Texte intégral
Élysée reporter : Pourquoi les Français sont-ils aussi pessimistes ?
Bernard Pons : C'est vrai aujourd'hui, le parcours est difficile. Nos concitoyens sont sévères à l'égard du gouvernement. Ils voudraient des résultats tout de suite. Nous aurions dû, au lendemain des élections présidentielles dire quelle était la situation de la France. Je rappelle que le deuxième budget de l'État est le remboursement de la dette. Les objectifs fixés par le candidat Chirac restent valables mais ils seront atteints à moyen terme. Le gouvernement doit être solidaire autour du Premier ministre qui fait une politique courageuse, certes impopulaire et mal comprise mais qui doit porter ses fruits. Il faut avoir le courage de changer pour s'adapter. Le temps est compté, les transformations mondiales vont vite. La politique du président est tout à fait opposée à celle de son prédécesseur qui voulait « laisser du temps au temps ».
Élysée reporter : Comment va la majorité présidentielle ?
Bernard Pons : Je ne comprends pas certaines impatiences à l'intérieur de notre majorité présidentielle. La majorité s'exprime, c'est son droit et son devoir, mais en préservant l'essentiel, il faut qu'elle soit solidaire de la politique menée par le gouvernement. Nous pourrons gagner les élections de 98, si nous sommes déterminés, si nous ne faisons pas la politique de nos prédécesseurs et si, malgré les difficultés, la solidarité avec le gouvernement est totale.
Élysée reporter : Comment aider le président ?
Bernard Pons : Il ne faut pas avoir d'états d'âme et il ne faut pas faire de démagogie pour préserver sa popularité. Le manque de convictions peut détourner nos concitoyens des hommes politiques. Il faut avoir le courage de ses opinions et ne pas avoir les yeux fixés sur les sondages. Si en 1940, les instituts de sondage avaient existé, le 18 juin, le général de Gaulle n'aurait pas lancé son appel. Un homme politique responsable ne doit pas cultiver l'impopularité mais il ne doit pas abdiquer les valeurs fortes auxquelles il croit. Je suis un fidèle de Jacques Chirac, je sais qu'il réussira et qu'il sera un grand président.
Élysée reporter : Êtes-vous un ministre technique ou politique ?
Bernard Pons : Il n'y a pas de technique sans politique.
Je suis un ministre politique dans un grand ministère technique : avec les transports, l'équipement, le logement et le tourisme qui est aussi une activité économique créatrice d'emplois, je suis en quelque sorte le ministre de la vie quotidienne des Français. C'est une charge lourde mais passionnante.
Dans l'appréhension des grands dossiers de ce ministère et dans les arbitrages auxquels ils conduisent, il y a, à l'évidence, un aspect politique important.
Élysée reporter : Votre association des amis de Jacques Chirac est-elle un club de groupies ?
Élysée reporter : Non, encore moins un rassemblement de grognards !
Sur 240 participants au dîner, il y a beaucoup d'anciens amis fidèles de Jacques Chirac mais aussi des jeunes.
Cette association a vocation à rassembler ceux qui l'ont connu à différentes étapes et qui lui sont restés fidèles, ceux qui ont un lien d'affection au-delà de l'activité politique.
Élysée reporter : Le chiraquisme a-t-il un avenir ?
Bernard Pons : Il y a derrière Jacques Chirac une grande relève et notamment beaucoup de jeunes qui ont été séduits par son discours et la démarche politique de sa campagne.
Le président de la République reste proche de la jeunesse parce qu'il est proche des réalités quotidiennes.
Il y a des déceptions, c'est normal parce que tout ne se concrétise pas tout de suite.
Il faut de la persévérance.
Élysée reporter : Votre action politique prioritaire ?
Bernard Pons : Je suis un ministre qui essaie de bien faire son travail.
Aujourd'hui, je suis à l'écoute, j'agis et j'explique.
La vraie politique, ce n'est pas de caresser les électeurs dans le sens du poil.