Interview de M. Patrick Devedjian, porte-parole du RPR et candidat à la présidence du RPR, dans "Le Parisien" du 22 novembre 1999, sur les résultats des élections à la présidence du RPR et les missions prioritaires du prochain président.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Elections à la présidence du RPR les 20 novembre et 4 décembre 1999

Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - N'êtes-vous pas un peu déçu par la modestie de votre résultat ?

Patrick Devedjian. Je me suis lancé dans cette campagne pour faire émerger un courant moderne. J'y suis parvenu. Bien sûr, on peut toujours rêver mieux. Il faudra du temps pour que ce courant prenne corps. Mais c'est la base d'une action future : c'était mon but.
J'ai souffert de deux choses : d'abord, de l'insuffisance de réseaux et de moyens ; ensuite, du fait que l'idée de modernité a été, en partie, captée par Michèle Alliot-Marie.

Q - C'est l'avantage d'être une femme ... Comment analysez-vous sa percée ?

Le vote, globalement, traduit un grand désir de changement. Une forte majorité de compagnons s'est opposée à l'idée de la candidature officielle qu'incarne Jean-Paul Delevoye. Je note aussi que nombre d'entre eux ont rejeté l'idée des clans. Et cela a profité à Alliot-Marie. Jean-Louis Debré se félicite que les deux candidats restant en lice soient « chiraquiens »... Considérer aujourd'hui qu'il y a deux candidats « officiels », c'est lâcher Delevoye.

Q - Quand annoncerez-vous votre préférence ?

Je souhaite, avant tout, que les deux candidats disent comment ils entendent moderniser le RPR. Le mouvement aspire à davantage de démocratie. Je continue, moi, à défendre l'élection de tous les responsables du RPR au suffrage direct des militants et la ratification, par les compagnons, de militants et la ratification, par les compagnons, de toutes les investitures aux élections. Notamment à Paris.

Q - Quelles missions prioritaires fixez-vous au futur président du RPR ?

Il doit, d'abord, régler au plus vite le problème de Paris en engageant le processus de désignation des candidats. Il devra, ensuite, conduire l'élaboration collective d'un programme d'alternance. Pourquoi ne pas le faire concevoir par l'ensemble des militants à partir d'un système de « cahiers de doléances » dans chaque circonscription.

Q - Un « courant moderne » au RPR, c'est quoi ?

C'est expliquer que la France, quatrième exportateur mondial, a tout à gagner à la mondialisation. Durant ma campagne, j'ai trouvé beaucoup de gens favorables à l'idée d'une droite moderne, tournant résolument le dos à la nostalgie, une droite fondée sur la confiance en l'individu et le courage face aux marchés.