Texte intégral
[…] Pas d’argent, je veux dire dans le budget 98, Il n’y a aucune mesure qui permet d’honorer ou ce rapport ou les déclarations du Premier ministre. Je crois que néanmoins, il faut le regarder avec beaucoup d’attention et de gravité ce dossier. Il y a des choses positives qui viennent d’être énoncées. Premièrement, l’idée qu’il faille indexer un certain nombre de minima sociaux sur le coût de la vie, personne ne peut le contester. La deuxième idée positive, c’est qu’on peut cumuler pendant une certaine période – Lionel Jospin a dit un an – une allocation et un salaire sous réserve que ça ne dépasse pas le SMIC. Je crois que ça va dans le bon sens parce que ça permet ou ça pousse en tout cas à retrouver un emploi. Il y a par contre deux interrogations majeures et qu’il faut fixer dès le début, quid de l’insertion – le « i » de RMI, c’est l’insertion et je trouve qu’on ne fait pas assez à la différence du gouvernement précédent sur l’insertion, c’est-à-dire le retour au travail – et surtout, principe fondamental, faire en sorte qu’on ne défavorise pas le travail par rapport au non-travail. Je crois que si dans un pays, vous avez les mêmes niveaux de rémunération pour le travail et pour le non-travail, alors vous allez à l’évidence vers le non-travail.
Jean-Marie Le Pen : Oui, nous sommes là en face d’une manière de résoudre le problème social qui est conforme à la doctrine sociale-démocrate. Il y a évidemment une situation dramatique qui a été créée par les politiques menées aussi bien par la droite que par la gauche depuis plus de vingt-cinq ans, qui a abouti à un chômage massif et dont l’augmentation est constante. Ayant mal analysé ou n’ayant pas voulu analyser les véritables raisons du chômage, on est conduit bien évidemment à essayer de trouver des moyens palliatifs pour atténuer la souffrance, la misère de ceux qui se trouvent exclus du monde du travail et de rémunération normale. Mais aucune de ces mesures, pour souhaitables qu’elles soient, n’est en mesure de résoudre le problème ni de fournir de l’emploi. Et par conséquent, c’est un cautère sur une jambe de bois.
Alain Duhamel : Alors justement, l’un et l’autre, vous allez y revenir : qu’est-ce que selon vous, au moment où on parle, les chômeurs peuvent espérer pour cette année et qu’est-ce que vous, vous préconisez ?
François Léotard : Je crois qu’il y a deux choses qu’on peut espérer, d’une part c’est un retour de la croissance, une croissance qui soit au moins analogue à la moyenne de celle des autres pays européens et j’espère que cela viendra, quel que soit le gouvernement qui en profite, il faut souhaiter que cela vienne et je rappelle que c’est probablement du fait des mesures prises antérieurement au mois de juin 1997 par le gouvernement Juppé et par le gouvernement Balladur que la croissance revient et notamment toutes les mesures qui avaient été prises dans le domaine de l’assouplissement du droit du travail, dans le domaine de la réduction des charges. Et deuxièmement, ce qu’on peut espérer aussi, c’est que le gouvernement utilisera les fruits de la croissance pour faire baisser les charges des entreprises car, pour nous libéraux, la véritable réponse au chômage, au développement du chômage, c’est la baisse des charges, c’est la baisse de la fiscalité. Nous estimons qu’il y a un lien direct constant, mécanique, entre l’accroissement des prélèvements obligatoires et l’accroissement du chômage.
Alain Duhamel : Alors Monsieur Le Pen, vous êtes d’accord avec ça ou pas ? Parce qu’au fond, ce qui est intéressant pour tout le monde, c’est de savoir si vous êtes d’accord l’un avec l’autre.
Jean-Marie Le Pen : Je ferais remarquer à Monsieur Léotard qu’il était membre de Monsieur Balladur et qu’aucun gouvernement n’a augmenté autant le poids de la fiscalité. On a diminué je crois… me souvenir… de 30 milliards et on en a augmenté de 90 en faisant en plus 400 milliards d’emprunts supplémentaires.
François Léotard : D’autre part, nous avons diminué le déficit qui nous avait laissé par les socialistes et les communistes. Diminuer considérablement et ça vous l’oubliez.
Jean-Marie Le Pen : Je voudrais faire remarquer que pendant les périodes électorales, on ne parle plus la langue de bois, on parle la langue de velours. Dans le fond, tout va bien, il faut s’attendre à ce que les solutions proposées apportent des fruits, il faut essayer de répartir ça le mieux possible. Il faut diminuer. Il faut diminuer les impôts, mais quand vous avez été au pouvoir, vous ne les avez pas diminués, vous les avez au contrairement continûment augmentés.
François Léotard : Nous essayons de répondre concrètement à des questions concrètes. Ce n’est pas la même chose que de faire des imprécations en l’air.
Jean-Marie Le Pen : Laissez-moi parler, je vous en prie.
