Texte intégral
Q - C'est une belle journée pour vous, avec ce projet de loi sur la parité hommes-femmes, non ?
- “Non seulement une belle journée mais c'est l'aboutissement de vingt ans, vingt-cinq ans de militantisme, de vie active, d'investissement personnel.”
Q - Rappelez-nous ce que propose exactement cette réforme : une vraie parité 50-50 ?
- “C'est le choix du Premier ministre et de tout le Gouvernement. La parité c'est 50-50, dans le droit fil de la révision constitutionnelle - égalité des candidatures - qui sera une obligation pour tous les partis politiques et qui concernera l'ensemble des modes de scrutin à la proportionnelle, dès 2001 les municipales, en 2004, les régionales, les européennes, et, entre temps, les sénatoriales pour tous les départements concernés par la proportionnelle.”
Q - Mais le texte ne dit rien sur l'ordre de présentation des candidats. Rien n'interdit donc à une liste de réserver aux hommes les places éligibles et de reléguer les femmes à la fin ?
- “Mais je pourrais vous répondre que je ne peux pas penser qu'un parti politique prenne un tel risque. Car l'opinion publique est massivement en faveur de l'égalité citoyenne et je ne crois pas que quelqu'un prendra ce risque. Néanmoins cette interrogation est là.”
Q - Vous avez raison de le préciser puisque J. Chirac, lui-même, au cours du Conseil de ce matin, a souhaité que les femmes soient en position éligible.
- “J'ai pu noter plusieurs fois des paroles en ce sens.”
Q - Le texte prévoit également un système de pénalisation financière, je crois ?
- “Oui, parce que certaines élections ne sont pas des modes de scrutin à la proportionnelle. Evidemment, les plus importantes, les législatives. Partant de là, il fallait que nous inventions une arme dissuasive, et c'est pourquoi nous avons pensé que les partis politiques qui n'appliqueront pas la loi, donc l'obligation d'une parité de candidatures, verraient leur financement public sanctionné. Un niveau de sanction suffisant pour que cette sanction soit vraiment dissuasive. Je ne vous cache pas que ce dispositif est accueilli plutôt avec difficulté par les partis politiques. Au travers de la concertation que j'ai pu établir, la parité inquiète peut-être moins que cette dissuasion qu'il faudra bien assumer.”
Q - En ce qui concerne la parité, c'est un texte qui fait quand même presque l'unanimité déjà au Parlement. E. Balladur a même dit ce matin qu'il était favorable avec des mesures obligatoires pour imposer cette parité.
- “Je crois que la sagesse vient, parce que vraiment l'opinion publique a atteint un degré de maturité sur ces sujets nettement supérieur à ce que c'était la vie réelle de nos partis politiques. Comme chacun est très sensible à, ce baromètre de l'opinion publique, je crois que nous allons vraiment aujourd'hui vers une modernisation de la vie publique en France.”