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Q - Au Conseil des ministres, ce matin, vous avez parlé du bruit, de la meilleure façon de combattre le bruit dû aux transports terrestres. C'est un travail commun avec votre collègue des Transports.
– « Oui, c'est tout à fait essentiel puisque la ministre de l'Environnement, jusqu'à une époque récente, avait bien peu d'impact quand elle essayait d'alerter ses collègues du Transport sur le bruit. Avec J.-C. Gayssot, ça n'a pas été le cas. Nous avons pu travailler très bien ensemble dans deux directions. Tout d'abord pour renforcer la prévention du bruit notamment au moment où on réfléchit à la mise en place de nouvelles infrastructures mais aussi au moment où on les répare ; par exemple le fait de remplacer systématiquement les revêtements routiers par des revêtements qui absorbent les vibrations et réduisent le bruit est tout à fait important. »
Q - Mais cela coûte sans doute beaucoup plus cher.
– « Ça coûte cher. Autre chose qui paraît tout à fait essentiel : changer les dispositifs de freinage des wagons et des locomotives de la SNCF. Cela ne se fait pas en un an, mais c'est absolument nécessaire parce que les Français se plaignent du bruit comme de la première cause d'inconfort, de dégradation de leur qualité de vie. »
Q - Et les logements ? Combien y a-t-il de logements en France qui sont concernés par les nuisances sonores ?
– « Il y a des centaines de milliers de logements qui sont exposés à des niveaux de bruit qui dépassent le jour 70 décibels, et la nuit 65 décibels. L'inspecteur général qui a réalisé pour le compte de mon ministère une étude sur cette question dit qu'il y a 3000 points noirs du bruit en France, ce qui veut dire quand même un nombre de citoyens exposés tout à fait important. Donc nous avons mis en place non seulement un inventaire de ces points noirs mais aussi des moyens financiers tout à fait considérables pour engager l'isolation de ces logements, et pas seulement d'ailleurs des logements des particuliers mais aussi l'isolation des bâtiments publics sensibles. Les écoles les crèches, les hôpitaux sont considérés comme des lieux prioritaires. Alors mobilisation des moyens financiers, mise en place de dérogations pour les montants d'aide pour l'insonorisation dans les logements, augmentation des subventions pour les propriétaires privés qui vont permettre d'avoir des aides aussi élevées que celles des riverains des aérodromes, et puis ce sera bien sûr à l'État d'apporter sa contribution pour l'isolation des bâtiments publics sensibles. »
Q - Les coupables ce sont les voitures, les trains et les avions ?
– « Non. Deux choses différentes. Ce programme annoncé aujourd'hui concerne de façon très nette la résorption du bruit des infrastructures les routes, les voies ferrées par exemple ; mais nous agissons aussi contre toutes les autres sortes de bruit. Par exemple, nous avons, à l'issue d'une très longue concertation avec les associations et avec les gestionnaires de lieux où on fait de la musique fait paraître un certain nombre de textes l'année dernière pour essayer de réduire le bruit subi par les riverains de discothèques par exemple. Nous travaillons aussi sur la réduction des bruits des deux roues qui rendent la vie quotidienne tout à fait pénible aux citoyens. »
Q - Est-ce que vous allez faire quelque chose pour interdire aux poids lourds de traverser les agglomérations ?
– « Tout à fait. Nous allons rappeler aux maires qui nous sollicitent souvent que c'est à eux de prendre des mesures de police qui relèvent de leurs compétences et de leur responsabilité pour interdire le transit nocturne notamment des poids lourds lorsqu'existe cette situation. »