Article de M. Bruno Mégret, délégué général du Front national, dans "Présent" du 24 janvier 1997, sur la "percée" des idées du FN dans l'opinion, intitulé "Les victoires du Front national dans le combat des idées".

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Média : Présent

Texte intégral

Progression régulière lors des élections partielles, rédaction de rapports parlementaires copiant notre programme et ralliement du chancelier Kohl à la préférence nationale : autant de signes qui démontrent que le Front national est en train de gagner le combat des idées.

Les longues périodes sans élections nationales rendent toujours plus difficile l’évaluation de notre progression. Pour autant, il est certains signes qui ne trompent pas. Au-delà même des résultats aux élections partielles, c’est la percée de nos idées dans l’opinion qui constitue actuellement, sans qu’on en soit réellement conscient, l’événement politique majeur de la période actuelle. Nos idées sont en train de devenir majoritaires dans notre pays, pendant que celles de nos adversaires sont progressivement discréditées.

Feu le cosmopolitisme des années 80
Afin de prendre la mesure de nos victoires dans le combat des idées, il convient de remonter un peu dans le temps. Souvenez-vous de l’univers culturel qui prévalait lors de nos percées politiques de 1984 ou 1986. La mode était alors à une France plurielle, multiculturelle et multiraciale. Les médias s’arrachaient les déclarations d’Harlem Désir qui faisait encore figure de gendre parfait et l’établissement se délectait des charmes supposés du melting pot. Bien entendu, la classe politique n’était pas en reste. Pour Philippe Séguin, la chose était entendue, nous étions « tous des immigrés, dont seule la date d’arrivée change ». Quant à Jacques Chirac, toujours prompt à la surenchère, il proclamait « que la France soit une nation multiraciale, que nous soyons tous des métis, est une chose trop évidente pour qu’il faille insister ». Oseraient-ils encore se fendre de telles déclarations ? Rien n’est moins sûr.

Repli stratégique de l’établissement
En effet, depuis les années 80, que de chemin a été parcouru. Sous l’influence du Front national, grâce au courage et à la ténacité de ses militants, l’environnement idéologique et politique français s’est spectaculairement retourné. Sous la pression des Français, l’établissement a été acculé à un formidable repli stratégique. Car les membres de la classe politique n’ignorent pas cette formidable montée en puissance des idées du Front national. En contact direct avec la population dans leurs circonscriptions, ils savent que toute prise de position laxiste sur l’immigration, l’insécurité ou encore Maastricht, peut leur coûter leur siège lors des prochaines élections. En conséquence de quoi, à l’image des députés Philibert et Sauvaigo, certains d’entre eux s’adonnent à la pratique du rapport parlementaire en reprenant le programme du Front national. Bien entendu, ces rapports n’ont pas d’autre vocation que publicitaire. Mais, peu importe qu’ils ne soient jamais suivis d’effets sur la vie des Français, pour les députés de la majorité, il s’agit surtout de s’inscrire dans le sens du vent. Et aujourd’hui, le vent de l’histoire souffle dans le sens du Front national.

Le ralliement du chancelier Kohl
Notre influence est d’ailleurs si éclatante qu’elle franchit les frontières pour gagner l’Europe entière. En Allemagne, le chancelier Kohl lui-même s’est rallié à l’idée de préférence nationale, allant jusqu’à déclarer qu’« on ne peut faire comprendre aux travailleurs nationalistes, qu’avec son chômage élevé, des centaines de milliers d’étrangers travaillent ». Il répond aussi favorablement à la campagne lancée par la branche bavaroise de sa coalition qui, s’inspirant du Front national, estime que « l’Allemagne ne peut plus accepter que des millions de ses concitoyens soient au chômage et, qu’en même temps, plus d’un million de permis de travail soient accordés chaque année à des travailleurs étrangers en Allemagne ».

Notre victoire est inéluctable
Bien entendu, de tels succès sur le terrain des idées amèneront inévitablement une recomposition du paysage politique. Il est une loi demain qui veut que les victoires idéologiques annoncent et préparent les victoires électorales. Ainsi, l’arrivée au pouvoir des socialistes en 1981 fut-elle la conséquence de leur domination idéologique. Dès lors, la percée de nos idées dans l’opinion ne peut que mener inexorablement à notre victoire électorale.