Interview de Mme Corinne Lepage, ministre de l'environnement, dans "Le Parisien" du 22 mars 1997, sur l'opération "Nettoyage de printemps".

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Le Parisien : L'opération Nettoyage de printemps a trois ans. Quel était son objectif en 1995 ?

Corinne Lepage : C’est Michel Barnier, mon prédécesseur au ministère de l'Environnement, qui a eu l’idée de cette opération. Je l’ai poursuivie car il est nécessaire de sensibiliser les Français sur leur comportement en matière de propreté et de déchets. La preuve que nous avons eu raison : il y a chaque année un peu plus d’actions engagées. 2000 en 1995, puis 3000 presque 4000 cette année. Nous espérons un demi-million de participants.

Le Parisien : À quoi attribuez-vous ce succès ?

Corinne Lepage : Je suis persuadée qu’il existe une sensibilité croissante des citoyens à tout ce qui touche à la qualité de vie et à l’environnement. De plus en plus on sent qu’ils s’intéressent aussi aux problèmes liés à la santé, à la qualité alimentaire. C’est une tendance générale.

Le Parisien : Peut-on parler vraiment de succès quand on voit qu’en dehors des opérations ponctuelles, la nature continue à être prise pour une poubelle ?

Corinne Lepage : Mon objectif, c’est bien sûr qu’il n’y ait plus d’opération nettoyage. C’est de parvenir à ce que les Français aient, tout le long de l’année, un comportement tel que les forêts, les rivières n’aient plus besoin d’être dépolluées. Pour l’instant, ces opérations n’ont pas pour objectif de tout nettoyer mais surtout de faire comprendre à la population que ce geste de nettoyer n’est pas normal. Les citoyens doivent apprendre qu’ils ne doivent pas polluer.

Le Parisien : Ne pensez-vous pas qu’il faudrait aussi résoudre définitivement la pollution d’origine industrielle ou agricole ?

Corinne Lepage : Ce n’est pas le même type de nuisances et il faut s’attaquer à tous les types de pollution. Aucun ne doit être négligé. La réglementation pour les industriels est de plus en plus sévère. Quant à l’agriculture, on a déjà bien avancé sur le trajet.