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Démagogie, arguments faciles, peurs entretenues font malheureusement partie du paysage habituel en campagne électorale.
On finirait presque par ne plus s’étonner de la caricature de la mondialisation faite par les communistes, les Verts, le Front national et les changements de pied inquiétants des socialistes sur l’Europe.
Cette irresponsabilité politicienne ne doit pas être prise à la légère. Elle joue à l’évidence contre la France et ses intérêts fondamentaux.
La simple réalité économique impose un constat. La mondialisation bien conduite est un atout majeur pour notre pays.
Partout dans le monde, nos performances sont enviées. Deuxième pays exportateur de produits agricoles et de services, quatrième exportateur mondial de produits manufacturés, nous tirons de la mondialisation un bénéfice évident.
Notre commerce extérieur explose, il symbolise le dynamisme de nos entreprises, notre savoir-faire et nos compétences. Comment les Cassandre de gauche et d’extrême droite peuvent-ils à ce point l’ignorer ? Comment peuvent-ils, par leurs projets et leurs propositions, sacrifier nos perspectives de développement économique et d’emploi ?
Car c’est bien de création d’emplois qu’il s’agit. Déjà, un Français sur quatre travaille pour l’exportation. Et, depuis 1995, plus de 100 000 emplois nets sont créés, chaque année, par l’excédent de notre commerce extérieur.
Même l’argument habituel des délocalisations destructrices d’emplois ne résiste pas à l’analyse. Les échanges entre les grands groupes français et leurs filiales à l’étranger représentent 36 % de nos exportations et seulement 18 % de nos importations. Ils dégagent un excédent structurel de 150 milliards de francs par an. Arrêtons donc de diaboliser des investissements qui permettent à nos entreprises de conquérir des parts de marché dans des pays où se fait aujourd’hui la croissance tout en créant des emplois en France.
Les attaques contre l’Union européenne sont tout aussi dénuées de fondement. Dans cet espace privilégié de 370 millions d’habitants, où la concurrence sélectionne les meilleurs, nos parts de marchés sont passées en dix ans de 7,9 % à 9,4 %. En ce début d’année, nous sommes excédentaires avec onze pays sur quatorze. Le seul exemple de l’Espagne, qui fut au cœur de nos débats et de nos craintes lors de l’élargissement, se passe de commentaires. En 1996, ce pays a non seulement été notre second excédent européen (+ 17,4 milliards de francs), mais le solde de nos échanges agroalimentaire (+2 milliards) est désormais favorable aux producteurs français.
Et que dire des fantasmes sur les pays émergeant ? Dans les dix dernières années, nous sommes passés avec ceux-ci d’une situation d’équilibre à un excédent de 40 milliards de francs par an. Leur poids dans le PIB mondial va doubler dans les dix années à venir. Huit pays en développement figurent dès aujourd’hui parmi les vingt premiers importateurs du monde. Là réside un potentiel majeur pour développer nos ventes, nos parts de marché et nos emplois.
Encore faut-il avoir confiance dans notre pays et dans l’esprit de conquête de nos entreprises.
Encore faut-il aussi défendre nos intérêts avec détermination. Nous l’avons fait avec le gouvernement d’Alain Juppé, premier ministre extraordinairement compétent et courageux, dans chaque négociation internationale. Je pense en particulier à l’Organisation mondiale du commerce, et notamment à la conférence de Singapour de décembre dernier, où la France a fait progresser la question des normes sociales et s’est battue pour obtenir un plus grand accès aux marchés étrangers pour des secteurs essentiels de notre économie.
C’est pour donner à nos entreprises de meilleures chances de succès dans les années qui viennent que nous avons réalisé, depuis deux ans, de profondes réformes pour aider nos PME à réussir sur les marchés mondiaux.
1997 annonce dès à présent la vitalité de notre commerce extérieur. D’autant que les chiffres excluent désormais nos échanges avec les DOM, qui alimentaient une polémique dérisoire. Au mois de février, notre excédent a progressé de 62 % d’une année sur l’autre. Février a, de surcroît, marqué un résultat exceptionnellement sain, confirmant la reprise de nos importations, signe incontestable de redémarrage de l’investissement.
Allons-nous briser cet élan ?
La réponse se situe dans le contraste saisissant entre une opposition rendue impuissante par son archaïsme et ses vieux démons et une majorité engagée dans la conquête et dans l’action.
Avec le président de la République Jacques Chirac, nous accompagnons en permanence les entreprises françaises à l’international. Cinquante-six entreprises, trois cents PME ont été avec le chef de l’Etat en Chine, pour faire connaître leur savoir-faire, leurs produits, leurs technologies et conquérir de nouveaux marchés.
De l’aéronautique à l’énergie, des télécommunications aux produits de grande consommation, des services au BTP, ce sont des millions d’heures de travail et des milliers d’emplois qui ont été créés par les premiers succès de ce voyage.
Dans le monde aussi, poursuivons notre élan.