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LE POINT : Entamée le 19 novembre, la négociation de la convention d’assurance chômage porte surtout sur l’utilisation des excédents de l’Unedic. La CGT et la CFDT voudraient augmenter les allocations des chômeurs. Et la CGC ?
Marc VILBENOÎT : Nous voulons d’abord privilégier les mesures d’aide à l’emploi. Nous voulons ainsi que l’allocation de remplacement pour l’emploi (Arpe) soit accessible aux salariés de plus de 55 ans, au lieu de 58 aujourd’hui. Actuellement, ceux qui ont plus de 58 ans et qui ont cotisé 40 ans au régime vieillesse peuvent partir avant 60 ans, avec 65 % de leur salaire antérieur. En contrepartie, l’entreprise doit embaucher.
LE POINT : Le patronat se plaint que l’Arpe revient trop cher. Comment comptez-vous financer son élargissement ?
Marc VILBENOÎT : Avec une partie de l’excédent de l’Unedic, soit 13,7 milliards de francs prévus en 1997, ainsi qu’avec les fonds utilisés autrefois pour l’aide au premier emploi (APE). Quand il l’a supprimée, l’État nous a promis le report des fonds, soit 2,8 milliards de francs. Nous voulons ainsi faire embaucher 200 000 jeunes sur trois ans.
En multipliant les pré-retraites et, donc, en réduisant le nombre des cotisants futurs pour l’assurance vieillesse, ne craignez-vous pas d’hypothéquer l’avenir ?
Traiter le problème des jeunes aujourd’hui, c’est éviter l’explosion sociale. Il faut redonner confiance en inversant la courbe du chômage.