Texte intégral
En cette fin de campagne pour l'élection Mouvement du Président de notre Mouvement, je veux dire combien elle fut exemplaire. Nous étions attendus. Les militants, en soutenant chacun son candidat, ont contribué à montrer que la démocratie interne était une réalité au sein d'un RPR dynamique et mobilisé. À tous ceux qui, depuis deux mois, m'ont encouragée, accueillie chaleureusement dans leur fédération, soutenue activement, j'adresse un grand merci. Vous avez été formidables !
Pour autant, le travail n'est pas fini : ce deuxième tour doit être l'occasion d'affirmer notre volonté de faire du Rassemblement un Mouvement uni, fort, moderne, fidèle.
Un Rassemblement uni :
Nous devons réconcilier, rassembler, retrouver le sens et le goût du compagnonnage.
Rassembler les militants :
Le Rassemblement doit revenir à son message originel : il n'est pas un parti, mais un Mouvement rassemblant les Français, « le métro à six heures du soir » pour reprendre l'image d'André MALRAUX. C'est ce qui fait sa force et qui lui permet d'être à l'écoute de tous nos concitoyens. Revivifions le compagnonnage.
Le Rassemblement des personnalités :
Il est indispensable de mettre fin aux querelles de personne qui nous ont affaiblis au cours des dernières années. Il serait impensable que les idées et les sensibilités ne puissent pas s'exprimer aujourd'hui comme dans le passé au sein de l'organisation du Mouvement.
Si je suis élue, j'y veillerai notamment pour que les convictions défendues au premier tour par François FILLON et Patrick DEVEDJIAN mais aussi Jean-Paul DELEVOYE aient les moyens de leur expression.
Le Rassemblement de tous les Gaullistes :
Dès le printemps prochain, je souhaite organiser des Assises du gaullisme pour tous ceux qui partagent nos idées et valeurs, même s'ils ne sont plus membres du RPR. Charles PASQUA y a sa place. Elles démontreront la permanence, l'actualité et pertinence de nos idées pour répondre aux défis de la mondialisation et des évolutions de notre société.
Un Rassemblement fort :
Le compagnonnage retrouvé doit donner un nouvel élan à la démarche militante. Nous devons être prêts à combattre pour nos idées à chaque élection, dans chaque commune, canton, circonscription et bien sûr à la présidentielle derrière Jacques CHIRAC.
Pour cela, il faut rendre toute leur place aux militants.
Faire participer les militants :
Utilisons les méthodes modernes de communication pour exploiter au maximum les informations, les avis, que les militants peuvent ramener de leur contact avec le terrain, et surtout avec toutes les catégories de Français.
Je veux faciliter l'accès et l'accueil des militants au Centre national, assurer leur écoute, les associer à la définition et à la réalisation de nos campagnes d'affichage ou de tracts.
Décentraliser pour démultiplier nos actions :
Je veux donner aux départements et aux circonscriptions les moyens matériels et financiers d'agir et de réagir aux situations locales, notamment grâce à l'affectation aux fédérations de l'essentiel des cotisations.
Je veux faciliter la communication entre les fédérations et les compagnons, pour qu'une véritable entraide politique et personnelle se mette en place.
Affirmer sans complexes notre opposition à la gauche et au gouvernement Jospin :
Il conduit une politique archaïque, opposant les catégories de français, les uns aux autres, développant le laxisme, maintenant les plus fragiles dans une assistance sans espoir.
Constituer le noyau dur de l'opposition :
Nous ne gagnerons pas seuls. L'union de l'opposition ne peut se résumer à des alliances électorales éphémères et parfois contestées.
Il faut qu'elle repose d'abord sur un socle solide : celui des idées partagées sur lesquelles nous sommes à nouveau prêts à gouverner ensemble.
Pour y parvenir, je veux réunir, comme nous l'avons fait avant les législatives de 1986, des États généraux de l'opposition.
Un rassemblement moderne :
Si les Français se détournent des partis politiques, c'est aussi parce qu'ils leur paraissent décalés des réalités, fonctionnant de façon opaque. Il y a beaucoup à faire.
65 % des militants se sont exprimés au 1er tour pour un renouveau.
Soyons les premiers à changer notre image, à moderniser notre fonctionnement, à assurer le renouvellement permanent de nos responsables.