Alain Duhamel : Chacun votre tour, ça sera plus facile pour ceux qui nous écoutent.
Jean-Marie Le Pen : On peut quand même s’accrocher, ici c’est quand même plus agréable que la dernière fois que nous nous sommes vus, j’étais coincé moi entre le mur de Berlin et le mur de Fréjus…
François Léotard : Entre Hue et Léotard, ce n’était pas facile !
Jean-Marie Le Pen : J’avais Monsieur Léotard à ma gauche et moi je ne vois pas à gauche et par conséquent ça me gênait. Alors dans ce domaine, qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Eh bien, il faut résoudre le problème du chômage en créant de l’emploi. Comment peut-on créer des emplois en France ? Certainement pas par la seule mesure de relever les minima sociaux. Il faudrait rétablir un protectionnisme minimal, c’est-à-dire rétablir nos frontières, un contrôle aux frontières. Il faudrait non seulement faire cesser le mouvement continu d’immigration qui apporte non seulement éventuellement des demandeurs d’emploi, mais aussi des assistés de plus en plus nombreux et une charge de plus en plus lourde…
François Léotard : Ça n’a rien à voir !
Jean-Marie Le Pen : Mais si, ça a à voir ! C’est ce que vous niez, c’est parce que votre analyse fausse vous a conduit depuis vingt-cinq ans, aussi bien de gauche et de droite, à plus de chômage, plus d’immigration et plus de fiscalité.
François Léotard : Monsieur Le Pen, et les Français qui travaillent à l’étranger, vous en faites quoi ? Le quart des salariés français qui travaillent à l’étranger, on fait la même chose, on les empêche de travailler à l’étranger ?
Jean-Marie Le Pen : Non, bien sûr que non, c’est tout à fait différent. C’est que là-bas ils sont souhaités, Monsieur, et que chez nous, ils ne sont pas souhaités puisque c’est sous la présidence de Monsieur Giscard d’Estaing et le gouvernement de Monsieur Chirac en 74, qu’on a pour la première fois interdit l’immigration en France. Vous l’avez interdite dans la loi, mais vous avez continué de la tolérer et vous l’avez tolérée en établissant une politique sociale de préférence étrangère qui évidemment a attiré un nombre d’immigrés de plus en plus grand chez nous…
François Léotard : Chez vous, c’est une obsession.
Jean-Marie Le Pen : Non, non, ce n’est pas une obsession, c’est parce que je regarde la réalité comme tous les Français. Les Français ne sont pas paranoïaques…
François Léotard : Vous, vous l’êtes…
Jean-Marie Le Pen : … Qui voient le nombre des immigrés augmenter dans leur rue, augmenter dans le métro. Seulement dans les quartiers que vous pratiquez vous, évidement on les voit moins souvent. Ça c’est sûr.
François Léotard : Moi je ne fais pas de campagne en hélicoptère Monsieur Le Pen, Monsieur Le Pen va dans les Alpes-Maritimes en hélicoptère !
Jean-Marie Le Pen : Oui, mais avec mon argent ; tandis que vous, vous y alliez avec l’argent de l’État.
François Léotard : De l’argent qui vient d’où ? Vous allez nous dire d’où il vient. Non, ce que je crois sur cette question de l’immigration…
Alain Duhamel : La réponse sur : est-ce qu’on peut faire du protectionnisme et qu’est-ce que fait l’immigration ?
François Léotard : Moi, je crois que l’économie ouverte du monde de demain est une donnée, est une donnée pour l’ensemble des pays en tout cas industriels et nous avons plus à gagner de l’échange des richesses que de la fermeture des frontières. C’est un fait.
Jean-Marie Le Pen : Pas la fermeture, le contrôle !
François Léotard : On les contrôle, les frontières. Mais prétendre que ce sont aujourd’hui les immigrés qui sont la cause du chômage français…
Jean-Marie Le Pen : Une des causes, ce n’est pas la seule. Il y a aussi l’inadaptation du mammouth éducatif…
François Léotard : Alors, il y a un certain nombre de raisons. Je cite deux racines au chômage français qui n’est pas une fatalité, c’est l’inadaptation de notre système de formation, c’est vrai, il faut modifier profondément notre système de formation et réduire les charges qui pèsent sur les entreprises et l’ampleur des prélèvements obligatoires. Si nous nous attaquons et notamment dans les élections régionales à ces deux racines, c’est-à-dire en essayant de faire baisser la fiscalité régionale d’une part et en développant des mécanismes d’apprentissage, par exemple, en développant l’enseignement des jeunes et la formation des adultes, à ce moment-là on a des chances de résoudre la question de l’emploi. C’est pour ça que la question des élections régionales est importante, elle n’est pas abstraite, elle débouche directement sur des réponses apportées aux angoisses des Français.
