Texte intégral
Le MEDEF a en fait déjà décidé de quitter les organismes paritaires en charge de la Sécurité sociale et de l'indemnisation des chômeurs. Il ne cherche plus que l'alibi pour la mise en oeuvre de cette décision.
C'est une nouvelle étape logique dans le positionnement du patronat qui conteste depuis le début le processus de réduction du temps de travail.
C'est aussi une attitude conforme à la vision qu'à l'organisation patronale de la société de demain et des rapports sociaux qui en découleront.
Que nous dit le patronat ?
La société sera d'abord celle du marché de plus en plus internationalisé, elle se forgera dans la gestion des entreprises où seuls les actionnaires propriétaires ont leur mot à dire. Ce sont les entreprises qui créent l'emploi, le chômage c'est l'affaire de la collectivité nationale.
Il ne supporte plus les garanties collectives, les négociations par branche professionnelle, son mot d'ordre : “place au contrat de travail de gré à gré entre chaque salarié et son employeur”.
Il ne veut plus de la retraite par répartition, vive les fonds de pension.
Il ne veut plus de la Sécurité sociale, place à l'assurance individuelle…
C'est la “loi de la jungle”, celle qui déboucherait inévitablement sur de plus fortes inégalités sociales. Il y aurait de quoi faire frémir, mais rien ne dit que ce scénario prévaudra si les salariés, leurs organisations syndicales savent prendre leurs affaires en main.
Les appels à la raison ne sont plus de mise : celui qui a décidé de pratiquer la politique de la chaise vide ne les écoutera pas. Le MEDEF réhabilite à sa manière la lutte des classes, il faut donc agir en conséquence.
Tout comme le monde existait avant que naisse le MEDEF, le monde continuera de tourner après son départ des structures paritaires. Il faudra inventer de nouveaux mécanismes, d'autres institutions pour une véritable démocratisation de la gestion des intérêts des assurés sociaux et des chômeurs, consacrant ainsi une avancée du droit social.
Dès maintenant il faut mobiliser, rassembler et agir pour obtenir des négociations sociales. Il faut le faire ensemble, tous ensemble, dans l'unité la plus large des salariés et de leurs organisations syndicales, car seul le rapport de forces pourra dénouer cette situation favorablement au monde du travail.
La CGT pour la part qui lui revient est décidée à relever ce nouveau défi patronal.