Déclaration de M. Jacques Godfrain, ministre délégué à la coopération, sur la démocratisation au Bénin, les relations franco-béninoises et l'aide au développement, Paris le 8 octobre 1996.

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Circonstance : Dîner offert par M. Godfrain en l'honneur du Président du Bénin, M. Mathieu Kérékou à Paris le 8 octobre 1996.

Texte intégral

Monsieur le Président,

Il y a de cela six mois, nous nous retrouvions ensemble à Cotonou, quelques heures après votre investiture et vous me disiez votre ambition pour le Bénin et votre attachement à la France. Je suis heureux de pouvoir, ce soir, au nom du ministre des Affaires étrangères, vous accueillir officiellement en ce palais des Affaires étrangères au milieu d’amis qui souhaitent soutenir votre action pour le développement de votre pays.

Hommage a souvent été rendu au Bénin, pionnier du renouveau démocratique en Afrique, grâce à la sagesse de son peuple et à la vôtre, Monsieur le Président, qui avez su accepter l’évolution que lui imposait l’histoire.

Les élections, qui vous ont à nouveau porté à la présidence de la République au mois de mars dernier, ont confirmé le bien-fondé de cet hommage. Elles ont montré l’enracinement des valeurs démocratiques et la maturité politique des populations béninoises. Les institutions prévues par la Constitution du 2 décembre 1990 ont joué pleinement leur rôle et la France a bien noté, Monsieur le Président, votre volonté réitérée de respecter ce cadre institutionnel ainsi que les droits de l’homme, en particulier la liberté d’expression qui s’est développée au Bénin.

Vous avez rassemblé autour de vous des sensibilités politiques d’horizons divers, représentatives, dans leur ensemble, de la nation dans sa diversité géographique et démographique. Les autorités françaises se félicitent de cette large union nécessaire aux gouvernants africains pour surmonter les obstacles au développement et faire accepter les décisions, parfois difficiles, qu’impose ce dernier.

Vous avez, dès 1989, choisi, Monsieur le Président, une nouvelle orientation pour remettre votre pays sur la voie du développement, dans la rigueur économique et financière qui s’impose à tous, aussi bien en Afrique que dans le reste du monde.

La France, déjà à l’époque engagée depuis trente ans avec le Bénin dans une coopération intense, a décidé de l’accompagner résolument dans cette entreprise de redressement. Celui-ci est désormais incontestable et s’appuie sur une croissance retrouvée, une inflation somme toute maîtrisée et la bonne tenue des finances publiques. C’est à juste titre que votre pays bénéficie, sur les plans politique et économique, d’un large soutien de ses partenaires au développement, multilatéraux comme bilatéraux.

Les Béninois sont un peuple fier, libre et riche de tradition et les Français sont sensibles à la relation d’amitié et d’estime réciproque qui, au-delà de l’histoire, s’est développée entre les deux peuples. Elle se nourrit d’une communauté de langue, et le Bénin montre bien son engagement dans la francophonie. Elle se nourrit aussi d’étroits contacts sur le plan universitaire et de nombreux liens familiaux.

Elle trouve une assise dans une coopération qui est, pour la France, à bien des égards, exemplaire. Dans un contexte de relations harmonieuses entre partenaires, la coopération française s’est progressivement concentrée sur des projets. Elle porte en outre sur ces domaines bien définis qui recouvrent les priorités de votre gouvernement : renforcement des institutions appui au secteur productif, amélioration des conditions de vie des populations. Les discussions que Français et Béninois auront dans le cadre de la commission mixte qui se réunira au Bénin en début d’année prochaine permettront d’ailleurs d’affiner cette harmonisation de nos efforts. La coopération franco-béninoise a également une dimension novatrice par le recours accru de nouveaux acteurs : cadres béninois, associations locales et institutions décentralisées.

Soyez assuré, Monsieur le Président, de la volonté de la France de poursuivre et même de rendre encore plus dynamique ce partenariat entre nos deux pays dans la voie du développement du Bénin.

La France, vous le savez, a foi en l’Afrique. Votre pays lui donne des raisons de croire en l’avenir de votre continent qui lui est si proche.