Editoriaux de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, dans "Français d'abord" de la deuxième quinzaine de décembre 1996 et janvier 1997, sur l'intervention télévisée de Jacques Chirac le 12 décembre ("Chirac ? Un Père Noël avec une hotte vide "), ses objectifs pour la nouvelle année et la préparation du congrès du FN.

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Média : Français d'abord

Texte intégral

« Au gui, l’an neuf ! »

Au bout de l’an 1996, Noël s’en est déjà allé. Avec ses sapins, leurs guirlandes et les bonhommes de légende, le Noël de l’enfant-Dieu est la fête des enfants, de tous les enfants que nous sommes tant soit peu restés.

Au gui, l’an neuf ! Avec le cri immémorial, voici que s’annonce 1997.

Bien avant que le pays de France soit christianisé, sans doute par l’ardente conquête que fit de toute la Gaule un néophyte de grande dimension, Clovis le roi des Francs, baptisé à Reims par Rémi, on célébrait l’année nouvelle en coupant aux branches nues des chênes le gui toujours vert avec des faucilles d’or. Les Gaulois voyaient en sa permanente verdeur le symbole de l’âme immortelle et dans ses fruits, translucides comme des perles, les promesses de la vie terrestre.

C’est en vertu de cette antique tradition et des vœux qui l’accompagnaient, que je viens à mon tour, après quelques millénaires, souhaiter une bonne et heureuse année, de tout cœur, franchement, pour la France, le Front, vous tous et vos familles, pour tous les Gaulois, ceux de sang reçu, ou de sang versé, ceux de cœur, d’amour, de raison ou fidélité. À tous, bon an neuf !

Président du Front national et en charge de sa bonne marche, c’est cependant à lui, à ses responsables, à ses militants, à ses adhérents et à ses amis, aux nôtres, quoi ! que j’offre mes vœux les plus chaleureux.

En 1997, le Front aura 25 ans et en 1998, nous entrerons dans l’année de toutes les batailles et de tous les espoirs pour la France et pour le Front.

Contre vents et marées, grâce aux efforts méthodiques et patients déployés pour parfaire notre organisation, notre implantation, notre formation, grâce aussi à l’inlassable dévouement des responsables et des militants, nous avons hissé le Front National au niveau d’un grand Mouvement populaire, national et rénovateur. Les attaques les plus perfides, les mensonges les plus éhontés, les menaces les plus violentes n’ont pas réussi à entamer notre cohésion. Au contraire, ils l’on renforcée. Au reste, on sait que dans tout organisme, le plus grand risque n’est pas extérieur.

À Pâques, temps de la Résurrection et dans notre chère province d’Alsace, à Strasbourg, ville de la fidélité, nous tiendrons notre Xe congrès et ce, nonobstant l’agitation annoncée des violents et des corrompus coalisés contre nous, au mépris de la loi républicaine et de la tradition démocratique.

Le peuple, dans ces temps d’inquiétude, attend un signal fort. Nous nous devons de ne pas le décevoir, en nous montrant comme nous sommes, un mouvement uni, fort, calme et résolu, capable d’œuvrer de façon alternative à la « Bande des 4 », pour le bien de la Nation et des Français.

Il importe que cette force tutélaire soit homogène, rayonnante de foi et d’espérance.

Nous devrons montrer que nous sommes les meilleurs, les plus lucides, les plus courageux, ceux qui, tête haute et mains propres, ne se laisseront détourner de leur mission sacrée, par aucune des faiblesses humaines.

Il n’y a de place chez nous que pour une seule ambition : celle de redonner à notre Patrie, grandeur, sécurité, indépendance, honneur, à notre peuple français, sécurité, vitalité, prospérité, par la nation, Liberté, Égalité, Fraternité par la République.

Les dernières élections l’on montré. Nous sommes porteurs de la plus lourde charge, la plus noble aussi : l’espoir du peuple, celui des humbles, des défavorisés, des exclus, des chômeurs, des vieux et des jeunes à qui le présent est déjà si lourd et à qui l’avenir apparaît si menaçant.

Contre nous, ceux qui défendent les privilèges, les prébendes d’un système que condamnent sa corruption, son impuissance et ses échecs, s’arc-boutent haineusement.

Chiraquiens, centristes, socialistes, communistes, peuvent bien se liguer comme le font les syndicats « représentatifs », qui ne représentent plus que 8 % des salariés, pour garder le gâteau qu’ils ont volé au peuple. Ce sont les soubresauts de la fin qui les agitent.

Nous, nous marchons pour les lendemains de l’espérance.

Au gui, l’an neuf !