Jean-Marie Le Pen : C’est Monsieur Giscard d’Estaing qui disait que si on franchissait le taux de 40 % de prélèvements obligatoires, on passait dans le système socialiste. Et c’est sous Giscard d’Estaing, c’est-à-dire sous les amis politiques de Monsieur Léotard, que l’on a franchi cette barre et que l’on est somme toute passés dans un système socialiste, social-démocrate parce que je ne vois vraiment pas à des détails près ce qui vous sépare du Parti socialiste.
François Léotard : Mais alors n’appelez pas à voter pour eux Monsieur Le Pen, si vous pensez vraiment ça !
Jean-Marie Le Pen : J’appelle à voter pour le Front national. C’est vous qui appelez au front républicain.
François Léotard : Si vous pensez vraiment ce que vous veniez de dire Monsieur Le Pen, ne dites pas « plutôt Jospin que Chirac » – c’est ce que vous avez dit il n’y a pas longtemps, « plutôt Jospin que Chirac », je l’ai là.
Jean-Marie Le Pen : Non, je n’ai pas dit ça. Non. Faites de bonnes citations ! J’ai dit de Chirac : il sera pire que Jospin et je maintiens mon point de vue. Ça ne voulait pas dire qu’il fallait voter socialiste.
François Léotard : Vous avez appelé à plusieurs reprises à voter socialiste.
Jean-Marie Le Pen : Vous avez appelé… vous appelez encore en PACA à battre le Front national même s’il arrivait…
François Léotard : On va gagner ! On va gagner sans vous !
Jean-Marie Le Pen : Mais non, vous allez perdre, vous allez perdre !
Arlette Chabot : On va vous interrompre là-dessus parce qu’on en parlera tout à l’heure. On a justement à notre disposition un sondage dont on a un peu parlé dans le journal de 20 heures et qu’on évoquera tout à l’heure et on parlera donc des alliances. Maintenant on voudrait savoir sur les deux points qui sont très importants dans votre région notamment, deux points sensibles, la sécurité et l’immigration : quelles sont vos différences ? Qu’est-ce qui vous sépare vraiment sur ces deux thèmes ?
François Léotard : En juin 1997, pendant la campagne des élections législatives et depuis, je propose une formule très audacieuse et très concrète qui est inspiré d’ailleurs du modèle pratiqué dans d’autres pays, je pense notamment, mais pas uniquement, aux États-Unis, c’est de faire en sorte qu’on concentre l’activité de la police nationale sur les tâches nationales : protection des frontières, maintien de l’ordre, police judiciaire, police judiciaire et technique. Bien. Et que l’on donne aux maires et sous le contrôle des procureurs de la République la gestion de la tranquillité publique, c’est-à-dire les incidents quotidiens qui vont du vandalisme jusqu’aux agressions à la sortie des collèges et que ça, ça doit être le fait des maires ou d’une réunion de communes et que l’on doit affecter à cela les moyens nécessaires. C’est une mesure courageuse et je fais encore le lien avec les régions : nous allons faire en sorte que la région aide les polices municipales en acquisition de véhicules, en acquisition de radios et en formation des agents. Nous répondons ainsi à Monsieur Chevènement que nous combattons, qui veut désarmer les polices municipales, nous disons : non, nous, nous allons au contraire les aider parce qu’il faut décentraliser profondément la question de la sécurité des Français. Voilà une réponse très concrète, elle n’est pas idéologique, elle est fondée sur la réalité de la vie quotidienne de nos compatriotes.
Jean-Marie Le Pen : Je voudrais d’abord faire le bilan de la gestion Gaudin qui est le parrain politique au point de vue régionales de Monsieur Léotard…
François Léotard : Il est très bon.
Jean-Marie Le Pen : La PACA est la région la moins bien gérée de France. 21e sur 21, c’est le classement de « L’Expansion » qui vient de paraître. Elle est la plus touchée par l’insécurité, elle est une des plus touchées par le chômage – 15 % – elle est l’une des plus touchées par l’immigration et elle est l’une des plus touchées par la corruption. C’est vraiment le champion.
François Léotard : Vous lisez les notes du Front national là ! Essayer d’inventer vous-même ce que vous avez à dire !
Jean-Marie Le Pen : Écoutez, vous avez aussi vos notes, Monsieur ! Vous avez même des dossiers selon une technique qui est bien comme d’ailleurs mais qui ne m’impressionne pas du tout, ça impressionne peut-être vos amis de l’UDF !
François Léotard : Attendez quelques instants, Monsieur Le Pen.
Jean-Marie Le Pen : Mais oui, mais je vous attends ! Je vous attends !
