Texte intégral
Discours - Note de langage pour l’inauguration du stand principal. 1er mars 1998
J’ai eu ce matin le bonheur d’inaugurer ce salon aux côtés du président de la République. Je suis heureux en ce début d’après-midi d’en faire autant pour le stand principal de mon ministère.
J’ai souhaité que celui-ci fasse un effort particulier d’accompagnement de ce salon de l’agriculture qui débute aujourd’hui et qui nous promet une semaine sans doute rude mais qui s’annonce très riche.
Pour ce grand rendez-vous national et international, il est nécessaire que l’administration en charge de leur activité soit fortement présente au milieu des acteurs du monde rural, de l’agro-alimentaire, de la pêche.
L’évocation de ces secteurs évoque la diversité des missions de mon ministère et de ses agents. Nombre d’entre eux seront d’ailleurs présents ici tout au long de cette semaine à la disposition d’un public que j’espère plus nombreux que jamais, mais aussi des professionnels et des animaux réunis dans les différents halls.
C’est cette diversité que j’ai souhaitée voir traduite avec ce stand institutionnel qui est une innovation. En un seul lieu, le public peut comprendre l’étendue des compétences de notre administration et l’ampleur de la tâche de ses 30 000 agents. J’ajoute qu’avec quatre autres stands répartis dans les différents halls, les visiteurs pourront profiter de services plus ciblés sur leurs centres d’intérêt particuliers, comme l’enseignement, l’alimentation, la pêche et les culture marines ou le bien-être animal.
Une trop grande partie du public ignore encore qu’en dépit de la réduction du nombre d’agriculteurs, réduction que nous nous efforçons de freiner, le champ d’intervention de notre ministère n’a cessé de croître au fil du temps et qu’il dépasse très largement la sphère agricole pour concerner la vie quotidienne de l’ensemble de nos concitoyens. Je pense que ce stand lui permettra d’en prendre conscience.
J’ai aussi demandé que ce lieu témoigne de la volonté de modernisation de mon administration. Contrairement l’image qu’en ont certains de nos concitoyens urbains, l’agriculture et la pêche sont des secteurs à la pointe de la modernité. Il est indispensable que l’administration accompagne, et même précède ce mouvement d’appropriation des technologies émergentes.
Le Premier ministre a lancé un plan d’action pour favoriser l’entrée de la France dans la société de l’information. Mon ministère en est pleinement partie prenante et répond ainsi aux besoins d’un monde agricole pour lequel l’informatique est depuis longtemps un outil indispensable. Internet va ainsi rapidement devenir un moyen de communication primordial au sein de mon administration.
Je rappelle que le secteur de l’enseignement agricole, avec son site Educagri, est déjà parfaitement équipé avec plus de 500 centres de formation connectés au réseau. Chaque établissement possède une salle informatique permettant aux élèves, enseignants et agents d’utiliser les services offerts par Internet.
J’ai aussi l’ambition de faire du site Internet du ministère un outil de communication et d’information vivant au service de tous ceux qui sont avides de données sur le monde agricole. Il est au service de la presse qui peut y suivre l’actualité du ministère et l’évolution des grands chantiers en cours. C’est ainsi que le site est actuellement la vitrine de ce salon, avec la volonté d’accroître encore son retentissement international. Une impulsion supplémentaire sera donnée à ce programme avec la fête de l’Internet que le Gouvernement a décidé d’organiser à la fin de ce mois.
Mais les nouvelles technologies de l’information ne doivent pas nous faire négliger les plus classiques. Le BIMA est depuis des décennies le principal moyen d’expression écrite de mon ministère. Il m’a paru nécessaire de renforcer ce rôle tout en modernisant sa forme et son contenu. Le travail entrepris par le service de la communication en ce sens vous permet aujourd’hui de disposer d’un mensuel rénové, en prise avec l’actualité, au contenu rédactionnel plus riche servi par une maquette dynamisée. À l’heure ou l’agriculture connaît de profondes mutations, il est indispensable que le BIMA évolue lui aussi pour offrir un service adapté à l’ensemble des acteurs et observateurs du monde rural et du secteur des pêches.
Le monde bouge, l’agriculture aussi. J’ai la volonté de voir mon ministère suivre ce mouvement. C’est ce que ce stand doit permettre au public et aux professionnels de percevoir.
