Extraits de la déclaration de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, sur le rôle du MJS (Mouvement des jeunes socialistes) et son apport au Parti socialiste, Toulon le 13 février 1998, publiés dans "L'Hebdo des socialistes" du 20 février.

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Circonstance : 3ème congrès du Mouvement des jeunes socialistes à Toulon du 13 au 15 février 1998

Média : L'Hebdo des socialistes

Texte intégral

En première ligne contre
l’exclusion et l’intolérance

En choisissant de tenir votre congrès à Toulon, vous avez lancé un message pour montrer que les jeunes socialistes, les socialistes sont en première ligne contre le Front national, contre tout ce qui rappelle l’exclusion, la haine, la violence et l’intolérance. C’est un signe fort qui, dans le contexte actuel, me semble déterminant et se devait d’être salué.
Ce congrès, vous le tenez dans un contexte inédit. Pour la première fois depuis que le MJS est autonome, la gauche est au pouvoir. Mais par son autonomie et son émancipation, le MJS est devenu un véritable partenaire politique du Parti socialiste et du gouvernement. Au travers de vos contributions aux débats, de vos textes d'orientations, de vos communiqués de presse, vous êtes des acteurs politiques. Je sais que l'ensemble des responsables socialistes aura à cœur de préserver cette autonomie qui est une chance pour chacun.
Les jeunes gardent une très grande méfiance vis-à-vis des formations politiques. Vous avez un combat à mener sur ce terrain. Vous devez montrer aux jeunes qu'il existe un projet politique, un message et des perspectives qui répondent à leurs besoins et à leurs attentes. Il vous revient de donner confiance aux jeunes dans la politique, et d'être le lien entre eux et nous. Vous devez exprimer leurs aspirations et exprimer une sensibilité générationnelle sur l'ensemble des sujets.

Le MJS est, depuis plusieurs années, régulièrement en avance sur un certain nombre de sujets abordés par le Parti. Vous avez été en pointe sur la question de la réduction de la durée du travail. Vos textes, en témoignent, et le projet de loi du gouvernement reprend beaucoup de vos propositions. De la même manière, vous avez été les premiers à demander que la politique africaine de la France repose sur d'autres bases, d'autres principes. Là encore nous vous sommes largement redevables. Enfin, sur les questions de société, à l'image du Contrat d'union sociale, vous êtes régulièrement à l'avant-garde de nos propres réflexions. Vous tirez vers le haut le Parti socialiste. Je vous invite à tirer encore plus fort.
Vous devez demeurer un lieu de débat, un lieu de propositions innovantes et novatrices.
J'entends poursuivre le travail engagé par Lionel Jospin, et faire en sorte que les jeunes soient associés plus encore à nos débats nationaux, notamment dans les commissions nationales ou à l'occasion des conventions du Parti, soient mieux représentés dans nos instances du Parti. Plusieurs jeunes travaillent désormais à mes côtés. Benoit Hamont naturellement, Cécile Helle, Ahmed Ghayet et prochainement, Emmanuel Prouet et Régis Juanico. Il faudra également que vous preniez toute votre place dans le Comité économique et social qui sera prochainement installé, ainsi qu'à l'occasion des élections européennes. Quant à vos places sur nos listes à la proportionnelle, comme à l'occasion des élections au scrutin majoritaire vous devez faire pression sur nous, peut-être plus encore que vous ne l'avez fait par le passé. Je vous fais confiance.