Texte intégral
La Voix du Nord : Monsieur le ministre, que représente pour vous l’arrivée de l’euro ?
Louis Le Pensec : C’est une étape déterminante dans la grande ambition européenne que nourrit la France depuis plus de quarante ans. La création d’une monnaie commune est l’un des signaux les plus forts que peuvent se donner les nations dont les citoyens ont choisi de vivre toujours plus étroitement ensemble.
La Voix du Nord : Les agriculteurs sont-ils prêts à accueillir cette nouvelle monnaie ?
Louis Le Pensec : Les agriculteurs sont déjà, à travers la politique agricole commune, parmi les Français les plus familiers de l’intégration européenne. Avec l’euro, de nouvelles opportunités s’offrent à eux.
Les dévaluations compétitives de nos partenaires vont devenir impossibles. Le régime des aides, aujourd’hui très complexe parce qu’élaboré en écus et mis en place en monnaies nationales, va être simplifié. Il sera donc plus lisible et plus fiable pour les agriculteurs.
De même, les prix et les aides bénéficieront d’une plus grande stabilité. Le poids de l’Europe dans les négociations internationales va être renforcé. Je ne pense donc pas, bien au contraire, que les agriculteurs aient à craindre l’arrivée de l’euro. Ils ne manifestent d’ailleurs aucun signe d’inquiétude à ce sujet.
La Voix du Nord : Pensez-vous qu’une harmonisation des régimes fiscaux en Europe doive être concomitante avec l’arrivée de l’euro ?
Louis Le Pensec : Bien que la comparaison entre les différents systèmes fiscaux européens en agriculture soit un sujet encore mal connu, l’harmonisation en ce domaine fait partie à terme des conséquences logiques de la mise en place de l’euro.
La Voix du Nord : Votre ministère va-t-il initier des actions de préparation du monde agricole à l’arrivée de l’euro ?
Louis Le Pensec : J’ai déjà mis en place un groupe de contact avec les organisations professionnelles, les principales banques concernées et les centres de gestion pour coordonner les actions de préparation et de communication.
Il permettra d’évaluer les difficultés spécifiques au monde agricole et je veillerai à ce que celles-ci soient traitées efficacement. Dès la prochaine campagne, une information sur les aides en francs et en euros va être largement diffusée aux professionnels.