain Juppé.

Le premier de ces écueils, particulièrement prisé des socialistes, est le procès d’intention. Le Gouvernement et la majorité décident-ils d’instaurer des fonds d’épargne-retraite pour renforcer les fonds propres des entreprises et favoriser ainsi l’activité et l’emploi ? Aussitôt le PS, choisissant l’idéologie contre le pragmatisme, accuse la majorité et le Gouvernement de vouloir la mort des retraites par répartition – oubliant que c’est la majorité qui a sauvé ces mêmes retraites après des années de parfaite inaction des gouvernements socialistes successifs…

Le deuxième écueil dont il faut nous garder est la tentation de l’immobilisme. Le projet de réforme de la SNCF en est un exemple éloquent. Son caractère indispensable est reconnu par tous. Il n’empêche pourtant pas certains de s’arc-bouter sur un refus systématique dès lors qu’apparaissent des propositions concrètes.

Le troisième écueil, enfin, est illustré par le pseudo-débat sur la possibilité de la généralisation de la retraite à 55 ans. Il consiste pour un certain nombre de nos concitoyens, meurtris par des années d’efforts inutiles durant deux septennats socialistes faits de promesses non tenues, à refuser la réalité en se réfugiant dans l’illusion.

À ces trois écueils correspondent trois remèdes qui sont autant de qualités gaullistes : le réalisme, la détermination à poursuivre les réformes et la pédagogie. Le Gouvernement, sur chacun de ces dossiers, les emploie tous trois avec courage et efficacité.

Le Rassemblement pour la République, pour sa part, continuera, en 1997, de soutenir et de relayer sans relâche l’action entreprise et de dénoncer les manœuvres démagogiques de l’opposition.

L’élaboration, dans les prochains mois, de notre projet pour 1998 sera également l’occasion de mettre en pratique ces leçons fournies par l’actualité.

 

Date : 24 janvier 1997
Source : La Lettre de la nation Magazine

Crédit foncier – Justice – Réforme de l’État

Crédit foncier : la responsabilité des socialistes
Légitimement préoccupante pour ses salariés, la situation du Crédit foncier est également emblématique des conséquences désastreuses pour nombre de grandes entreprises française de deux septennats et dix ans de gestion socialiste. Les difficultés que rencontre cet établissement plus que centenaire sont, en effet, directement imputables à l’absence de réaction des gouvernements socialistes successifs face à la fièvre de spéculation immobilière qui a saisi le secteur bancaire à la fin des années 80, et à l’incapacité de ces mêmes gouvernements à mener en temps voulu les réformes indispensables à l’adaptation des établissements bancaires français. Après le Crédit Lyonnais et le Comptoir des entrepreneurs, c’est une nouvelle bombe à retardement laissée par les socialistes qu’il faut, aujourd’hui, désamorcer. Refusant que les contribuables paient les pots cassés et attentif à favoriser la concertation par la nomination d’un conciliateur, le Gouvernement a, heureusement, pris les mesures qui s’imposent, avec courage et responsabilité. L’entêtement des socialistes à se situer sur le terrain de la polémique n’en apparaît que plus dérisoire.

Justice : une réforme indispensable
Surmenée, montrée du doigt pour son excessive lenteur, manquant des moyens nécessaires au bon exercice de ses missions, trop souvent impuissante à susciter la confiance de nos concitoyens qui la jugent trop lointaine et trop complexe, notre justice, comme l’a rappelé le Président de la République, est en voie d’asphyxie. Avec elle, c’est la République elle-même qui est en danger parce qu’il ne saurait y avoir de démocratie efficace sans justice serine et efficace. Là encore, comme dans tant d’autres domaines, les socialistes ont laissé passer des années en différant sans cesse des adaptations pourtant nécessaires. Et, c’est Jacques Chirac, en homme d’État lucide et responsable, qui engage aujourd’hui la réforme dont notre justice a besoin. Ouverte avec sagesse par une réflexion approfondie, cette ambition se place dès à présent au nombre des grandes réformes de son premier septennat. L’élaboration dans les prochaines semaines de notre pour 1998 sera également pour nous l’occasion d’apporter notre contribution à la concertation en cours.

Réforme de l’État : proximité et efficacité
La décision d’Alain Juppé de laisser pour 1997 chacune des entreprises publiques déterminer elle-même l’évolution de sa politique salariale est un exemple révélateur des principes qui guident l’action du gouvernement, engagé sur la voie difficile mais indispensable de la réforme de l’État. Le temps des décisions imposées unilatéralement et globalement par l’autorité centrale est révolu.
Rapprocher la décision de ceux qu’elle concerne directement, permettre de l’adapter à la diversité des situations, c’est favoriser l’émergence d’un État capable d’agir plus rapidement et de manière plus souple, d’un État également mieux identifiable et plus accessible par les Français.

 

Date : 31 janvier 1997
Source : La Lettre de la nation Magazine

Aller à la rencontre des Français

La réunion à Paris de notre conseil national, le 28 janvier, a marqué le lancement de la préparation du programme de législature que nous présenterons aux Français lors des prochaines échéances électorales.

Il s’agit là, pour notre mouvement, d’une mission essentielle. Ce projet, dans la ligne des orientations définies par Jacques Chirac pour son premier septennat et fort du travail accompli par le Gouvernement d’Alain Juppé, devra en effet définir les propositions concrètes qui nous permettront de poursuivre, après 1998, la construction de la France pour tous.

Parce qu’elle est destinée à répondre aux attentes de nos compatriotes, j’ai souhaité, avec Alain Juppé, que cette réflexion, jusqu’au mois d’avril, se déroule sur le terrain, dans chacune de nos fédérations, sous la forme d’un dialogue ouvert à tous ceux qui souhaitent venir débattre avec nous des questions qui déterminent notre avenir et celui de nos enfants.

L’enjeu mérite assurément que chacun d’entre nous se mobilise tout particulièrement afin d’animer ces forums pour la France et d’en faire non seulement un moment fort de notre vie militante, mais également de notre vie démocratique nationale.

Il convient pour cela que nous nous attachions encore plus que d’habitude à aller à la rencontre des Français pour les écouter, dialoguer avec eux, expliquer sans relâche le bien-fondé de l’action engagée et proposer ensemble des solutions pour l’avenir.

Je sais, à cet égard, pouvoir compter sur vous.

Ce choix est ambitieux. Diamétralement opposé à la démarche fermée des socialistes – qui ont rédigé, dans le secret d’un petit cénacle d’experts et à la va-vite, un programme que leurs militants n’ont eu que le droit d’approuver sans mot dire –, il est en fait à l’image du rassemblement : proche de la réalité, proche de nos compatriotes et de leurs attentes, ouvert au débat et à l’imagination.