François Léotard : Et donc sur cette question de la sécurité, j’attends toujours les propositions, Monsieur Le Pen, sa tactique est toujours la même, c’est l’imprécation…
Jean-Marie Le Pen : Parlons de sécurité, d’abord pour dire que selon nous, la sécurité dépend de la police nationale et que les polices municipales ne sont qu’un palliatif d’une carence de l’État et que par conséquent, ce qui serait souhaitable, c’est que les recrutements soient faits dans les fonctions régaliennes de l’État à savoir la justice, la police et l’armée. Ce n’est pas ce qui se fait. Alors évidemment les municipalités s’efforcent de pallier aux inconvénients de cette situation et je suis pour, bien sûr, que les polices soient armées. Nous proposons qu’il existe une police des transports et qu’un effort de subventions de la région puisse permettre une protection spéciale exceptionnelle en quelque sorte à la fois des lycées, des établissements scolaires et des personnes âgées.
François Léotard : Elle est nationale ou régionale votre police ?
Jean-Marie Le Pen : Régionale, ça c’est l’appoint régional. Mais je le regrette… je regrette que les gens qui ont dirigé le pays, qui se sont partagé le pouvoir pendant vingt ans, aient été incapables d’établir la sécurité dans le pays…
François Léotard : Vous n’avez pas été capable d’être élu Monsieur Le Pen !
Jean-Marie Le Pen : Pardon ?
François Léotard : Si vous étiez capable d’être élu, ça se saurait !
Jean-Marie Le Pen : Oui, mais il faudrait pour cela que nous soyons privilégiés des médias comme vous l’êtes, portés par les amis de tous côtés… Mais parfaitement !
François Léotard : On a tous les chiffres. Vous êtes intervenu davantage dans les médias récemment que l’UDF, j’ai les chiffes à votre disposition.
Jean-Marie Le Pen : C’est qui serait tout de même normal parce que nous avons eu plus de voix que vous aux élections législatives. Seulement vous, vous avez eu 109 députés et nous, nous en avons eu un et vous l’avez invalidé en plus !
François Léotard : Mais vous êtes représenté à l’Assemblée nationale, Monsieur Le Pen, vous êtes représenté par les socialistes. Comme vous avez appelé à voter pour eux, vous êtes représenté par les socialistes !
Jean-Marie Le Pen : Mais écoutez, ce n’est pas à vous, l’ancien PSU, de nous dire ça.
François Léotard : Écoutez, il vaut mieux être ça qu’être ancien collaborateur, Monsieur Le Pen.
Jean-Marie Le Pen : Mais moi je ne suis pas un ancien collaborateur. Écoutez, nous allons parler de ça…
François Léotard : Oui, oui, tous vos petits camarades autour de vous, à la naissance du Front national, sont mêlés à des affaires de collaboration.
Jean-Marie Le Pen : Vous souvenez-vous de « Neunoeil » ? « Neunoeil » est un ancien Wafen SS qui était votre ami quand vous étiez moinillon à la « Pierre-qui-vire ».
François Léotard : Et Schönhuber, votre copain, votre bon copain Schönhuber, ancien Wafen SS ?
Jean-Marie Le Pen : C’est un élu Schönhuber, c’est un élu allemand, parfaitement.
François Léotard : Tous vos copains sont d’anciens collaborateurs !
Jean-Marie Le Pen : Mais vous êtes d’un ridicule, Monsieur ! Moi j’étais un jeune résistant et mon père était résistant quand le vôtre était haut fonctionnaire de Vichy !
François Léotard : Victor Barthélémy… La bonne question à poser à Monsieur Le Pen : qui était le premier secrétaire du Front national ? Victor Barthélémy qui a semé la terreur chez les résistants et les juifs à Nice dans les Alpes-Maritimes où va se présenter ce monsieur !
Jean-Marie Le Pen : C’est ce genre d’argument qu’un ancien ministre oppose ?! Mais vous êtes vraiment nul, sincèrement !
François Léotard : De toute façon, vous allez vous en tirer !
Jean-Marie Le Pen : Vous êtes vraiment nul !
Alain Duhamel : L’un comme l’autre, sur sécurité, immigration…
François Léotard : Monsieur Duhamel, ce que nous avions fait sur l’immigration, c’est-à-dire les lois Pasqua-Debré allaient dans le bon sens. C’est-à-dire que nous avons fait en sorte que l’on puisse faire en sorte que les flux migratoires soient mieux régulés, que les expulsions soient mieux assurées même si c’était encore insuffisant, c’est vrai, c’était encore insuffisant et nous avons fait en sorte que l’on puisse avoir une souveraineté nationale dans ce domaine. Donc on l’a fait, ça. On l’a fait. Ça a été démoli complètement par Monsieur Chevènement parce que nous avons été battus en 97. Mais ce travail de Monsieur Pasqua et de Monsieur Debré, il a été fait. Il a été fait courageusement, il a été fait avec lucidité et il a été fait à la différence de ce que propose Monsieur Le Pen, dans un esprit j’allais dire de respect vis-à-vis des étrangers qui légalement viennent en France et qui peuvent nous apporter quelque chose, ce que conteste Monsieur Le Pen.
