Interviews de M. Jacques Godfrain, ministre délégué à la coopération, dans "La Croix" et à Sud Radio le 18 septembre 1996, sur les relations franco-maliennes, le problèmes des immigrés clandestins et des sans-papiers et l'aide à l'Afrique.

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Circonstance : Voyage officiel au Mali de M. Jacques Godfrain les 23 et 24 septembre 1996

Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - La Croix - Sud Radio

Texte intégral

La Croix - 18 septembre 1996

La Croix : On a beaucoup parlé du Mali, ces dernières semaines en France, parce qu’une grande partie des « sans-papiers » de l’église parisienne de Saint-Bernard étaient maliens. Fin août, deux charters français ont débarqué à Bamako 57 Maliens en situation irrégulière. Vous vous rendez au Mali en visite officielle, les 23 et 24 septembre. Pourquoi avoir choisi d’aller dans la région de Kayes, à l’ouest du pays ?

Jacques Godfrain : Ce voyage est prévu de longue date. La coopération, pour moi, est faite pour le mieux-être des populations les plus pauvres, pour changer la vie des plus démunis, construire un dispensaire, une école, ici, un tout-à-l’égout, ou encore un puits, là. Elle est bien loin de l’image d’Épinal, des voitures et hôtels climatisés, des palais, de ce que l’on appelle « les éléphants blancs », ces grands projets aussi gigantesques qu’inadaptés. La coopération n’est pas faite seulement pour les villes mais aussi pour les campagnes. Et puis, la communauté malienne est la plus importante au sein de l’immigration africaine en France.

Il s’agit de faire en sorte que les Africains se sentent bien chez eux, ne rêvent pas de départ. Le savez-vous ? Kayes est la région du Mali et d’Afrique noire francophone où la population est la plus mobile qui soit. Ainsi, sur les 40 000 Maliens hommes vivant dans notre pays, plus de 80 % d’entre eux sont de Kayes alors que seulement 12 % de la population du Mali vit dans cette région. Dans la tradition soninke, l’ethnie de cette région, tout homme, selon le rite initiative se doit de voyager, de faire ses preuves ailleurs, avant de revenir au pays. Mais cela n’explique pas tout. L’extrême pauvreté explique aussi le rêve de départ, d’immigration.

La Croix : Vous venez donc dire en terre africaine, aux Maliens et aux Africains : « Restez chez vous » ?

Jacques Godfrain : Je ne vais pas à Kayes avec « les valises pleines », ni faire ce que certains voudraient voir comme un voyage de « rédemption », pour faire absoudre, par mon intermédiaire, le gouvernement français des expulsions par charter de Maliens. Non, je viens discuter avec les familles des émigrés, les autorités locales, de ce que l’on pourrait faire ensemble pour éviter une immigration sauvage. Dans cette région, il y a de vrais problèmes de logements. Eh bien, nous pourrons proposer, par exemple, l’installation de briqueteries. Je veux tarir aussi une source de profit illicite pour les passeurs. Il y a des profiteurs sans scrupules qui, dans les villages, proposent aux gens de les conduire en France, moyennant de fortes sommes.

Or, un « sans-papiers », un clandestin, porte tort aux immigrés en règles. Tout cela doit être dit et complété par une chasse assidue aux travailleurs clandestins et aux employeurs qui les exploitent. La politique des charters est faite pour enlever à d’autres l’envie de venir en France illégalement.

La Croix : Mais, y a-t-il en France une réelle volonté de lutter contre le travail clandestin ?

Jacques Godfrain : Écoutez, quand j’étais questeur à l’Assemblée nationale – de 1991 à 1996 – j’ai demandé que l’on contrôle les entreprises effectuant des travaux pour l’assemblée, afin de vérifier qu’elles n’emploient pas de clandestins. En effet, chaque année, au mois d’août, on profite des vacances parlementaires pour faire quelques travaux, peinture, électricité ou autre. Et l’on fait appel à l’entreprise qui est ouverte. L’Assemblée nationale risquait de se retrouver à employer malgré elle des clandestins, par l’intermédiaire d’entreprises sous-traitantes…

La Croix : Ne finit-on pas par oublier qu’il y a surtout des immigrés en règle en France ?

