Discours de M. Edmond Hervé, ministre chargé de l'énergie, sur les énergies nouvelles et renouvelables, Nairobi le 12 août 1981.

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Circonstance : Conférence des Nations unies sur les énergies nouvelles et renouvelables à Nairobi du 10 au 21 août 1981

Texte intégral

Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous dire au nom de la délégation française combien celle-ci est satisfaite de vous voir à la tête de notre conférence, et de joindre sa voix aux autres délégations pour vous présenter ses félicitations. Les autorités kenyanes ont manifesté un sens de l'organisation et de l'hospitalité qui mérite tous nos éloges.  Il me plaît également de saluer M. Iglésias, secrétaire général de la conférence, dont l'intelligence et le savoir-faire suscitent chez nous tous la plus haute considération et l'amitié. Avec son équipe compétente et dévouée à la coopération internationale, il a su mener à bien la phase préparatoire, et la conférence s'ouvre maintenant sous les meilleurs auspices, qu'il en soit remercié.

Joignant sa voix à celle de la Communauté européenne, mon gouvernement est heureux de l'occasion qui lui est donnée, quelques semaines avant la conférence de Paris sur les pays les moins avancés, de pouvoir exprimer ses vues sur l'un des domaines essentiels du développement économique et social, je veux parler de l'énergie,

La conférence de Nairobi  intervient en effet à un moment opportun, convoquée en décembre 1978, à la veille d'événements majeurs sur le marché de l'énergie, elle se tient dans un contexte qui rend plus que jamais nécessaire la transition vers un nouvel ordre énergétique mondial mieux équilibre, moins conflictuel et plus soucieux des aspirations légitimes des Etats, notamment celles des pays en développement déficitaires en énergie. Cette transition repose avant tout sur des politiques nationales vigoureuses, mais celles-ci doivent désormais trouver leur prolongement dans un processus de concertation  internationale qui débouche sur une action commune à long terme fondée notamment sur la coopération.

Le président de la République française n'a cessé depuis deux mois de réaffirmer son attachement au lancement de négociations globales entre le Nord et le Sud, dont l'énergie constitue désormais un volet essentiel. Le rôle que joue l'énergie dans l'activité et les relations économiques internationales autant que dans l'accélération du développement rend nécessaire et inévitable un dialogue élargi, dont les maîtres mots devraient être, en matière énergétique, la prévisibilité des approvisionnements et un effort international accru pour la mise en valeur des ressources énergétiques propres des pays en développement importateurs d'énergie. Le prochain sommet de Cancun fournit, à cet égard, l'occasion de rapprocher les points de vue avant la reprise des travaux de l'assemblée générale en vue du lancement des négociations globales, et un succès à Nairobi ne peut que faciliter un tel rapprochement,

Mais cela ne diminue en rien l'importance des orientations qui doivent être prises au plan national par les pays industrialisés et par les pays en voie de développement :
1) Les politiques énergétiques des pays industrialisés ne doivent pas constituer un handicap à l'accès du tiers monde aux ressources rares ou non renouvelables. Ils doivent pour cela choisir des modes de croissance sobres en énergie, visant au plafonnement à long terme de l'utilisation des énergies non renouvelables, et diversifier leurs approvisionnements en énergie afin de réduire la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.
2) Pour les pays en développement, les politiques nationales devraient faciliter l'accès aux hydrocarbures, et, le cas échéant, à leurs ressources propres dans ce domaine, qui restent en effet indispensables à la satisfaction de leurs besoins en énergie. Mais pour ces pays également, la transition vers un autre avenir énergétique doit être préparée sans attendre, et des systèmes énergétiques nouveaux, qui ne seront pas une simple transposition de ceux du Nord, doivent être conçus et mis en oeuvre, dans le respect de leurs objectifs propres de développement.

Quant à nous, pays industrialisés nous sommes prêts à mettre en commun les connaissances dont nous disposons en matière de technologie avancée dans le domaine énergétique pour que d'autres puissent les développer à leur plein avantage dans le respect des objectifs et des conditions propres à chaque pays.