Concours général agricole « dégustation de produits médaillés » 3 mars 1998
Il vous est donc aisé d’imaginer le bonheur que j’éprouve en étant présent parmi vous, ce soir, dans cet espace encore imprégné des arômes du tout dernier concours général agricole.
Avant de souligner toute l’importance que revêt ce concours, je tiens à remercier chaleureusement les très nombreux lauréats qui ont offert leurs produits pour cette importante dégustation et, plus particulièrement, ceux qui sont présents ce soir pour nous les faire mieux connaître.
Je suis également très sensible à l’intérêt manifesté par les acheteurs qui illustrent ici leur dynamisme par une participation significative.
Je remarque également que des journalistes compétents et des représentants d’ambassades honorent cette manifestation sympathique de leur présence. Je les en remercie, ainsi que l’ensemble de nos partenaires, en particulier le CENECA et le CEP. Je n’oublie pas mes propres services, et ceux du ministère de l’économie et des finances, qui ont contribué, au plan financier et technique, à l’organisation de cette 107e session du concours général agricole.
1. Le CGA : une manifestation ambitieuse, unique au monde, dont le succès grandissant s’appuie sur la rigueur des épreuves
Après une confrontation rigoureuse, le CGA permet de distinguer les meilleurs des échantillons, au sein d’une catégorie bien définie et homogène, lors de dégustations effectuées par des experts représentant l’ensemble de la filière, de la production à la distribution. Il met l’accent sur leurs caractéristiques sensorielles, après avoir vérifié, lors des épreuves de présélection, leur conformité aux normes officielles et à la définition de leur appellation.
Cette rigueur apporte aux compétiteurs une référence externe solide et leur permet de se situer sur l’échelle de la qualité. Elle offre aux lauréats un atout commercial certain.
Cette rigueur est, pour le consommateur, un gage de qualité.
Le CGA a été progressivement étendu à de très nombreux produits reflétant la diversité des atouts français.
C’est ainsi que cette année, trois nouvelles sections ont été créées, à titre expérimental :
– les laits de consommation ;
– la truite fumée ;
– la véritable andouille de Vire, qui marque l’entrée de la charcuterie au CGA.
Ainsi, le CGA répond à sa vocation : il s’ouvre à de nouveaux secteurs, afin d’être le plus représentatif possible de toute la production française.
En 1998, le nombre d’échantillons présentés dans le cadre de ce concours a augmenté, en moyenne, de 5 %.
Cette évolution témoigne d’une volonté croissante des producteurs de veiller à la qualité de leurs produits et de la faire connaître. Le doublement des Pineau des Charentes et la progression des rhums provenant de la Guadeloupe, au niveau atteint par ceux de la Martinique, l’illustrent bien.
Je crois que la présence ici, ce soir, de nombreux représentants de la distribution, de la restauration et de la presse gastronomique ne peut qu’encourager à persévérer dans cette voie. J’en suis très heureux dans l’intérêt de tous.
2. Mais, la grande innovation en 1998 est la création d’un concours « jeunes ».
À l’instar du concours de jugement d’animaux par les jeunes dans le secteur de l’élevage, avec l’appui de la confédération nationale des producteurs de vins d’AOC et les services de l’enseignement agricole, un concours des jeunes professionnels du vin a été organisé.
Ce concours a été ouvert aux jeunes âgés de 18 à 25 ans, en formation ou en activité dans les domaines de la production viti-vinicole, de l’hôtellerie et de la distribution.
Il vise à :
– contribuer à sensibiliser les jeunes à l’importance de la dégustation dans leur métier ;
– appuyer les actions de formation professionnelle existantes ;
– mettre en valeur des modes de consommation qualitatifs.
Le parcours de sélection a été rude : les épreuves de caractérisation, de dégustation, dans deux régions pilotes ont sélectionné 24 jeunes sur 250 pour la finale d’hier.
Je félicite chaleureusement les trois lauréats, mais aussi leurs concurrents, et je gage que, dans les prochaines années, ces jeunes participeront à leur tour, comme jurés, au concours général agricole. Ainsi se préparer l’avenir.
3. Le CGA : des résultats accessibles à tout moment
Dès qu’ils seront connus, les résultats 1998 du concours général agricole seront intégrés sur le site Internet du ministère de l’agriculture et de la pêche.
Il me paraît, en effet, primordial d’utiliser des moyens modernes et performants pour diffuser une information aussi riche.
Cette source d’informations rapides sera complétée par l’édition du palmarès du concours dans « La France des saveurs », guide réalisé en partenariat avec Gallimard.