Jacques Godfrain : Je veux le dire et le répéter : l’immigré en règle sera toujours le bienvenu. Je l’ai personnellement prouvé au début du moins d’août sans en faire un battage médiatique : quand j’ai vu des immigrés en situation régulière – dont près de 40 Maliens – se faire expulser de leur foyer par le député et maire de Montreuil (Jean-Pierre Brard, communiste refondateur), je suis allé personnellement leur exprimer ma solidarité. Personne alors ne s’intéressait à ces Maliens. C’est là, dans la conversation, qu’ils m’ont appris qu’ils envoyaient de l’aide à leur famille, mais aussi à leur village pour lui permettre de se développer. Ces Maliens m’ont conforté dans l’idée qu’il fallait aller sur place, pour dialoguer et être à l’écoute.

La Croix : Lors de l’affaire de Saint-Bernard, le ministre de l’intérieur a proposé, entre autres aux « sans-papiers », de leur accorder une aide au retour, jusqu’ici réservée aux seuls réguliers…

Jacques Godfrain : L’aide au retour doit être réservée aux immigrés en règle, sinon elle constituerait un encouragement à l’immigration clandestine. De plus, donner un pécule à celui qui prend l’avion de retour n’a pas de sens : cet argent sera tout de suite dépensé. Mon ministère s’attache, pour sa part, à développer, dans les pays mêmes, des actions favorisant la réinsertion, en apportant un appui financier et technique aux personnes qui proposent un petit projet de développement. Ainsi, si un clandestin, rentré chez lui, élabore un projet de développement sérieux, viable, monter une briqueterie par exemple, là, je pourrais l’aider.

La Croix : Il n’empêche que ces expulsions par charters d’immigrés, fussent-ils clandestins, ne passent pas si bien que cela en Afrique ?

Jacques Godfrain : Contrairement à ce que l’on croit, les gouvernements africains comprennent la position de la France. Ils connaissent eux-mêmes des problèmes d’immigration. Les autorités angolaises ont d’ailleurs expulsé tout récemment, un millier de Maliens. Et à Bamako, il y a eu fort peu de manifestations antifrançaises. Vous savez, on parle de « charters » et l’on imagine le pire pour les expulsés. Mais les Maliens ont eu droit au même avion et aux mêmes prestations que les Français qui, il y a plusieurs mois, quittaient la République centrafricaine lors des mutineries.

 

Entretien avec « Sud-Radio » – Extraits - 18 septembre 1996

Sud-Radio : Jacques Godfrain, vous vous rendez, lundi et mardi prochains au Mali ?

Jacques Godfrain : Oui.

Sud-Radio : Vous allez donc rencontrer le président Konaré et puis, vous allez rencontrer des personnalités du Mali, de la majorité ou de l’opposition, et aussi des religieux, alors, après ce qui s’est passé en France, à l’église Saint-Bernard, je ne reviens pas sur toute cette histoire-là, est-ce que c’est un voyage de réconciliation avec le Mali ?

Jacques Godfrain : On ne s’est jamais fâché avec le Mali. Le président du Mali, que je connais bien et que j’ai encore vu avant-hier soir, a des problèmes de migration et d’expulsion autrement plus graves avec des pays africains voisins, par exemple, d’Afrique australe. Les migrations intra­africaines sont des problèmes qui bouleversent ces pays.

Sud-Radio : C’est un problème d’ethnies vers d’autres ethnies ; est-ce que ce sont des ethnies qui sont séparées par les États ? Qu’est-ce qui se passe ?