Jean-Marie Le Pen : Ce qu’il veut dire, c’est que la responsabilité de l’immigration, je l’ai toujours dit, ne repose pas sur les immigrés. Elle repose exclusivement sur les politiciens français qui…
François Léotard : Mais vous n’êtes pas politicien ?
Jean-Marie Le Pen : Mais je n’étais pas au pouvoir, c’est tout à fait différent, j’étais dans l’opposition. Et j’ai sans cesse critiqué les méthodes que vous avez présentés et qui ont abouti aux millions d’immigrés qui sont chez nous, qui coûtent trois cents milliards par an au pays, mais ça c’est mon point de vue, vous défendez le vôtre ! Parce que vous avez… même avec la langue de bois ou la langue de velours, vous le ferez puisque vous avez jusqu’ici réussi à convaincre les électeurs grâce à l’appui de tous vos amis, que vous pouviez revenir et occuper des responsabilités.
François Léotard : Le rapport cotisations – prestations est positif.
Jean-Marie Le Pen : C’est faux ! Il est négatif ! Sur le plan de la Sécurité sociale, il est négatif de soixante milliards !
François Léotard : Tout à l’heure c’était six cents…
Jean-Marie Le Pen : Non, trois cents, Monsieur, au total, mais vous parlez des prestations… vous parlez de la Sécurité sociale je pense.
François Léotard : Parce que ces gens-là, ils cotisent Monsieur Le Pen !
Jean-Marie Le Pen : Une partie !
François Léotard : Je parle des immigrés en situation régulière.
Jean-Marie Le Pen : Non, mais écoutez, qu’est-ce qui faisait venir les immigrés en France ? C’est l’application égalitariste des droits sociaux. Autrement dit le patrimoine français, la richesse française était distribuée voire même quelquefois par des méthodes de préférences étrangères, un peu comme si l’on avait voulu substituer un peuple à un autre. C’est ce que l’on est en train de faire d’ailleurs parce que les jeunes Français sont obligés de s’expatrier.
François Léotard : On se demande ce que vous diriez s’il n’y avait pas les immigrés. Qu’est-ce que vous auriez à dire ?
Jean-Marie Le Pen : Je dirais beaucoup de choses, j’étais député avant vous, il n’y avait pas d’immigrés Monsieur Léotard.
François Léotard : Oui, ça c’est vrai en 1956 sous la IVe République, oui, ça c’est vrai.
Jean-Marie Le Pen : Vous jouez des questions d’âge, vous savez, on n’a que l’âge de ses artères ; il me semble que les miennes se portent mieux que les vôtres.
François Léotard : On m’a toujours appris à respecter les personnes âgées.
Alain Duhamel : En laissant les artères de côté, qu’est-ce que vous répondez à ce que dit Monsieur Le Pen à propos du coût ou du poids réel ou supposé des immigrés.
François Léotard : Je pense que Monsieur Le Pen utilise ça comme une espèce de magot électoral et qu’effectivement, comme il y a en France, comme partout ailleurs en Europe, une espèce de crainte de l’autre, de l’extérieur, eh bien on utilise ça comme une espèce de gisement électoral. Mais la vérité n’est pas là, c’est que nous sommes dans un monde encore une fois dont l’économie est libérée, et c’est une bonne chose, ça procure plus de richesses à la France que de misères. Et nous sommes dans un monde que nous devons affronter courageusement et non pas remettre des lignes Maginot là où elles ont cessé d’exister.
Jean-Marie Le Pen : Il faut qu’il explique ça aux millions de Français qui sont de plus en plus nombreux d’ailleurs, acculés à la pauvreté et à la misère. C’est en effet…
François Léotard : Il faut mieux essayer de les encourager que de les décourager.
Jean-Marie Le Pen : Oui, mais en leur mentant. Moi je ne leur mens pas, je leur dis la vérité. C’est cet abandon de la nation qui est la véritable cause de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Alain Duhamel : Alors justement demain vendredi aussi bien en France qu’en Allemagne – c’est prévu donc ce n’est pas un secret – on va annoncer que les deux pays peuvent respecter les fameux critères de Maastricht pour participer s’ils le souhaitent à la monnaie commune. Alors Monsieur Le Pen ?
Jean-Marie Le Pen : Personnellement, je suis un adversaire résolu de la monnaie commune, de l’euro et de la politique euro-mondialiste à laquelle elle sert de porte. Par conséquent, nous sommes là en désaccord total et ceci nous amène d’ailleurs à affirmer que Monsieur Léotard et ses amis mènent une politique tout à fait antinationale dont le but ou en tous les cas les conséquences seront la destruction de la nation, l’éclatement…
François Léotard : C’est celle qua voulu le général de Gaulle, c’est celle qu’ont voulu tous les grands Européens…
Jean-Marie Le Pen : Le général de Gaulle voulait l’Europe des nations et vous voulez l’Europe mondialiste.