Dans cette perspective, la conférence de Nairobi, et le programme d'action qui y sera adopté, doivent-nous permettre d'aborder de front les problèmes suivants :
1° Quelles sont les perspectives offertes par les énergies nouvelles et renouvelables ?
2° Quelle priorité est donnée à la coopération internationale ?
3° Quelle est l'action de la France en matière d'énergies nouvelles et renouvelables ?

I. – Les perspectives offertes par les énergies nouvelles et renouvelables : la nécessité d'un inventaire

Si l'on veut que la conférence de Nairobi atteigne son objectif premier de sensibilisation des responsables et des opinions, elle se doit avant tout de permettre une meilleure appréciation des potentialités offertes par les énergies nouvelles et renouvelables. S'il convient de ne pas surestimer la place que ces énergies peuvent prendre à court terme dans la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux, il ne faut pas pour autant négliger les contributions parfois très spécifiques qu'on peut attendre de leur utilisation. Ces contributions dépendent en effet de facteurs très divers, d'ordre socio-culturel, géographique et climatique, autant que technique et financier.

Ainsi, l'accès à l'information et à l'éducation, l'irrigation villageoise, les conditions d'hygiène et de santé peuvent être grandement améliorés par les quelques kilowattheures produits par des cellules photovoltaïques là où une extension du réseau électrique entraînerait des coûts excessifs. De même, des économies d'énergie substantielles ainsi qu'un ralentissement du déboisement et de l'érosion des sols qui en résulte peuvent être obtenus, dans un premier temps, par une amélioration du rendement des fours à bois ou à charbon de bois.

Afin d'assurer une bonne orientation et une saine répartition dans le temps de leurs opérations de pré-investissement et d'investissement, les gouvernements devraient, à l'issue de cette conférence, être en mesure de déterminer, entre les diverses formes d'énergies nouvelles et renouvelables et les énergies fossiles éventuellement disponibles, celles qui sont le mieux adaptées à leurs besoins pendant la période actuelle de transition énergétique.

Pour éclairer ces choix essentiels parce qu'ils engagent le long terme, il est nécessaire que les autorités gouvernementales responsables puissent disposer d'une référence de base présentant les principaux critères économiques –  entendus au sens le plus large –  de choix entre ces énergies.

Monsieur le président, permettez-moi d'indiquer dès maintenant que la France entend demander à la conférence que soit établi, sur la base des indications précises contenues dans les documents préparatoires soumis par le secrétariat, un « inventaire économique des énergies nouvelles et renouvelables ». Un tel inventaire devrait, à notre sens, présenter sous la forme d'un document concis, concret et objectif, l'état des énergies nouvelles et renouvelables et les critères techniques et socio-économiques qui président au choix de leur mise en valeur et de leur utilisation.

II. – Priorités de la coopération internationale et propositions françaises

Au-delà de cet inventaire, la réalisation de programmes de coopération bilatérale ou multilatérale suppose avant tout, dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables, le renforcement des capacités nationales pour définir des politiques énergétiques globales et la mise en place de structures d'appui locales disposant des moyens adaptés. Mettre l'accent sur cette question, comme le fait à juste titre le programme d'action, n'est pas se dérober aux actions concertées au niveau international, mais résulte de notre souci de promouvoir un développement réellement autonome qui ne soit pas la simple reproduction des modèles industriels de l'Est ou de l'Ouest. C'est en s'appuyant sur des politiques et des moyens nationaux clairement établis que la coopération internationale trouve sa pleine mesure.

Quelles sont, aux yeux de la délégation française, les mesures préalables à prendre au plan national, et quel peut être l'appui apporté par la France dans ce domaine ?

1) Il convient en premier lieu de mieux intégrer les énergies nouvelles dans les différents projets de développement.

