Texte intégral
Entretien avec l'hebdomadaire géorgien « Georgian Times » (Tbilissi, 9 octobre 1996)
Q. : Quel est le but de cette première visite du ministre des Affaires étrangères de la France en Géorgie ? Des contrats seront-ils signés ? Si oui, de quel type ?
R. : Ma visite en Géorgie s'inscrit dans le cadre d'une visite dans les trois pays du Caucase. La région du Caucase présente pour la France un intérêt indubitable. C'est une région d'avenir. La Géorgie y a une place centrale. Mon souhait est que nous développions au maximum nos coopérations dans tous les domaines, y compris dans le domaine économique. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité que des hommes d'affaires français m'accompagnent dans ce voyage. Ils auront, je l'espère, des contacts fructueux avec les milieux d'affaires géorgiens. À eux de saisir les occasions qui se présentent.
Q. : Comment expliquer le retard pris par les investisseurs français en Géorgie par rapport à ceux de l'Allemagne, des États-Unis ou de l'Angleterre ?
R. : Pour investir, les entreprises ont besoin que des conditions favorables soient créées. Elles ont besoin de trouver sur place un environnement juridique solide et stable. En Géorgie, sous la direction du Président Chevardnadze, des progrès remarquables ont été faits dans ce sens. S'agissant du contexte politique, les élections de novembre dernier et l'adoption de la Constitution ont contribué d'une manière très significative à la stabilisation de votre pays. Dans le domaine économique, l'introduction réussie de la monnaie nationale, le lari, ouvre la voie à un redressement économique. Celui-ci est poursuivi grâce à une politique de réformes que nous encourageons vivement. C'est ainsi que sera créé le climat de confiance propre à encourager les investisseurs étrangers.
Q. : Croyez-vous à l'avenir du couloir euro-asiatique dans les échanges commerciaux (réorientation des flux sur l'axe « Caspienne-mer Noire ») ? Quel rôle la Géorgie peut-elle jouer dans le Caucase ?
R. : Toute cette région du monde est en pleine recomposition. Des solidarités régionales nouvelles se font jour. On constate une diversification considérable des échanges. Tout cela est positif et devrait faciliter le retour à la prospérité dans la région du Caucase. Il importe cependant pour cela de parvenir à un règlement de tous les conflits qui ont déchiré le Caucase.
La Géorgie a évidemment un rôle important à jouer dans cette région. Votre pays constitue en effet la voie de communication naturelle entre le bassin de la mer Caspienne, aux potentialités économiques très prometteuses, et la mer Noire qui lui offre des voies de débouchés. C'est donc un rôle clé pour l'avenir de la Géorgie.
Q. : Croyez-vous que Moscou doive être une force dominante dans cette région ?
R. : À l'idée de domination, je préfère celle de solidarités ou de complémentarités. La Russie a nécessairement un rôle important à jouer, pas seulement dans le Caucase, mais également en Europe et dans le monde. Il est normal que des liens culturels, économiques et autres, qui reposent sur l'histoire, subsistent. Ces liens doivent naturellement respecter la souveraineté et le libre choix des nouveaux pays indépendants.
Q. : Quelle est votre position sur le problème abkhaze ?
R. : La position de la France sur cette question est fondée sur quelques principes de base. Nous soutenons l'indépendance et l'intégrité territoriale des États issus de l'URSS. Nous sommes attachés à un règlement négocié de tous les conflits, y compris du conflit abkhaze. Nous sommes fermement opposés à tout nettoyage ethnique et nous sommes donc en faveur du retour des réfugiés dans leur foyer. Enfin, nous pensons qu'une solution raisonnable passe par la négociation d'un statut d'autonomie pour l'Abkhazie au sein de l'État géorgien.