François Léotard : … qui ont fait en sorte qu’on construise ce continent politiquement. Moi je me réjouis de ce que vous dites, à savoir que la France va demain accéder avec l’Allemagne, avec d’autres pays d’ailleurs – on sera presque onze sur quinze je crois dans cette situation – à accéder à la monnaie unique, à l’euro. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’on ne se laissera plus dicter notre volonté par les Américains, on ne se laissera plus dicter notre volonté par les marchés asiatiques et on aura enfin à travers la monnaie la possibilité d’un levier politique pour créer une Europe politique que je souhaite. Nous sommes en total désaccord avec Monsieur Le Pen.
Jean-Marie Le Pen : En total désaccord. Vous êtes un maastrichtien, je suis un adversaire de Maastricht.
François Léotard : Et c’est très bien. On aura l’occasion de se retrouver d’ailleurs aux prochaines élections européennes. Je pense que Monsieur Le Pen va de nouveau être candidat pour la…
Jean-Marie Le Pen : Absolument, absolument et j’y reste moi ! Tandis que vous, quand vous vous faites élire au Parlement européen, vous démissionnez ! Il en est de même d’ailleurs sur le plan régional. Monsieur Léotard s’est pris ces jours-ci d’une passion pour la région. Il y a été élu une fois et il est parti au bout de six mois.
François Léotard : J’avais remarqué que dans l’itinéraire électoral de Monsieur Le Pen, ça passe par la Seine, par le Morbihan, par plusieurs arrondissements de Paris, par Marseille, par Nice, c’est du bronzage électoral que vous faites. Moi ça fait vingt ans que je suis élu dans la même région en Provence.
Jean-Marie Le Pen : Moi, que ce soit à Lille, que ce soit en Alsace, en Bretagne ou sur la Côte-d’Azur, je me bats pour la France et je me suis battu pour la France même ailleurs, ce qui n’est pas votre cas.
François Léotard : En général, vous arrivez quand la guerre est finie, juste après.
Jean-Marie Le Pen : Non, non ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai ! Vous n’avez pas bien consulté vos dossiers quand vous étiez un éphémère ministre de la défense nationale qui faisait rire par les poses qu’il prenait avec son casque et ses tenues…
Arlette Chabot : Alors je vous propose de regarder le sondage qui sera publié demain par l’hebdomadaire « Le Point », « Nice Matin » et « La Provence ». Voilà le titre de la « La Provence ». Je vous propose de regarder d’abord département par département, ce sont des tendances bien sûr réalisées par l’institut Ipsos. Monsieur Le Pen, regardez, c’est votre score dans les Alpes-Maritimes, bien sûr c’est une première tendance. La gauche ferait 26 ; UDF-RPR avec Monsieur Estrosi 31 % ; et vous Monsieur Le Pen, vous obtenez 27 % des voix, c’est une moyenne. Le Var, François Léotard, voilà ce que donne la tendance de l’institut Ipsos aujourd’hui. Pour la gauche, 27 % ; les listes Weygand, c’est-à-dire dissidents socialistes 4,5 ; Génération écologie 3,5 – je rappelle qu’il faut 5 pour obtenir un siège – ; UDF-RPR François Léotard 30 % ; et le Front national, 24. Dernière question qui est posée : souhaitez-vous une alliance du RPR et de l’UDF avec le Front national si cette alliance est nécessaire pour la droite classique pour obtenir la présidence, vous voyez que ne souhaitent pas cette alliance 62 % des personnes interrogées par l’institut Ipsos.
Jean-Marie Le Pen : Alors c’est comme pour la météo de ces jours-ci, c’est l’euphorie et la tiédeur. Mais attention, gare à la gelée. Et puis surtout Monsieur Léotard, gare à la dégelée !
François Léotard : Je trouve que c’est un sondage qui est intéressant d’abord parce qu’il donne une réponse positive au bilan de Jean-Claude Gaudin. Les gens disent : oui, c’est un bon bilan, ils apprécient la gestion de la région.
Jean-Marie Le Pen : Non, ils diront ça dans les urnes. Les sondages ne veulent rien dire, vous le savez bien !
François Léotard : Satisfaction sur le bilan de Jean-Claude Gaudin. Ils me mettent en tête dans le Var, donc c’est ce que je souhaitais. Faible score de… ça va faire plaisir à Le Pen ce que je vais dire : faible score de Mégret dans les Bouches-du-Rhône. Il va exulter. Et refus de l’alliance avec le Front national un peu au-delà de 60 %. Donc je trouve que c’est une étape. Il nous reste encore quinze jours et nous allons transformer l’essai maintenant.
Jean-Marie Le Pen : Faisons comme si ce sondage paru dans un journal…
Alain Duhamel : Plusieurs journaux : « Le Point », « Nice Matin » et « La Provence ».
Jean-Marie Le Pen : Ce n’est pas exactement des journaux favorables au Front national, disons-le franchement.