Si les énergies nouvelles ne peuvent créer le développement, elles doivent le renforcer. Il importe que dans la définition des stratégies nationales ou régionales de développement, le rôle des énergies nouvelles ne soit pas négligé. Cette conception intégrée du développement est pour l'énergie une nécessité : les politiques énergétiques ne sont en effet pas seulement déterminées par les modèles de développement, elles les déterminent tout autant. La nécessité d'une planification énergétique globale est donc nécessaire. Cette planification énergétique globale doit, notamment :
– agir sur les facteurs techniques économiques et sociaux qui déterminent la demande d'énergie ;
– retenir des choix technologiques qui permettent la prévision et l'ajustement des besoins en personnel qualifié et en infrastructure ;
– valoriser prioritairement des sources d'énergies locales qui favorisent la décentralisation de la production comme celle de la consommation d'énergie ;
– préserver et améliorer l'environnement.

Nous souscrivons donc pleinement à la proposition énoncée par le programme d'action, de mener systématiquement dans les prochaines années des évaluations des besoins et des ressources en énergie. Pour sa part, la France est prête à contribuer à la réalisation de cet objectif en mettant au service des pays qui le souhaitent les compétences que ses organismes ont acquises.

Afin de favoriser la coopération internationale dans ce domaine, les pouvoirs publics français ont suscité la création de TRANS ENERG, organisme spécialisé qui peut faire appel à l'ensemble des compétences françaises, universitaires comme  professionnelles, et qui couvre toute la gamme des opérations liée à la définition et à la mise en oeuvre des politiques énergétiques. Une part accrue de nos financements bilatéraux est d'ores et déjà affectée à des actions de ce type.

De même, nous soutenons les interventions dans ce domaine des organismes multilatéraux – comme la Banque mondiale, le programme des Nations unies pour le développement, la Communauté européenne – et souhaitons que les moyens qu'ils consacrent aux énergies nouvelles et renouvelables soient renforcés.

2) Il faut également que des programmes de formation soient mis en place afin que, tant au niveau de la conception que de l'exécution, ces pays disposent des hommes et des équipes qui inventeront, adapteront et utiliseront les nouvelles techniques énergétiques. Aussi bien le gouvernement français entend-il réaliser un effort accru en faveur de la formation des responsables énergétiques du tiers monde, en articulant son action autour des points suivants :
– apporter un soutien prioritaire aux instituts du tiers monde dont la mission est de former des responsables dans le secteur de la planification énergétique ;
– favoriser l'adaptation des actions de formation existantes en vue de les orienter davantage vers l'énergie en général et le recours aux énergies nouvelles, un travail de sensibilisation sur ce thème dans les cycles de formation générale, par exemple, ou un appui logistique à la maintenance d'équipements qui peut être fourni par des établissements techniques, sont des suggestions qui pourraient être examinées utilement avec nos partenaires du tiers monde ;
– assurer le renforcement et la coordination des actions de formation menées en France, qui ne sauraient être concurrentes mais complémentaires de celles réalisées par les pays en développement eux-mêmes.

Nous accueillons également avec intérêt ce qui pourrait être fait grâce aux initiatives multilatérales. En s'appuyant sur les organes existants, en particulier au niveau régional en mettant en place un système conçu et géré par les pays en développement en fonction de leurs objectifs et de leurs besoins propres, il est possible de promouvoir une véritable entraide internationale dans le domaine de la formation.

3) En matière de financement, la France s'est engagée, vous le savez, à accroître très sensiblement son effort d'aide publique au développement dans les années à venir. En 1980, 150 millions de dollars globalement ont été consacrés par la France à l'aide bilatérale en faveur des énergies nouvelles et renouvelables. Pour l'avenir, des moyens accrus seront affectés soit de façon bilatérale, soit par l'intermédiaire des institutions financières multilatérales, à la mise en valeur des énergies nouvelles. Il nous semble également que l'ensemble des programmes d'aide bilatérale ou multilatérale pourrait être revu et adapté afin d'apporter une contribution plus efficace à l'amélioration de la situation énergétique des pays bénéficiaires.