Jacques Godfrain : Il y a de tout. Si vous allez aujourd’hui dans les townships de Johannesburg, vous verrez des anglicans, vous verrez des Zaïrois, à qui on a dit que l’Afrique du Sud était un pays riche et qu’il fallait aller là-bas pour mieux gagner sa vie. Cela crée des villes de 20 000 habitants en une semaine. Voilà la réalité africaine aujourd’hui. Donc, nos malheureux illégaux qui viennent de Saint-Bernard vers le Mali, ce n’est rien, c’est une goutte d’eau par rapport à ce qui se passe dans les relations intra-africaines. Non, il n’y a pas de « fâcherie » avec le Mali. Par contre, je vais là-bas pour écouter ce que les gens souhaitent pour leur propre développement. Ils ont dans leur tête des envies, qui vont plus loin que les besoins. Certes, ils ont des besoins matériels : un meilleur chemin de fer, une meilleure route, de meilleurs logements, mais leur désir, c’est quoi ? Être pleinement responsables de leur destin, or, il faut qu’ils comprennent qu’en restant ici, en situation irrégulière, ils ne seront jamais maîtres de leur destin. S’ils s’investissent là-bas avec l’idée de créer des microentreprises, avec l’idée de faire de la production, de la valeur ajoutée dans leur village, là où ils sont nés : voilà un désir. Le vrai bonheur, c’est quand même de finir ses jours là où l’on naît. C’est ce que je leur propose.

Sud-Radio : Vouloir vivre au pays, c’était un slogan qu’on a connu en France ?

Jacques Godfrain : C’était un slogan au Languedoc, mais on peut très bien l’appliquer dans la région de Kayes.

Sud-Radio : Justement, d’une façon plus générale, quel doit être le rôle du ministre de la coopération dans les problèmes de flux migratoires ?

Jacques Godfrain : Le ministre de la coopération, c’est le ministre de la paix. La guerre, la violence, le terrorisme, se nourrissent du sous-développement, de la misère humaine, des inégalités. Et on ne le dit pas toujours parce que le non-dit est règle d’or dans ces domaines-là. Mais vous ne mesurez pas combien, tous les jours, le président de la République, lui-même, s’implique dans des médiations pour éviter des conflits, entre tel et tel pays, sur des problèmes frontaliers, sur des problèmes de partage de zones, pour des recherches pétrolières, sur des transferts d’ethnies, de pays à pays, en Afrique. Nous passons beaucoup de temps à éviter que l’Afrique soit un chaudron. Ne jugez pas l’Afrique sur ce qui se passe dans les Grands Lacs, c’est-à-dire au Rwanda et au Burundi. Le reste de l’Afrique, aujourd’hui, a un taux de croissance moyen considérable, entre 5 et 8 %, vit, au total, en paix et connaît une certaine richesse. Il y a des milliers d’emplois qui se créent en Afrique aujourd’hui dans la filière coton, dans la filière vivrière. Le ministre de la coopération sert à ça, à assurer la paix par le mieux vivre des gens.

Sud-Radio : Mais c’est un ministère énorme, combien de pays vous avez à couvrir exactement ?

Jacques Godfrain : Il y a actuellement, selon les Nations unies, 71 pays du monde classés ACP, Afrique-Caraïbes-Pacifique, mais j’ajoute aussitôt une chose, c’est qu’il y a le champ traditionnel d’une vingtaine de pays francophones avec lesquels la France a historiquement des accords de coopération.

Sud-Radio : Alors que fait la France, que peut faire le ministre pour d’abord, essayer de freiner cette immigration, cette tentation de venir en France, puisque c’est de la France qu’il s’agit, qu’est-ce qu’on fait d’abord au départ pour empêcher cela, ou le freiner ?

Jacques Godfrain : Au départ, il faut dire que ceux qui sont en situation régulière chez nous et qui respectent nos lois sont protégés par nous. Au contraire, ceux qui sont en situation irrégulière n’ont plus aucune chance de demeurer longtemps en France et qu’ils seront irrémédiablement remis à leurs autorités d’origine, ce que souhaitent ces pays d’ailleurs. C’est la première chose. Deuxièmement, nous suscitons de plus en plus de projets de proximité, des projets de coopération.