Alain Duhamel : Ce sont des journaux de sensibilités différentes en tout cas, on peut le dire.
Jean-Marie Le Pen : Ce sont des journaux monopolistes…
François Léotard : C’est le complot judéo-maçonnique contre Le Pen.
Jean-Marie Le Pen : Je ne vous le fais pas dire ! Ce sont des journaux qui, par exemple, pour la plupart d’entre eux, ne passent même pas les communiqués de nos candidats.
François Léotard : Pour ce que vous dites, remarquez !
Jean-Marie Le Pen : Cela étant, si ces chiffes sont exacts, eh bien ils doivent servir d’avertissement à nos militants, à nos adhérents, à nos sympathisants et à nos électeurs et à tous les Français qui ont en marre, à tous les Français qui en ont par-dessus la tête des politiques qui ont été amenées par ces gens-là et ils doivent se mobiliser, ils doivent militer de façon à écraser ça comme vous disiez l’autre jour.
François Léotard : Nous, on en a marre de vous ! La vérité, c’est que le vote Le Pen, il faut bien le dire à tout le monde, est totalement inutile, il ne sert à rien. Est-ce qu’il y a un seul gouvernement dans le monde aujourd’hui dirigé par l’extrême droite ? Aucun. Est-ce que le vote Le Pen sert à quelque chose ? À rien, à rien. Et ça fait à peu près vingt ans que ça dure d’ailleurs parce que c’est une impasse et Monsieur Le Pen emmène ses électeurs dans l’impasse sauf quelquefois quand il fait voter… alors c’était contre de Gaulle en 65, c’était pour Jospin en 97 et en 95. Ça oui, ça sert à quelque chose, ça sert à fabriquer du député socialiste. Il faut que les électeurs le sachent : voter Le Pen, c’est fabriquer des députés socialistes !
Jean-Marie Le Pen : Mais Monsieur Léotard et ses amis font la même politique que le Parti socialiste !
François Léotard : Pas du tout, on s’est battu depuis neuf mois à l’Assemblée contre les lois sur l’immigration, contre Chevènement !
Jean-Marie Le Pen : Je dois vous dire que… vous allez m’excuser de partialité à l’égard de Monsieur Jospin, mais je trouve qu’il est plutôt plus digne et plus facile à comprendre que ne l’était votre ami Monsieur Juppé.
François Léotard : Non, mais voilà, on le voit bien. Moi, je dis très clairement plutôt le RPR que la gauche dans laquelle il y a le Parti communiste, Monsieur Le Pen…
Jean-Marie Le Pen : C’est pareil ! Dont vous êtes les amis, dont vous proposez qu’ils vous donnent leurs voix !
François Léotard : C’est moi qui ai fait changer le Var de couleur politique, Monsieur Le Pen, ce n’est pas vous ! C’est moi qui ai combattu les socialistes et les communistes !
Arlette Chabot : Alors sur les alliances, il faut donner la position très claire de l’UDF et du RPR.
Jean-Marie Le Pen : Mais il ne commande personne, il ne commande que lui-même à l’UDF parce que Monsieur Madelin commande sa propre troupe, mais Monsieur Léotard ne commande que Monsieur Léotard !
François Léotard : Vous voulez qu’on parle de la désagrégation du Front national qui est en train de s’écrouler, il y a des tracts dans la ville qui insultent le maire, signés Front national, c’est très intéressant.
Jean-Marie Le Pen : C’est ce que vous suscitez, ce sont vos officines qui font ça !
Arlette Chabot : Alors l’un après l’autre pour que ceux qui nous écoutent, comprennent.
François Léotard : Très franchement, on l’a déjà dit à plusieurs reprises, il n’est pas question d’alliance. Nous nous présentons si nous sommes en tête, ce qui sera le cas, nous ne nous présentons pas si nous ne sommes pas en tête et puis voilà. La question est d’une clarté biblique et il ne faut pas qu’il y ait une espèce de récupération type IVe République, je le vois venir, qui essaie de piquer les gens par derrière et puis d’essayer d’avoir une majorité factice.
Jean-Marie Le Pen : Et ils sont en tête parce que, pour respecter le pacte de partage entre le conseil général de Monsieur Weygand aux socialistes et le conseil régional à droite, on a suscité deux listes socialistes de façon à essayer de pousser Monsieur Léotard qui est le candidat de l’établissement – je dirais – national et internationale.
François Léotard : Le plus vieux politicien français qui parle de l’établissement, c’est assez cocasse.
Jean-Marie Le Pen : Oui, mais c’est vous l’établissement. Moi j’ai toujours été dans l’opposition. Toujours. Moi je ne me suis jamais des avions de l’État ni de l’argent de l’État et je n’ai jamais tapé dans la caisse comme tous vos amis ! Tenez j’ai une photo, vous êtes là avec Monsieur Arrecks et Monsieur Truci, les deux maires successifs qui ont tous les deux été bien inquiétés… Non mais « Racket à l’emploi », tout est comme ça ! Dites-moi, est-ce que vous êtes toujours l’ami de Monsieur Mouillot ?
