Texte intégral
La France va mal. Elle va même de mal en pis. Le PIB a baissé de 0,4% au deuxième trimestre. Les prix sont repartis à la hausse en septembre. La croissance est en baisse. La consommation est erratique. Les défaillances d'entreprises se multiplient. La fiscalité explose.
Même les ténors de la majorité le reconnaissent. M. Auberger, (rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale), constate que le poids des prélèvements est en hausse de 63 milliards depuis 1995. La fiscalité locale s'envole. On enregistre ainsi des hausses incroyables de la taxe d'habitation. Confrontés à une crise financière explosive, communes, départements et régions ont unanimement procédé à des augmentations records. Le pouvoir d'achat des ménages recule. Le pessimiste des Français progresse. Selon une étude de l'Insee, la situation financière de nos concitoyens s'est détériorée au deuxième trimestre sous le coup de l'augmentation des impôts. Dans le même temps, les plans sociaux se multiplient. Moulinex, qui maintient sa décision de supprimer 2 100 emplois, est un exemple emblématique. Pour la seule Ile-de-France, 100 000 emplois vont être supprimés. Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint le chiffre record de 24,5 %. Que dire de plus ?
Comment s'étonner dans ces conditions que les patrons de PME soient à nouveau pessimistes ? 53 % d'entre eux tablent sur une détérioration de la conjoncture dans les six prochains mois. Comment s'étonner que Chirac et Juppé soient au plus bas dans les sondages et que 69 % des Français se déclarent mécontents de la politique menée par le Gouvernement ?
C'est d'ailleurs toute la classe médiatico-politique qui dégringole dans l'esprit des Français. Les affaires n'en finissent pas de répandre leur odeur nauséabonde. Politiciens véreux, piteux hommes « d'affaires » (qui n'auront jamais autant mérité leur nom !), tartuffes du petit écran, Rouletabille gangrenés par les polices parallèles, se retrouvent dans les cabinets des juges d'instruction, les prétoires et les cours de prison. Le bottin mondain du Tout-Paris est en passe de se confondre avec une levée d'écrou… Barbouzes, mythomanes, escrocs, corrupteurs, corrompus, députés, sénateurs, maires, ministres, emplissent les colonnes des chroniques judiciaires. Ceux qui doutent de l'état avancé de pourrissement du système liront avec profit le dernier livre du capitaine Barril, « Guerres secrètes à l'Élysée » …
Comment dans ces conditions être surpris que les Français éprouvent un immense dégoût à l'endroit de la politique ? Comment s'étonner de leur défiance quand on sait que plus de 2 millions de nos concitoyens ne gagnent que le Smic ? Comment les corrompus qui nous dirigent et accumulent les mallettes de billets pourraient-ils comprendre les problèmes de leurs contemporains qui vivent avec à peine 5.000 F par mois ? Savent-ils seulement que de plus en plus de jeunes diplômés perçoivent le seul RMI, et qu'un quart des bénéficiaires ont aujourd'hui moins de trente ans. Au 30 juin de cette année, près de 994.000 foyers, (dont 108 903 dans les DOM), percevaient le RMI, soit une progression de 4,99 % en un an. Voilà le résultat concret de ceux qui en 1981 voulaient « changer la vie », et n'ont réussi qu'une chose, créer les « nouveaux pauvres » !
Il y a 18 mois, l'élection présidentielle et les élections municipales avaient vu notre Mouvement créer la surprise. Nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin. A un peu plus d'un an des élections régionales, cantonales et législatives, nous incarnons encore et toujours le seul espoir de renaissance. Car entre eux et nous, il n'y a plus rien. Eux incarnent les affaires, les tromperies, la misère. Nous, nous sommes l'espoir. Seuls à tenir un langage de vérité, nous sommes aussi les seuls à proposer des solutions réalistes, humaines et de bon sens pour endiguer la montée du chômage, de l'immigration, de l'insécurité, du fiscalisme, du laxisme.
L'année qui vient sera marquée par un évènement-clé dans la vie du Front national. Les 29,30 et 31 mars, nous tiendrons notre Xème Congrès. Ce sera l'occasion pour nous de présenter notre plate-forme politique pour les échéances électorales de 1998. C'est une grande entreprise. Il faut s'y atteler dès maintenant. Dans les semaines à venir, vous serez appelés à participer à nos pré-congrès départementaux, dans un esprit de concorde, un esprit constructif, un esprit positif. Foin des querelles ou des ambitions personnelles ! La politique ne consiste pas à satisfaire des ambitions, mais à conduire les affaires d'un pays en prenant en compte ses intérêts supérieurs. Sachez vous en souvenir. En compagnie de vos secrétaires départementaux, je compte sur vous pour préparer la renaissance de la France de demain. Notre renouveau sera à la mesure de notre volonté et de notre courage.