Texte intégral
Tout le monde s’accorde à dire que le pays ne peut plus continuer sur cette voie. Une majorité de Français redoutent le chômage et l’exclusion ; la pauvreté et la précarité défigurent la société française. Le monde du travail dénonce dans de multiples manifestations la casse de l'industrie nationale, la remise en cause du libre accès à la santé... Même des membres du patronat crient « casse-cou ». Que sera la France d'ici à seulement cinq ans si l'on continue ainsi ? Il devient de plus en plus clair que ce chamboulement de la société française n'est fait que dans le but de permettre aux marchés financiers de concentrer entre leurs mains capitaux et pouvoirs. Au nom de la lutte contre les déficits, de la monnaie unique, les gouvernants du pays broient tout ce qui est nécessaire à la vie : production de richesses matérielles, services publics, formation, santé. Mais plus les marchés financiers sont mis en accusation, plus se pose la question d'être capable de modifier le cours des choses. Or, la souffrance et la colère ne suffisent pas à la construction de solutions transformatrices. Des millions d’hommes et de femmes angoissés et exaspérés sont à la recherche des moyens pour arrêter cet engrenage. Réussir est au cœur de leurs préoccupations. Ils s'interrogent sans attendre ce que peut être le contenu d'une autre politique. Ils aspirent à de larges débats démocratiques, s'interrogent sur leur pouvoir d'intervention réel. Au même moment, avec eux, le Parti communiste travaille à des réformes dont l'efficacité repose sur les hommes, donc sur la justice sociale et la démocratie. Il cherche comment la colère et l'aspiration au changement peuvent devenir une force réelle. Tel est le sens de son 29e congrès.
Les citoyens ne sont pas seuls face à un monde politique qui leur échapperait complètement. Le Parti communiste est de leur côté. Il n'a cessé de préférer l'homme à l'argent, le travail à la spéculation. Mais son congrès a une autre portée. Il vise à créer les conditions de la maîtrise de la réalité par les citoyens. En effet, l'attitude que l'on a face au chômage n'est pas la même selon que l'on perçoit ou non que, contrairement aux apparences, le développement technologique ne peut se passer des hommes. Plus le travail se complexifie, plus il fait appel au savoir, à l'esprit d'initiative, c'est-à-dire à l'homme. Et le fantastique accroissement de la productivité peut financer une baisse de la durée du travail et la garantie d'être toujours intégré à l'activité économique. Bien des choses changent dès que l'on mesure que les entraves proviennent d'un drainage de l'argent hors des entreprises, de la production et de la consommation, et donc de décisions qui entraînent délocalisations et chômage. Au moment où l'on peut produire plus et de plus en plus vite, la France produit moins, les besoins sont de moins en moins satisfaits. Ainsi derrière l'image d'un capitalisme bousculant tout sur son passage se révèle son incapacité à assurer l'avenir de la société. De même, il est utile de percevoir que mettre les sommes colossales aujourd'hui gaspillées en spéculations au service du travail, de la formation, de la santé modifierait la trajectoire de la société française.
En fait, face aux puissances d'argent, on n'a pas le même sentiment de faiblesse ou de force si l'on a en mémoire que le monde du travail n'est pas seulement celui qui subit les injustices mais celui qui, par son travail et son savoir, est indispensable pour faire vivre le pays. Cela permet de mettre au cœur du débat national des mesures précises, tout à fait nouvelles, devant lesquelles chaque force politique devra alors se déterminer.
Maîtriser de quoi souffre la France, ce dont elle et les hommes qui la font vivre ont besoin, permet d'être exigeant à l'égard des formations qui se réclament de la gauche et du progrès. C'est donner à l'opinion les moyens de mieux avoir prise sur leur comportement.
Ce qui se passe du côté du Parti communiste, c’est précisément la recherche active ouverte à tous, des réponses aux questions les plus urgentes et les plus fortes posées à la société française.