Si l'énergie n'est pas en effet un secteur de l'économie qui peut progresser au détriment des autres, elle constitue un élément de la politique économique qu'il convient de valoriser au mieux. Aussi, nous ne souhaitons pas créé, au sein de nos organismes de coopération, des institutions ou des procédures particulières aux énergies nouvelles. Ce serait négliger le caractère intégré du développement et compromettre inutilement la souplesse des mécanismes d'aide et leur aptitude à répondre aux besoins prioritaires de nos partenaires.

Au plan multilatéral, il convient de rechercher les formules qui permettent la mobilisation effective de moyens additionnels en faveur du développement énergétique du tiers monde. L'effort accru que consent dans ce domaine la Banque mondiale depuis 1979 est tout à fait appréciable et devrait pouvoir être intensifié grâce à la mise au point de formules nouvelles. Le président de la République française a marqué à plusieurs reprises le prix qu'il attachait au projet de création d'une filiale « énergie » de la Banque mondiale qui, par une répartition originale du capital et par son effet d'entraînement, accroîtrait les moyens en faveur de l'énergie sans réduire pour autant les actions menées dans d'autres secteurs. Cette initiative consacrerait la coresponsabilité dans le développement énergétique du tiers monde et conforterait les efforts déjà appréciables des pays exportateurs de pétrole.

Il nous faut également réfléchir à la plus grande efficacité des actions nationales et internationales qui pourrait résulter d'une concertation appropriée des donneurs d'aides. L'expérience que nous avons de ce type de coopération effectué sur une base consultative, nous conduit en effet à penser qu'il s'agit là d'une idée féconde qui facilite la mobilisation des fonds sur des projets au financement parfois incertain. Pour sa part, la France pourrait souscrire à une formule qui mettrait en place des consultations régulières en vue de faciliter des cofinancements sur des projets de mise en valeur d'énergies nouvelles.

III. – Les énergies nouvelles et renouvelables en France : la poursuite d'une action de progrès ouverte à tous

Nous avons souligné l'intérêt que la France porte au développement des énergies nouvelles et renouvelables partout dans le monde, mais la France elle-même qui, vous le savez est faiblement dotée en énergies fossiles, doit plus que d'autres exploiter ses propres énergies nouvelles et renouvelables pour satisfaire ses besoins d'énergie et réduire sa dépendance extérieure.

Elle a donc été conduite à se doter des moyens nécessaires au développement des énergies nouvelles et renouvelables. Le gouvernement français issu des dernières élections a l'intention de renforcer ces moyens et, le cas échéant, de les réorienter, à la lumière notamment des échanges et des discussions dont cette conférence fournit l'occasion.

Ce renforcement, nous l'encourageons pour des raisons économiques que j'ai citées plus haut, mais également pour des raisons politiques. L'exploitation des énergies nouvelles et renouvelables est en effet un des meilleurs moteurs de la décentralisation et de la prise en charge par les citoyens de leur propre avenir, et en ce sens elle s'inscrit parfaitement dans notre conception de la démocratie et du socialisme.

L'ampleur et la diversité de nos actions de recherche-développement, de formation, d'adaptation des équipements et d'incitation à l'utilisation des énergies nouvelles et renouvelables ont été portées à votre connaissance à travers le document national français, dont les services du secrétariat ont bien voulu assurer une large diffusion, et je les en remercie. Vous avez ainsi pu constater que la France est active dans la quasi-totalité des secteurs que nous sommes appelés à étudier ici, qu'il s'agisse de l'énergie hydraulique ou de l'énergie éolienne, de l'énergie solaire directe ou de l'énergie des océans. Le gouvernement, entend cependant mettre l'accent sur plusieurs domaines dont l'incidence devrait largement dépasser le seul cadre national. Il s'agit de la valorisation énergétique de la biomasse, du développement d'une industrie photovoltaïque et des techniques du solaire thermique et thermodynamique, ainsi que la mise au point des techniques permettant l'exploitation des ressources en géothermie. La politique volontariste du gouvernement est relayée par l'action d'organismes publics spécialisés compétents et dynamiques. Permettez-moi de citer, entre autres, le commissariat à l'énergie solaire pour l'énergie solaire entendue au sens large, le bureau de recherches géologiques et minières pour la géothermie, l'Institut national de la recherche agronomique et le centre d'études et d'expérimentation du machinisme agricole tropical pour l'énergie de la biomasse, Electricité de France pour l'hydraulique.

