Texte intégral
La prise de position de la Commission exécutive confédérale le 7 octobre à propos de la manifestation organisée par le PCF le 16 octobre suscite de nombreux commentaires.
Ils appellent une mise au point de ma part dans la mesure où certains s'efforcent de dénaturer l'esprit qui a prévalu à notre décision.
C'est en particulier le cas lorsque l'on veut accréditer l'idée que la CGT « s'opposerait » au PCF ou bien encore que l'action politique serait par essence condamnable par la CGT. Ni l'esprit ni la lettre de la déclaration de la Commission exécutive ne peuvent permettre de tirer de telles conclusions.
La CGT et le PCF ont souvent su mettre en évidence qu'il était possible que les deux organisations mènent des batailles en convergence tout en respectant les responsabilités respectives d'une organisation syndicale et d'un parti politique.
Sans doute beaucoup d'observateurs n'ont pas voulu voir ou croire que la nature des relations entre la CGT et le PCF n'étaient plus, depuis bien longtemps, inspirées par la théorie de la « courroie de transmissions ».
Je ne vois pas en quoi cet épisode laisserait supposer je ne sais quelle prise de distance systématique et durable avec un parti politique avec lequel nous entendons régulièrement confronter nos opinions comme avec toutes les forces s'affirmant attachées au progrès social et aux libertés.
Le caractère « éminemment politique » de la manifestation du 16 octobre ne signifie pas à nos yeux qu'elle soit sans portée ou sans intérêt. Nous affirmons mème que « nous pouvons nous retrouver dans les objectifs sociaux de la manifestation ».
La Commission exécutive de la CGT a pris une décision dans un contexte politique donné à propos d'une initiative précise. Rien de plus, rien de moins.
Personne et en particulier le syndicalisme n'a à gagner à l'affaiblissement du débat politique. La pensée unique est aussi néfaste en matière politique qu'elle peut l’être en matière économique et sociale.
La CGT en tant qu'organisation syndicale se félicitera toujours de voir les salariés s'intéresser, participer, s'investir dans le débat politique : c'est indispensable à la démocratie. Il revient à chaque citoyen, chaque salarié adhérent de la CGT ou non, de prendre sa part à la nécessaire réhabilitation de la vie politique française par la confrontation des opinions de chacun.
C'est tout le sens de l'appel à la citoyenneté exprimé par la Commission exécutive de la CGT.