Texte intégral
Robert Hue, secrétaire national du Parti communiste français, et Pierre Sotura, ancien trésorier du PCF, se sont rendus à la convocation du juge Laurence Vichnievsky, jeudi 16 janvier. À l’issue de son entretien au palais de justice, Robert Hue a déclaré :
« J’ai dit au juge d’instruction que je souhaitais voir la justice faire son travail en toute indépendance. C’est pourquoi, de même qu’il doit y avoir égalité de traitement des citoyens, devant la justice, aucune différence de comportement ne doit exister d’une formation politique à une autre.
Aussi, ai-je rappelé mon indignation devant ce qui est apparu à tous les observateurs – avec la mise en examen du premier responsable du PCF et de son prédécesseur – comme une attaque politique d’une gravité exceptionnelle. Ce comportement unilatéral et ciblé à l’encontre du PCF ne peut que susciter une telle réaction.
Au regard des dossiers d’autres affaires largement rendus publics aujourd’hui, d’autres premiers responsables de formations politiques, y compris parmi ceux exerçant le pouvoir, ne devraient-ils pas, dans ces conditions, se trouver vis-à-vis de la justice dans une situation semblable ?
La procédure singulière dont est l’objet le PCF traduit une gestion politique des affaires judiciaires qui est dans son principe inacceptable.
J’avoue m’interroger aujourd’hui sur les conditions de liberté d’exercice d’un parti politique au regard de l’article 4 de la Constitution de la République.
Il apparaît d’ailleurs, aux yeux de l’opinion, qu’il y a vraiment là deux poids, deux mesures. D’autant que l’entretien d’aujourd’hui et l’examen du dossier confirment qu’aucun fait de recel de trafic d’influence ou d’enrichissement personnel n’a pu être relevé à l’encontre du Parti communiste français et que l’examen des différentes pièces ne révèle aucune irrégularité.
Il y a dans certaines des pièces de ce dossier des inexactitudes, des approximations et des contrevérités. Nous souhaitons que la lumière soit faite sur l’ensemble de ces points et nous sommes disponibles tout le temps qui sera nécessaire pour le faire. Et, j’ai la conviction que, dans ces conditions, cela devrait déboucher sur une ordonnance de non-lieu. »