Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un grand honneur et un plaisir de coprésider cette première séance plénière de la XIe conférence internationale sur le SIDA.
Cette conférence mérite plus que jamais le slogan que ses organisateurs lui ont choisi : « One World, One Hope » Car c'est sous le signe de l'espoir pour des millions de personnes touchées par le VIH/SIDA dans le monde que s'ouvre cette conférence.
En effet, depuis la conférence de Yokohama de 1994, des données nouvelles nous font espérer que nous sommes sur la bonne voie dans le contrôle de l'épidémie.
Au plan mondial, l'épidémie continue certes à se propager sur la plupart des continents. Cependant, nous commençons à assister à une stabilisation des nouveaux cas d'infections et ce, non seulement dans certains pays du Nord mais également au sein de certaines grandes communautés du monde en développement tels que la Thaïlande et l'Ouganda.
Pour la première fois, nous sommes donc raisonnablement en droit d'espérer que l'effort de prévention porte ses fruits et qu'il faut plus que jamais persévérer sur cette voie.
Au plan thérapeutique l'espoir repose également sur la prévention de la transmission mère enfant, sur la mise au point d'anti protéases et la bi, trithérapie chez les personnes porteuses du VIH/SIDA.
Tous ces éléments font penser que nous sommes à un tournant de l'histoire de l'épidémie. Grâce aux progrès de la thérapeutique, au prolongement de l'espérance de vie, nous pouvons espérer que le VIH/SIDA deviendra, dans un délai à moyen terme, une maladie chronique avec toutes ses contraintes mais qui ne portera plus la connotation de maladie irrémédiablement mortelle qu'elle a encore aujourd'hui.
Nous tous, nous sommes venues à cette conférence avec l'attente que les dernières avancées scientifiques nous permettent d'améliorer davantage la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans nos pays.
J'ai été personnellement confronté, dans mon pays, au problème de la mise à disposition de ces médicaments nouveaux.
En effet, le début de l'année 1996 a été marqué, en France, par l'arrivée de ces traitements. J'ai rappelé mon opposition au tirage au sort des patients susceptibles d'en bénéficier, dès lors que les essais thérapeutiques avaient montré la supériorité de ces traitements sur les stratégies thérapeutiques antérieures. J'ai demandé et obtenu que tout soit fait pour que les quantités de produits nécessaires soient disponibles.
Actuellement 10 000 de mes concitoyens en bénéficient.
Mais notre devoir est également d'assurer que ces progrès thérapeutiques ne bénéficient pas qu'à un groupe limité de pays les plus riches mais qu'elles soient étendues au plus grand nombre possible d'individus dans le monde.
Plus que jamais, la notion de solidarité internationale doit jouer afin qu'il n'y ait pas de prise en charge à deux vitesse, l'une pour les pays riches l'autre pour les pauvres, l'une pour le Nord, l'autre pour le Sud.
Je me félicite que cette conférence soit l'occasion pour l'ensemble des partenaires de se rencontrer, de dialoguer et de trouver des solutions pour que les médicaments disponibles sur le marché soient également accessibles aux pays les plus durement touchés par la maladie.
En effet, cette solidarité internationale implique un effort de tous : chercheurs, thérapeutes, décideurs politiques, professionnels de l'industrie pharmaceutique.
Cette conférence est également l'enceinte pour réaffirmer le rôle que doit jouer les personnes vivant avec le VIH/SIDA et le concept du GIPA « greater involvement of people living with HIV/AIDS ».
Ce concept est né du sommet de Paris sur le SIDA de décembre 1994 et je me félicite qu'il soit repris dans le cadre du programme ONUSIDA.
Mesdames, Messieurs, avant d'introduire le premier orateur, Monsieur Scott M Hammer, Deaconess Hospital-USA, qui va nous parler des avancées en matière de traitement antirétroviral et de la charge virale, je voudrais à nouveau remercier le Gouvernement du Canada ainsi que l'ensemble des organisateurs de cette conférence d'avoir rendu possible cette rencontre internationale qui, sans aucun doute restera un évènement marquant pour nous tous.