Généraliser et décentraliser la formation :
Nos militants, nos cadres, nos candidats, doivent être les mieux formés. L'école des cadres ne doit plus se limiter à Paris, et être réservée à quelques-uns. Il faut généraliser au niveau des régions, si nous le pouvons des départements, des sessions de formation, en nous appuyant sur nos élus et sur nos compagnons ayant des compétences particulières dans certains domaines.
Faire une place plus large aux jeunes :
Ils doivent être associés à toutes les réflexions et à toutes les instances de décision, et non être enfermés dans les seules discussions concernant la jeunesse.
Nous devons leur donner les moyens de mieux s'implanter partout où ils peuvent convaincre d'autres jeunes : Éducation nationale, entreprises, associations…
Nous devons leur faire confiance et leur donner leur chance au moment des élections. C'est dans cette perspective que je me suis fixé comme objectif d'envoyer 5 000 jeunes bien préparés aux élections municipales. Pour cela, il faudra développer une formation adaptée, décentralisée et efficace comme l'ont engagée Philippe Séguin et Nicolas Sarkozy.
Faire du Rassemblement un Mouvement chaleureux :
La modernité c'est aussi de répondre aux besoins de bonheur et de fête des Français.
Il faudra redonner aux réunions du Mouvement les grands élans où foi et bonheur de militer se mélangeaient. L'an 2000 sera l'occasion d'une grande fête gaulliste.
Un Rassemblement fidèle :
Nous devons affirmer fortement nos valeurs, les traduire dans toutes les propositions et veiller à leur mise en oeuvre lorsque nous sommes au pouvoir.
Renouer avec nos valeurs :
Le marché ne doit pas dominer les décisions du politique. Face à une mondialisation et à des logiques strictement financières qui ignorent et écrasent les individus, on ne peut se contenter d'afficher un libéralisme déjà aussi dépassé dans ses excès que le marxisme et son succédané, le socialisme. Le rôle de l'État doit être recentré et perfectionné autour de ses missions essentielles au service des citoyens : sécurité, éducation, justice, santé, solidarité, défense.
La liberté d'entreprendre, le refus de la rigidité de la loi sur les 35 heures, l'assouplissement des seuils pour les PME-PMI, le droit de recevoir la juste récompense de ses mérites, la non-rétroactivité fiscale, l'actionnariat des salariés, la nécessité de donner à celui qui fait un effet toujours plus qu'à celui qui n'en fait pas, la garantie du versement des retraites doivent par exemple être affirmés dans nos projets.
La solidarité dans la tradition du gaullisme social ne doit pas être une simple assistance mais aussi un soutien pour aider à s'en sortir et à retrouver leur dignité à ceux qui connaissent une situation difficile. Nous encouragerons le retour au sens et au goût des responsabilités pour les individus comme pour les familles, pour l'administration comme pour l'État. Il nous revient de proposer la mise en oeuvre réelle de la participation dans l'entreprise et comme modèle de société.
Tous ces thèmes seront développés dans des projets concrets que nous élaborerons tous ensemble. Ainsi, les Français ne pourront plus dire que voter pour nous ou voter pour les socialistes, c'est la même chose.
La Nation demeure le cadre privilégié de l'action politique. L'indépendance nationale est une réalité permanente pour laquelle nous devons nous engager sans réserve.
Dans cette perspective, l'Europe représente pour la France une impérieuse nécessité afin de pouvoir résister à la concurrence économique, technologique, culturelle, aujourd'hui des États-Unis et de l'Asie du Sud-Est, demain sans doute aussi du continent sud-américain déjà regroupé dans le MERCOSUR. Pour autant, il faut savoir y défendre nos intérêts et nos valeurs sans faiblesse ni compromission. Les grands mots ne servent à rien s'il n'y a pas l'efficacité des actes.
Tenir nos engagements à l'égard des Français :
Le RPR doit veiller au respect des engagements pris à l'égard de ses électeurs. Que nous soyons dans l'opposition ou au gouvernement, il nous faut garder, par rapport aux contingences de la cohabitation dans l'opposition comme aux exigences du soutien à nos ministres quand nous sommes au pouvoir, une autonomie qui nous permette d'exprimer les attentes profondes des militants et des citoyens.
Ma candidature s'inscrit dans notre volonté de modernité et de combativité : elle est fidèle à notre tradition du sursaut et du renouveau.
Le général de GAULLE nous a enseigné que « le seul combat qui vaille est celui de l'Homme ». Avec vous, je veux mener ce combat pour la victoire de notre Mouvement et pour la France.
Il nous faut mettre toutes nos forces au service de la Nation et de la République derrière Jacques CHIRAC.