Q. : Quelle est la position de la France sur les explosions nucléaires ?
R. : La France a signé, le 24 septembre dernier, le traité d'interdiction complète des essais nucléaires après avoir joué un rôle moteur dans sa mise au point. Elle souscrit donc pleinement aux obligations fondamentales de ce traité qui interdit toute explosion expérimentale d'arme nucléaire ou toute autre explosion nucléaire.
Entretien avec le quotidien géorgien « Resonansi » (Tbilissi, 10 octobre 1996)
Q. : Quels sont les buts essentiels de votre visite en Géorgie ?
R. : Ma visite en Géorgie s'inscrit dans le cadre d'une visite dans les trois pays du Caucase. La région du Caucase présente pour la France un intérêt indubitable. C'est une région d'avenir. La Géorgie y a une place centrale. Mon souhait est que nous développions au maximum nos coopérations dans tous les domaines, y compris dans le domaine économique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai souhaité que des hommes d'affaires français m'accompagnent dans ce voyage. Ils auront, je l'espère, des contacts fructueux avec les milieux d'affaires géorgiens. À eux de saisir les occasions qui se présentent.
Q. : Quel est, d'après vous, le rôle de la France dans le Caucase et notamment en Géorgie ?
R. : Nous sommes présents. Nous avons une ambassade avec un ambassadeur qui est résident permanent depuis 1994. Nos activités en Géorgie se multiplient et progressent dans toutes les directions. Nous entendons poursuivre sur cette voie. Je l'indiquerai clairement lors de ma visite ici.
Q. : Doit-on s'attendre à une implication de l'Europe et, entre autres, de la France dans le processus de règlement du conflit abkhaze ?
R. : Nous sommes engagés dans l'affaire abkhaze. La France est à l'origine de la création en 1993 du groupe des amis de la Géorgie aux Nations unies qui s'efforce précisément d'aider à un règlement négocié du conflit. La France y participe pleinement. Elle est également présente au sein de la MONUG. Plus généralement, s'agissant de la situation dans l'ensemble de la région, la France souscrit pleinement à l'objectif du Président Chevardnadze d'un Caucase pacifique.
Q. : Quelles sont, d'après vous, les chances de la Géorgie de devenir un membre à part entière de l'Union européenne ?
R. : Il y a des institutions européennes dans lesquelles la Géorgie a naturellement vocation à être présente. C'est en particulier l'OSCE, mais aussi le Conseil de l'Europe. Je souhaite que la Géorgie puisse y être active et y faire entendre sa voix. Pour ce qui concerne les relations entre la Géorgie et l'Union européenne, des liens solides sont désormais établis. La Géorgie a signé en avril dernier un accord de partenariat avec l'Union européenne. Mettons-le en oeuvre. Il offre de grandes possibilités de coopération politique et économique.
Q. : Quelle sera la place de la Russie en Europe ?
R. : La Russie occupe naturellement une place importante sur le continent européen. Elle est aussi un acteur majeur sur la scène internationale. Elle est liée à l'Union européenne par un accord de partenariat, dont nous souhaitons utiliser toutes les potentialités pour développer nos relations avec ce grand pays. Elle est aussi partie prenante à l'édification de la nouvelle architecture de sécurité en Europe.
Q. : L'action militaire de Moscou en Tchétchénie peut-elle gêner l'intégration de la Russie dans la nouvelle Europe ?
R. : L'intervention militaire en Tchétchénie, qui a suscité de vives réactions, a effectivement un moment retardé les projets en cours. Mais désormais l'intégration de la Russie au Conseil de l'Europe est acquise et la signature de l'accord intérimaire de coopération entre la Russie et l'Union européenne a été signé.
Nous n'avons cessé de tenir à cet égard un langage clair. Nous avons toujours prôné une solution politique et non militaire à ce conflit.
Aujourd'hui, nous constatons que des progrès substantiels sont accomplis. Le cessez-le-feu tient. Les combattants se retirent. Nous souhaitons que cette évolution favorable soit poursuivie.