Sud-Radio : Par exemple ?

Jacques Godfrain : Faisons 50 dispensaires plutôt qu’un CHU, installons des petits ateliers au lieu de faire un immense barrage quelque part, installons, ici ou là, des pompes à eau solaires, comme ça se fait au Zimbabwe, par exemple, installons un aménagement pour des puits et l’accès à l’eau courante dans telle région du Niger. Il me revient en tête une action médicale que nous menons dans une des îles des Comores, parce qu’il vient des Comores, une nombreuse population qui transite par Mayotte et qui arrive à Marseille. Je suis allé leur dire personnellement que nous améliorions notre réseau sanitaire pour les soigner, pour qu’ils soient mieux chez eux plutôt que de courir les mers du monde et trouver quoi en France ? Les couloirs du métro ? C’est ce discours que je tiens en Afrique. J’ajoute une chose : si la coopération nous coûte, elle nous rapporte aussi une certaine paix, je viens de le dire. C’est également la présence de nos entreprises : je pense à Airbus qui équipe les lignes d’Air Afrique aujourd’hui, je pense à d’autres PME françaises qui sont très présentes en Afrique. Avec un pays comme la France, où il y a 3 millions à peu près de chômeurs, on ne peut pas se permettre de laisser passer l’influence de nos entreprises françaises en Afrique.

Sud-Radio : Il y a une contradiction apparente que nous recevrons sous forme de lettre de lecteurs, c’est comment la France qui doit de l’argent, peut-elle en prêter à d’autres ?

Jacques Godfrain : La France est endettée, c’est sûr. Ne revenons pas sur son historique mais enfin c’est comme ça : elle prête pour des projets de développement, elle ne prête pas à fonds perdu, elle ne prête pas pour ce qu’on appelle des « éléphants blancs », elle ne prête pas pour construire des palais qui ne servent à rien. Cette époque est révolue. La France prête de l’argent à travers un organisme, la Caisse française de développement ; cet organisme n’est pas déficitaire, cet argent est rendu, il y a des échéances. Quand on ne nous rend pas l’argent, on rompt les liens de coopération. Nous sommes sévères et on n’a pas mis un Aveyronnais par hasard à ce poste ! Vous connaissez l’adage : le premier argent gagné, c’est celui qu’on n’a pas dépensé. Alors, je dis clairement que nous prêtons de l’argent parce qu’il y a des projets rentables, et si, au passage, les entreprises françaises peuvent être intéressées, tant mieux.

Sud-Radio : Et question corollaire, est-ce que votre mission n’est pas rendue difficile par le fait que la population augmente beaucoup en Afrique ?

Jacques Godfrain : C’est effectivement un point important. Je vous rassure, d’une certaine manière dans les pays de ma zone, 40 pays, aujourd’hui, ont un taux de croissance supérieur au taux de natalité. Il y a cinq ans, il n’y avait qu’une vingtaine de pays qui avaient un taux de croissance supérieur au taux de natalité, donc on assiste à un net progrès pour que la natalité exagérée, ne dépasse pas l’enrichissement.

Sud-Radio : Vous dites, qu’est-ce qu’ils vont trouver en France, les immigrés, ils vont trouver les couloirs du métro, mais je parle, bien sûr, des immigrés en situation régulière, ils vont quand même trouver des aides sociales et même des emplois qui font qu’ils ont quand même à la fin du mois des sommes d’argent qui sont considérables, non pas par rapport à la France mais par rapport aux pays africains d’où ils viennent, la tentation reste quand même très forte de venir.

Jacques Godfrain : Oui mais, il y a vraiment quelque chose de positif dans ce qui s’est passé à Saint-Bernard, c’est que l’Africain a vu ces images et a compris que dorénavant, nous ne laisserions pas passer. Que le gouvernement français était déterminé pour, à la fois protéger ceux qui respectent nos lois et, en même temps, refouler ceux qui ne les respectent pas.

