Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Messieurs les ministres,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
C'est, sans conteste, un très grand sujet de joie pour la France que de voir, aujourd'hui, ré-ouvrir les portes du centre culturel canadien, ce si beau bâtiment, en plein cœur de Paris. Et c'est pour moi un plaisir redoublé de participer à son inauguration. J'ai en effet la chance de bien connaître le Canada, où j'ai étudié et travaillé quelques années, dans mon passé de jeune médecin.
Je remercie chaleureusement le Canada d'avoir ainsi décidé d'insuffler un nouveau dynamisme à sa présence culturelle en France. Je le dis d'autant plus sincèrement que des liens historiques évidents nous unissent ; que nous menons, aujourd'hui et ensemble, un même combat au sein de l'OCDE en faveur de l'exception culturelle ; que, par-delà la dimension francophone du canada, vous représentez l'un des rares et très précieux point de passage entre les aires de civilisation européenne et anglo-saxonne.
Je suis certain que le Canada, qui a su s'enrichir avec bonheur de l'apport culturel des Français, des Anglais, mais aussi de l'Europe centrale et de l’Amérique du Sud, saura nous présenter, grâce à ce centre, le meilleur des métamorphoses contemporaines d’un pays aux frontières humaines et sociales toujours en mouvement.
Cet événement s'inscrit dans le contexte d’une année particulièrement faste pour nos deux pays dans le domaine des échanges culturels.
Les Belles étrangères, d'abord organisées en mai 1996, ont été une occasion pour le public français de se porter à la rencontre des écrivains les plus prometteurs de la littérature contemporaine canadienne anglophone, tandis que le Temps des Livres, en octobre dernier, donnait une place particulière à la littérature québécoise.
Ce fut, également, la reconduction pour un nouveau terme de cinq ans de l'accord franco-canadien sur les musées qui est venu coïncider avec le 30ème anniversaire de l'accord-cadre de coopération culturelle entre la France et le Canada et le 25ème anniversaire de l'installation des services culturels canadiens sur l'esplanade des Invalides.
Nos échanges, manifeste dans le domaine du livre et de la muséologie, connaissent actuellement un grand regain dans le domaine du multimédia. Je me réjouis donc tout particulièrement de voir ici l'installation d'un centre des Nouveaux Médias, car vous savez à quel point il nous faut relever le défi des nouvelles technologies dans les domaines de l'information et de la connaissance.
Je salue, enfin, l'exposition consacrée aux Inuits. C'est une initiative heureuse et belle, qui rend un juste hommage à cette nation que les Européens, en leur temps, n'avaient malheureusement pas su regarder avec un regard qui respectât leurs identités et leurs aspirations. Les choses ont heureusement changé ; la France n'aura-t-elle pas, du reste, apporté sa pierre à la reconnaissance des Inuits à travers l'action du grand Jean Malaurie, qui séjourna plusieurs années parmi eux, et en retira la matière de son célèbre livre « les derniers rois de Thulé », qu'il publia en 1955 ?
La France, qui comme vous lutte pour les droits de l'homme, pour le respect des libertés politiques et religieuse, la coopération entre les cultures, salue votre action dans ce domaine.
Le Canada, j'en suis convaincu, aura à cœur de continuer à jouer un rôle important dans la vie intellectuelle parisienne et française. Toronto, Montréal et Vancouver, pour ne citer que quelques villes, sont aujourd'hui de hauts lieux de la culture mondiale. Puisse ce centre culturel nous renvoyer les échos de ces lointaines métropoles et, plus encore, perpétuer sur notre sol le mythe toujours évocateur du Nouveau Monde.
Je vous remercie de votre attention et souhaite à l'ensemble de l'équipe du centre culturel canadien de Paris tous mes meilleurs vœux de réussite.