Entretien avec la première chaîne de télévision de Géorgie (Tbilissi, 10 octobre 1996)
Q. : Monsieur le ministre, quelle place occupe la Géorgie en tant que pays indépendant dans les intérêts de la France ?
R. : La France attache beaucoup d'importance à la Géorgie. Il y a entre nos deux peuples une très longue histoire d'amour et nous sommes convenus aujourd'hui, avec le Président Chevardnadze, de donner une nouvelle impulsion, un nouveau rythme, à la coopération franco-géorgienne. La Géorgie occupe une place de choix dans le coeur de la France et une place privilégiée dans notre politique étrangère.
Q. : Pouvons-nous parler aujourd'hui des intérêts de la France dans la région transcaucasienne ? Et si tel est le cas, quelle part envisage la France pour la Géorgie dans cette région ? Certes, tenant en considération la situation présente en Géorgie, je sous-entends le problème abkhaze.
R. : Je crois que ce sont deux choses différentes. Le Président Chevardnadze a lancé une initiative qu'il a appelée « l'initiative pour un Caucase pacifique ». La France soutient cette initiative du président Chevardnadze. Je crois que les trois pays du Caucase, la Géorgie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ont un intérêt commun à ce que cette région se développe. Et c'est en particulier une région qui a de grandes capacités de développement parce qu'elle est un carrefour historique connu depuis tous les temps entre l'Asie centrale, la mer Noire et l'Europe, entre la Russie et l'Iran. La région a toujours été un grand carrefour, elle l'est plus que jamais. Cet avenir de la région est d'autant plus grand que, en effet, les pays riverains de la Caspienne, notamment l'Azerbaïdjan et les pays de l'Asie centrale, sont dotés de très grandes richesses pétrolières et gazières et que le Caucase peut être pour ces régions une zone de débouchés pour transporter d'abord, exporter ensuite, ces matières premières précieuses vers les grands marchés du monde.
Tout cela peut servir formidablement les intérêts de la population géorgienne et c'est pourquoi la France entend bien apporter sa contribution, son concours, prendre sa place dans ces grands projets, qui vont modifier l'avenir de la région et en particulier l'avenir de la Géorgie.
La France est intéressée à participer à la mise en oeuvre d'un pipe-line dans la région venant de l'Asie centrale vers la mer Noire et à la remise en état et à la modernisation des voies ferrées depuis Bakou jusqu'à Tbilissi, sans oublier Erevan.
Q. : Depuis longtemps la Géorgie se trouvait dans la sphère des intérêts russes. Actuellement, la situation a beaucoup changé, vraiment beaucoup changé. Qu'en pensez-vous ? Est-ce que les intérêts de la Russie ne peuvent pas être en contradiction avec les intérêts de l'Europe ?
R. : La Géorgie est européenne, c'est une nation européenne. J'espère qu'elle va entrer en 1997 au sein du Conseil de l'Europe. La France soutiendra sa candidature. Je vais vous dire quelque chose : pour qu'une nation soit heureuse et puisse se développer, il faut qu'elle soit en paix avec ses voisins, et qu'elle ait de bonnes relations avec eux. Je crois donc que c'est l'intérêt de la Russie d'avoir de bonnes relations avec la Géorgie, comme c'est l'intérêt de la Géorgie d'avoir de bonnes relations avec la Russie. La France a de très bonnes relations avec la Russie et nous pouvons naturellement, si c'est utile, contribuer à faciliter les choses. Mais, je le répète, la France est l'amie de la Géorgie.
Q. : Vous savez que, près de Paris, se trouve un petit endroit qui s'appelle Leville qui est très cher à tous les Géorgiens. Quelles sont les chances pour la Géorgie de récupérer ce petit terrain ainsi que les archives de cette époque ?
