Article de M. Jacques Voisin, secrétaire général de la CFTC, dans "La Vie à défendre" de janvier 1998, sur la régression de la CFTC aux élections prud'homales et sur les moyens d'augmenter l'implantation de le CFTC, intitulé "L'Option terrain".

Prononcé le 1er janvier 1998

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Texte intégral

La désaffection des électeurs pour les élections prud'homales a surpris l'ensemble des organisations syndicales. En ce qui nous concerne, au lieu de progresser, conformément aux tendances données constamment dans les élections pour les Délégués du personnel et les Comités d'entreprise, conforme ment aussi à la progression sensible des adhésions, nous perdons 1 point. Le choc est rude pour tout ceux qui s'engagent dans le syndicalisme d'inspiration chrétienne que nous représentons.

Il nous faut donc écouter, analyser, comprendre pour mieux recentrer nos efforts. Il faut davantage aider nos militants CFTC, leur donner tous les moyens d'aller à la rencontre des personnes, leur apporter des réponses et en priorité pour ceux qui connaissent les situations les plus précaires. Le dernier Conseil confédéral a donné la première impulsion. Six axes ont été tracés sur lesquels nous allons concentrer nos efforts.

Tout commence, bien sûr, par l'implantation. Partout où notre implantation est forte, où les militants sont nombreux, la CFTC progresse. C'est donc d'abord notre qualité d'écoute des besoins des salariés, la qualité des services rendus, la volonté de donner une forme construite et durable à notre action par le renforcement de nos sections et l'implantation de nouvelles sections qui doit devenir notre souci permanent.

Il faut organiser nos structures. C'est tout le sens de la réforme engagée pour rendre du temps à l'action et renforcer l'appui sur le terrain.

Bien sûr, et c'est le second axe, il faut renforcer la formation des militants et des dirigeants. Il faut renforcer égale ment (troisième axe) nos méthode de travail : sélections des priorités, communication interne, analyse prévisionnelle des risques sociaux.

Notre communication externe est à affirmer, en particulier dans la valorisation de nos actions d'entreprise, dans leur présence dans l'ensemble des médias et tout particulièrement à la télévision. C'est notre quatrième axe.

Ce qui suppose, comme cinquième orientation d'approfondir et de moderniser l'image globale de notre confédération, ce qui va de pair avec notre der nier axe qui concerne plus particulièrement notre positionnement, nos valeurs, nos propositions à ancrer davantage sur les initiatives de terrain.

Ce travail nous concerne tous. Les négociations qui s'ouvrent sur l'aménagement et la réduction du temps de travail en faveur de l'emploi nous donnent une chance formidable de renforcer notre syndicalisme. Au-delà des positions tranchées des uns ou des autres, c'est l'occasion de négocier l'organisation du travail et une meilleure articulation entre vie personnelle et vie professionnelle. De même, le mouvement des chômeurs nous invite à inventer encore davantage d'actions, sur le terrain de solidarités concrètes.

Les Comités d'entreprise gèrent aujourd'hui 50 milliards de francs pour les activités culturelles et sociales. Que pouvons-nous faire pour les anciens salariés qui ont été contraints de quitter l'entreprise ?

C'est l'ensemble de ce projet que nous vous invitons à porter tous ensemble. Vive la CFTC !