François Léotard : Alors je vais vous dire : le représentant du Front national dans mon canton, là où j’habite, proxénétisme. Accusé, condamné pour proxénétisme. Voilà la réalité des amis de Monsieur Le Pen.
Jean-Marie Le Pen : Sa femme était la protégée de Guenot, le commissaire, qui est votre ami.
François Léotard : J’en ai, Monsieur Le Pen depuis 1948 : pour coups et blessures, outrage à agent, dégradations volontaires, outrages à agent… Depuis 1948 ! Il est condamné sans cesse ! Vous êtes un agitateur de bistrot Monsieur Le Pen.
Alain Duhamel : Monsieur Léotard, Monsieur Le Pen, on va en rester là pour l’instant, on va simplement vous demander à l’un comme à l’autre… on va vous demander à chacun maintenant une conclusion et c’est Monsieur Le Pen qui aura le dernier mot et peut-être est-ce qu’à l’occasion de la conclusion, vous pouvez revenir à des principes ou à des valeurs.
François Léotard : Je crois d’abord que dans ces élections régionales puisque c’est quand même ça qui nous réunit, il y a un enjeu majeur, formidable, qui est celui de la décentralisation. Est-ce qu’on peut gérer mieux de près que de loin, est-ce qu’on peut faire en sorte qu’à travers l’identité régionale, un certain nombre de questions soient convenablement abordées : les lycées, la formation professionnelle, l’apprentissage, le lieu de passage des TGV, les ports, les aéroports, un certain nombre d’équipements publics qui sont du domaine de la région dont je n’ai pas entendu un mot d’ailleurs dans les projets qui sont ceux du Front national. Mais c’est ça l’intérêt ; combien on va faire d’apprentis, nous avons un chiffre d’apprentis actuellement en Provence-Alpes-Côte d’Azur : 28 000 ; nous allons le porter à 40 000, voilà notre objectif. Et donc je souhaite que l’on parle de ça d’abord, c’est-à-dire des choses concrètes et encore une fois du bilan, comment les gens le jugent et de l’avenir. Et enfin je souhaite qu’on cesse d’utiliser comme le fait le Front national, le passage constant de la rumeur à l’allusion, de l’allusion au mensonge et du mensonge à l’insulte. Car c’est ça le seul programme du Front national. Et je voudrais qu’on essaie enfin de parler de la réalité et de la vie quotidienne de nos compatriotes qui attendent mieux que ces espèces d’imprécations proférées du haut des tribunes où Monsieur Le Pen s’exprime et qui nous permettraient enfin de voir clair sur notre avenir, sans haine, sans espèce de volonté d’exclusion générale, avec une idée simple : on construit notre pays tous les jours et on le construit à travers la démocratie.
Jean-Marie Le Pen : Alors le Front national, lui, a un programme qui est alternatif de celui de l’UDF, de celui du RPR, du PS et du PC. Ces politiques ont conduit la France et les Français au désastre et continuent de le faire. Il est donc très important que tous ceux qui récusent cette glissade infernale vers le gouffre, votent pour une formation nouvelle, capable d’exprimer une volonté, un courage et de mettre en œuvre des valeurs certainement fort différentes de celles de la décadence, et en particulier celles de patrie, de nation, d’ordre, de justice.
François Léotard : Vous n’en avez pas la propriété.
Jean-Marie Le Pen : Non, mais vous ne les mettez pas en œuvre. Et nous, nous avons des valeurs, celles du décalogue, celles des droits de l’Homme, les quatre, vous savez les quatre : liberté, propriété, sécurité et résistance à l’oppression.
François Léotard : Ce n’est pas sécurité, c’est sûreté, regardez bien votre texte.
Jean-Marie Le Pen : Je sais que c’est sûreté. Le mot n’est plus employé ; c’est la sécurité pour que nos compatriotes comprennent, pour ne pas parler la langue de bois.
François Léotard : Mais vous n’êtes propriétaire de rien. Au contraire, les valeurs que vous évoquez, vous les souillez, Monsieur Le Pen, c’est ça le drame avec vous.
Jean-Marie Le Pen : Vous insultez de votre haut et vous croyez que cette morgue donne du poids à vos accusations. Mais pas du tout ! Croyez-moi. Je suis beaucoup plus près du peuple et de son avenir que vous ne le serez jamais. Car je vais vous dire une chose, la différence Monsieur Léotard, c’est que le Front national, c’est moi qui l’ai créé presque de néant alors que vous, vous n’êtes jamais venu que comme un coucou dans le nid que d’autres vous ont préparé.
Arlette Chabot : C’est votre dernier mot Monsieur Le Pen, votre conclusion.
Alain Duhamel : On va en rester là.
Arlette Chabot : On en reste là, merci.