Sud-Radio : Alors, pour ceux qui veulent revenir au pays, je ne parle pas, je parle toujours, pardon, de ceux qui sont en situation régulière, mais qui veulent revenir au pays, est-ce qu’il faut des aides au retour comme on en a vu à une certaine époque, on donnait une somme d’argent…

Jacques Godfrain : Oui, l’inconvénient de l’aide au retour, c’est qu’elle s’adresse à la consommation. Il faut aider les gens à revenir, bien sûr, mais s’il s’agit simplement d’une goutte d’eau dans le sable, ça vaut pour trois mois. Ce qu’il faut, c’est susciter la création d’une activité générant une valeur ajoutée, et parmi ceux qui veulent revenir, nous avons plusieurs centaines de cas maintenant, s’ils nous disent : « je veux créer, par exemple, une entreprise de maraîchage, je veux faire de l’artisanat, je veux monter un petit commerce, je veux faire une station de réparation de véhicules », nous aidons. Il crée une richesse. J’ai visité au Niger, en pays touareg, un atelier d’artisanat créé par des femmes. Elles ont ainsi un revenu. Le tourisme va revenir au Niger parce que la paix est revenue chez les Touaregs. Je peux vous dire que ce petit revenu, issu du tourisme chez les Touaregs, fera en sorte qu’ils n’auront pas envie de venir en France, en immigrés clandestins. Je crois que c’est par la richesse locale qu’on aidera le plus ces gens pour leur vie future.

Sud-Radio : Il y a eu longtemps un vrai ministère des rapatriés, qui s’est progressivement effiloché. Quand est-ce qu’il n’y aura plus de ministère de la coopération ?

Jacques Godfrain : Écoutez, je crois qu’il y aura toujours des échanges entre les peuples pour leur mieux-être…

Sud-Radio : Ça portera un autre nom.

Jacques Godfrain : Oui, peut-être… le développement. Moi, je serais assez favorable à ce que le ministère de la coopération s’appelle aussi de la coopération et du développement. Vous savez que c’est un désir infini des hommes.

Sud-Radio : Cela dit, dans la tradition gaullienne, celle de la Ve République, il y a toujours eu un lien très fort entre la France et l’Afrique, et le président de la République a toujours été très vigilant sur la politique africaine de la France.

Jacques Godfrain : Oui, c’est normal, parce que, historiquement, les liens sont très étroits avec l’Afrique. Je voudrais rappeler une chose, évidemment ça touchera les classes d’âge un peu supérieures à la mienne, mais la libération de la France est issue du cœur de l’Afrique. Bien sûr, le discours a eu lieu à Londres, mais ce sont bien les bataillons d’Afrique, qui sont partis du Tchad et qui sont partis du Gabon, ce sont des Africains, des Sénégalais, des Maliens, qui sont venus combattre dans les rangs pour notre liberté. Je ne peux pas l’oublier. Personne ne peut l’oublier, même les générations les plus jeunes. Et puis, l’Afrique est porteuse de richesses que, peut-être nous-mêmes, nous avons perdues. L’Afrique a une civilisation de la solidarité. Comment exprimons-nous notre solidarité ici ? Dans nos pays industriels, occidentaux, par des tableaux statistiques, par des mathématiques, par des organismes administrés. La solidarité en Afrique, elle, est spontanée. Personne ne reste au bord du chemin dans un village, on ne meurt pas tout seul en Afrique. Or, aujourd’hui, en France, on découvre que les gens sont morts dans l’appartement d’à côté, des mois plus tard. Eh bien, si l’Afrique peut nous apporter, un jour le plus tôt possible, cette solidarité de la communauté, du village, de la famille, rétablir cette proximité entre les hommes, cette affection entre les hommes, elle nous aura bien rendu ce que nous lui avons donné.