R. : Je suis au courant de cette question. Je connais bien ce village qui est très important pour les Géorgiens parce que les dirigeants géorgiens en exil en France y ont vécu, que beaucoup d'entre eux sont enterrés là-bas, et qu'il y a beaucoup d'attaches entre la Géorgie et ce village. Je sais qu'il existe un projet de transfert de la propriété des biens immobiliers acquis à Leville par les exilés géorgiens de la Géorgie. Naturellement, nous souhaitons que cette question puisse être résolue. Je crois qu'il y a, à ce sujet, une discussion entre personnes privées. L'État ne peut donc pas la régler de façon autoritaire. Mais, là aussi, si nous pouvons contribuer à une solution positive, nous le ferons.
Q. : Et pour les archives ?
R. : L'État n'est pas directement impliqué dans cette affaire qui concerne, là aussi, des personnes privées et, je crois, l'université américaine de Harvard. Mais nous pourrons peut-être rendre service, et nous le ferons volontiers.
Q. : Si on évoque l'histoire du XIXe et du XXe siècle, vous devez savoir que la langue française occupait une place tout à fait particulière en Géorgie. Après une période difficile, des positions sont aujourd'hui en voie d'être restaurées ; cela a été évoqué lors de la visite de Mme Margie Sudre, ministre de la Francophonie en Géorgie. Mais quelle est à cet égard la situation de notre diaspora en France ?
R. : Il y a, en effet, beaucoup de Géorgiens qui sont venus s'installer en France et j'en connais un certain nombre avec lesquels j'ai des relations d'amitié. Je suis très heureux que les Géorgiens qui vivent en France soient devenus français. Savez-vous qu'une de mes collaboratrices, une toute jeune femme qui porte un nom géorgien, a une partie de sa famille en Géorgie. Ces liens sont souvent les fruits des épreuves du passé, mais elles créent entre nos deux nations des liens auxquels nous tenons beaucoup.
Point de presse à l'issue de sa rencontre avec le chef de l'État géorgien M. Edouard Chevardnadze (Tbilissi, 10 octobre 1996)
Les conversations que j'ai eues avec le ministre des Affaires étrangères géorgien, avec les représentants du Parlement, et notamment avec le président du Parlement et avec vous-même, Monsieur le Président, ont été pour moi et pour mon pays de la plus haute importance.
La France et la Géorgie sont deux nations amies depuis toujours. C'est pourquoi le peuple français s'est réjoui profondément de l'indépendance retrouvée de la Géorgie.
La France appuie les efforts patients, déterminés qu'accomplit le peuple géorgien sous la conduite du Président Chevardnadze vers la voie de la démocratie, du développement et de son unité.
C'est dans cet esprit que j'ai apporté au Président Chevardnadze une invitation écrite du Président Chirac à se rendre à Paris au début de l'année 1997.
Nous sommes convenus ensemble, au cours de cette journée, au cours des divers entretiens que nous avons eus, de donner un rythme nouveau à la coopération franco-géorgienne. Elle est excellente, il n'y a aucun problème entre nous. Nous partageons sur tous les sujets, des opinions et des jugements similaires. Cette coopération est excellente mais elle doit être développée ; il faudra « mettre un turbo dans le moteur de notre coopération ». Je voudrais enfin ajouter que nous avons évoqué de façon très abondante et précise les perspectives régionales. La France soutient « l'initiative pour un Caucase pacifique », prise par le Président Chevardnadze. Elle souhaite apporter son concours aux initiatives prises dans cette direction, notamment pour encourager le développement des communications qui pourrait être à l'origine d'un développement économique très remarquable dans les années qui viennent pour cette région du Caucase.
Permettez-moi d'ajouter un mot personnel. Je veux exprimer au Président Chevardnadze l'admiration que les Français lui portent et portent au rôle tout à fait remarquable et exceptionnel qu'il a joué et continue de jouer dans le destin du monde.
