Texte intégral
Le Figaro : Abordez-vous cette rentrée avec optimisme ou avec un brin d'inquiétude ?
Pascal Clément : L'inquiétude générale me conduit à faire preuve de volontarisme. Chaque année, on nous annonce une rentrée difficile. À en croire les augures, celle-ci serait même encore plus difficile que les précédentes. Moi, j'ai l'optimisme chevillé au corps. Si l'on considère que c'est fichu, alors il faut faire autre chose que de la politique, Mais si l'on considère qu'avec de la volonté on peut améliorer les choses, alors il faut se retrousser les manches et remonter le courant. La psychologie des Français ne devrait pas être aussi basse. C'est un défaut des Français de jeter le manche après la cognée.
Le Figaro : Ne craignez-vous pas une rentrée sociale agitée ?
Pascal Clément : Je n'ai pas pour profession d'être une pythie. Je sais que cette rentrée sera difficile. Les problèmes sont là : ceux des agriculteurs, ceux liés à l'immigration ou à la réforme des armées. Au-delà, la croissance nous cause des soucis. Nous devons prendre les problèmes les uns après les autres et les traiter. Nous sommes, aux côtés du gouvernement, responsables des affaires de la France. C'est le moment de faire preuve de volontarisme.
Le Figaro : Cette rentrée s'annonce-t-elle pire ou meilleure que la précédente ?
Pascal Clément : Une rentrée n'est jamais plus facile ou plus difficile que la précédente : elle est différente. Les ingrédients d'une crise morale sont certes réunis : une croissance faible et des réformes qui impliquer des sacrifices. Pour autant, ce n'est pas le moment de baisser les bras.
Le Figaro : Comment le gouvernement peut-il susciter aujourd'hui la confiance ?
Pascal Clément : Par une reprise de la croissance. Les pays qui vont bien sont les pays qui créent de la croissance. Il faut donc trouver les moyens – au travers de la fiscalité, mais également en soutenant toutes les initiatives favorables à l'emploi - susceptibles de renforcer la croissance.
Le Figaro : Quel est aujourd'hui l'état d'esprit de la majorité ?
Pascal Clément : L'état d'esprit est celui que créent le président de la République et le Premier ministre. Il ne faut pas juger du climat quand on est dans le bateau. C'est au commandant de faire régner un bon climat, en prenant les initiatives qui s'imposent, ce n'est pas du ressort des rameurs. Les rameurs, eux, rament.