4. Ce soir : un rassemblement exceptionnel
L’attachement que je porte à la politique de qualité liant les hommes, les produits et le territoire m’amène à être particulièrement sensible à l’organisation de cette soirée, qui met directement en présence les producteurs venant de toutes les régions de France et les acheteurs des produits, ainsi que ceux qui vont en accroître la notoriété.
Leur nombre témoigne de l’importance accordée à l’événement et je me réjouis dans un contexte ou la volonté du Gouvernement de consolider la politique de qualité va s’exprimer à travers le projet de la loi d’orientation agricole. Ce projet vise notamment à satisfaire les attentes des consommateurs en matière de diversité des produits et d’identification de leurs caractéristiques et à renforcer le développement des secteurs agricole et alimentaire harmonieusement répartis sur le territoire.
Je forme le vœu que cette dégustation conviviale contribue à renforcer ce mouvement qui concerne la vie quotidienne de tous, ce qui traduit la richesse des potentialités de nos terroirs.
Le quotidien du salon international de l’agriculture - 7 et 8 mars 1998
Question : Que pensez-vous de votre premier salon international de l’agriculture en tant que ministre ?
Louis Le Pensec : J’ai en tout premier lieu été frappé par la formidable vitalité de cette vitrine de l’agriculture et de la pêche de notre pays. Ce fut une semaine très dense et je ne regrette pas d’avoir transféré mon bureau, dans le hall 1, pour cette période. Ceci m’a permis de rencontrer beaucoup de professionnels et de constater l’attrait considérable que l’agriculture et ses productions exercent sur le grand public. Ceci renforce encore ma conviction que notre secteur revêt une importance toute particulière dans notre société et que la modernité dont il sait faire preuve lui permet de répondre positivement à une attente très forte des Français. À cet égard, j’ai constaté que les efforts déployés par nos agriculteurs pour se tourner vers une agriculture durable et raisonnée, respectueuse de l’environnement sont particulièrement appréciés par le public. Le succès remporté par les représentants de l’agriculture biologique le démontrent amplement.
Question : Êtes-vous satisfait de la portée internationale du salon ?
Louis Le Pensec : J’ai rencontré durant cette semaine de nombreux ministres étrangers et ces échanges furent généralement fructueux. Il faut avouer que la conjonction de la réunion à Paris des ministres de l’OCDE et de la tenue du salon a permis de lui donner une dimension internationale supplémentaire. Cela m’a aussi permis de rappeler tant à nos partenaires européens qu’aux représentants des pays tiers ma volonté de voir affirmée et reconnue l’identité européenne de notre agriculture. Certains pays sont d’ailleurs très attentifs à notre démarche nationale. C’est en particulier le cas du Japon où nous allons inaugurer un salon français à la fin du mois d’avril. Ces rencontres étaient pour moi la partie la plus visible de l’activité internationale de ce salon.
J’ai pu aussi constater que de très nombreuses délégations étrangères ont été accueillis par mes services et par les professionnels. Elles représentaient autant de marchés à conquérir ou à développer pour nos producteurs et en ce sens, le salon remplit parfaitement son rôle de vitrine internationale de notre agriculture et de nos pêches.
Question : Beaucoup de personnalité politiques françaises sont venues au salon. Qu’en retenez-vous ?
Louis Le Pensec : Il a été inauguré par le président de la République. À cette occasion, le président a exprimé au sujet de la réforme de la PAC les mêmes réserves que celles que j’ai fait valoir depuis plusieurs mois au nom du Gouvernement. Il a souhaité qu’à ce sujet la France s’exprime d’une seule voix. Les professionnels ont pu constater que c’est le cas en écoutant le Premier ministre lors de sa visite de jeudi après-midi.
J’ai eu aussi le plaisir d’accueillir ici nombre de membres du Gouvernement et en les accompagnant dans les allées, j’ai observé l’accueil chaleureux qui leur a été réservé. Lors de son passage, Martine Aubry a pu signer des conventions emplois-jeunes avec une dizaine d’institutions agricoles pour plus de 3 000 projets, ce qui a symbolisé l’implication du monde agricole aux côtés du Gouvernement dans la lutte contre le chômage. Au-delà, je crois que ce salon a illustré l’esprit de partenariat actif et la concertation permanente avec le Gouvernement qui, comme pour l’élaboration de la loi d’orientation agricole, permet à l’agriculture de prendre toute sa place dans l’évolution de notre société.