Toast prononcé à l'occasion du dîner officiel offert par le gouvernement géorgien, sous la présidence du chef de l'État, M. Edouard Chevardnadze (Tbilissi, 10 octobre 1996)
Monsieur le Président, Monsieur le ministre, Mesdames et Messieurs, et si vous me l'autorisez, chers amis,
C'est pour moi une grande joie de me trouver ce soir avec vous et je voudrais tout particulièrement, Monsieur le Président, vous dire combien je ressens profondément, pour moi et pour mon pays, l'honneur de votre présence à ce dîner ce soir.
Entre nos deux pays il y a une longue histoire, il y a une fascination mutuelle. Monsieur le ministre, vous avez évoqué avec des mots qui m'ont beaucoup touché les liens entre nos deux pays, entre nos deux peuples. Vous avez bien voulu évoquer le regard des Géorgiens tourné depuis longtemps vers la France.
Laissez-moi d'abord vous en remercier et vous dire en retour qu'il est non moins vrai que la France a toujours eu un regard plein d'émotion envers votre pays. Vous êtes un peuple d'une très longue histoire. Plusieurs millénaires derrière vous ! La plupart des légendes grecques sont nées sur la terre géorgienne. Sans doute avez-vous été une grande nation chrétienne avant même que la France le soit. Nombre de monuments expriment une histoire, une densité, une richesse hors du commun. Est-ce pour cette raison que la France aime la Géorgie ? Est-ce parce qu'elle a eu souvent l'occasion d'être le témoin et parfois de partager les douleurs de votre pays ? Terre mystérieuse entre l'Occident et l'Orient et terre convoitée entre le monde chrétien et le monde musulman. Carrefour des civilisations et forcément lieu de nombreuses épreuves et de nombreux combats. Monsieur le Président, nous sommes heureux que la Géorgie, sous votre autorité et grâce à vous, ait retrouvé son indépendance et comme nous sommes vos amis nous sommes fiers de ce que vous avez fait en si peu d'années : vous avez désormais une constitution, des institutions, un parlement, une démocratie qui est en marche.
Votre économie a, ce faisant, rattrapé une partie du chemin perdu et connaît désormais une croissance nouvelle. Et, en venant en Géorgie, on a le sentiment de retrouver cette Géorgie de toujours que nous aimons. Cette Géorgie qui aime chanter, boire et danser, comme nous. Cette Géorgie joyeuse sur les bords de la mer Noire. Monsieur le Président, nous sommes, comme je l'ai déjà exprimé ici, en admiration pour l'oeuvre que vous avez accomplie, vous-même et l'équipe d'hommes et de femmes que vous avez choisis pour cette immense tâche.
Nous souhaitons, comme toujours, être à vos côtés. Nous souhaitons, pour autant que ce soit votre désir, vous accompagner dans les démarches qui restent à accomplir. Nous voulons contribuer avec vous à ce que vous parveniez à récupérer l'intégrité de votre territoire à laquelle, je sais, vous êtes profondément attachés.
Nous voulons enfin, Monsieur le Président, Monsieur le ministre, Mesdames et Messieurs, faire en sorte que la France, vieille amie de la nation géorgienne, aide la Géorgie à rejoindre l'Europe. En 1997, je l'espère, j'en suis sûr, vous serez membre du Conseil de l'Europe. Ainsi sera consacré, ce qui n'est pas douteux, le caractère profondément européen de la Géorgie. D'un bout à l'autre du continent européen, de l'Ouest, où nous sommes, à l'Est, où vous êtes, nous continuerons ainsi à nous tendre la main, à travailler ensemble et à célébrer dans l'action, l'amitié entre nos deux nations. Voilà pourquoi je voudrais, Mesdames et Messieurs, vous demander de lever votre verre, à vous-même, Monsieur le Président, à la grande personnalité d'Europe que vous êtes aujourd'hui, à la Géorgie d'aujourd'hui et de demain et, si vous le permettez, à l'amitié de toujours entre la France et la Géorgie.