Notre voeu est que le dynamisme de ces organismes, comme d'ailleurs celui de nos entreprises, de nos bureaux d'études et de nos laboratoires, trouve de plus en plus d'occasions de contribuer – non seulement en France mais aussi dans les pays en développement – à faciliter la transition énergétique dans laquelle nous sommes tous engagés.

Je voudrais, Monsieur le Président, conclure cet exposé forcément partiel de ce que nous faisons et de ce que nous voulons faire dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables, en me faisant ici l'interprète du président de la République française auprès de cette assemblée éminente pour vous dire tout l'attachement que nous portons au renforcement de la coopération internationale sur les bases les plus équitables et les plus fécondes possibles. Dans la mise en oeuvre de sa politique de coopération et de développement, la France entend faire preuve de toute la disponibilité et de l'ouverture d'esprit qu'entraîne une telle exigence.

D'ores et déjà, à l'aube de cette conférence, celle-ci constitue, grâce au sérieux des travaux préparatoires qui ont réuni des dizaines de spécialistes éminents, un acquis indéniable. La délégation française souhaite que le programme d'action sur lequel nous nous mettons d'accord permette également un progrès décisif.

Il faut d'abord qu'il présente, à partir des documents nationaux, des rapports techniques préparés pour la conférence de l'exposition organisée en marge de celle-ci et des discussions des experts en commission, une première ébauche de jugement objectif. Il faut, en second lieu, qu'il dresse le bilan des actions menées par les organisations internationales, les gouvernements, les entreprises, les bureaux d'études, les laboratoires, les universités en vue de définir et de faciliter l'usage optimal des différentes formes d'énergie étudiée par la conférence. Il convient également que des priorités doivent être clairement établies. A cet égard, des actions d'urgence devraient être prévues dans le cadre du développement agricole et pour lutter contre le déboisement et la désertification qui menacent si gravement bon nombre de pays, notamment en Afrique. Parallèlement, certaines techniques d'ores et déjà fiables et économiquement viables, tels le pompage photovoltaïque de grande série, l'utilisation du gazogène dans les transports et dans le machinisme agricole – je pense notamment au tracteur à gazogène – et la diffusion des digesteurs de biogaz, devraient faire l'objet de mesures concrètes dans le programme d'action immédiate que nous sommes appelés à définir.

Ce que le programme de Nairobi pourra comporter dans ces domaines constituera une contribution importante à la Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés qui doit se tenir à Paris dans trois semaines. La France est prête à examiner le moment venu les tâches dont elle pourrait se charger, seule ou en collaboration avec d'autres pays.

Monsieur le Président, la France appelle de ses voeux une négociation élargie au sein de laquelle l'ensemble des problèmes relatifs à l'énergie devraient être abordés. La conférence de Nairobi a, quant à elle, un objet plus restreint, mais qui est en lui-même d'une importance considérable : donner au développement des sources d'énergies nouvelles et renouvelables, l'impulsion que les populations attendent de leurs gouvernants et dont le monde a aujourd'hui besoin.

Les préoccupations que je viens d'exprimer devant vous se situent dans le droit-fil des propos (1) tenus récemment par le président de la République française. Il a ainsi rappelé solennellement que la France entendait désormais tenir, je cite : « un langage ouvert à l'immense rumeur du monde qui veut naître et à l'aspiration de 2 milliards d'êtres humains qui veulent voir reconnue et concrètement garantie leur propre dignité. Ce sera notre honneur à tous de favoriser dialogue et compréhension entre les cultures et de travailler à l'établissement, dans l'intérêt mutuel des pays industrialisés et des pays en voie de développement, d'un ordre mondial plus équitable ».


Je vous remercie, Monsieur le Président.


(1) Propos tenus devant le corps diplomatique (10 juin 1981).