Déclaration de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, sur les relations franco-israéliennes et sur le redémarrage du processus de paix, Paris le 10 septembre 1996.

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Circonstance : Rencontre de M. de Charette avec M. David Lévy, ministre israélien des affaires étrangères, à Paris le 10 septembre 1996

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, bonjour

Je reçois David Lévy qui a été reçu par le président de la République et avec lequel nous avons poursuivi ici un très long échange de vues qui nous a permis de faire un tour d’horizon de quelques questions intéressant les relations bilatérales en Israël et la France, relations très intenses.

Vous savez que les relations, économiques par exemple, entre Israël et les pays européens représentent 60 % de l’activité du commerce extérieur israélien. C’est pour nous évidemment un partenaire très important. La France, et nos entreprises en particulier, font un effort réel et sensible, pour que les relations économiques, les investissements français en Israël et les activités israéliennes en France se développent. Tout cela fait partie de la vie quotidienne. Je suis sûr que ce n’est pas cela qui vous passionne, mais, pour nous il s’agit aussi de l’histoire entre nos deux pays.

J’ai redit à David Lévy, mon ami, quelle importance nous attachons à l’amitié franco-israélienne. J’ai eu de nombreuses occasions de le dire, mais je crois que c’est bien de le répéter pour le faire entrer dans la tête de chacun : la France est l’amie d’Israël. Elle est très attentive aux préoccupations légitimes de sécurité de l’État et de la population d’Israël. Dans le même temps, nous sommes aussi soucieux que le processus de paix, dans sa diversité, vis-à-vis de l’Autorité palestinienne, d’une part, vis-à-vis de la Syrie et du Liban, d’autre part, reprenne, se développe et s’approfondisse pour que la paix l’emporte sur les tensions. Nous avons évoqué à cet égard la situation en Palestine. Je me suis félicité, auprès de David Lévy, de cette poignée de mains attendue, mais très importante, entre le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et le président Arafat. Poignée de mains qui est, nous l’espérons tous, le point de départ d’actions concrètes, d’arrangements pratiques, d’une application de l’accord intérimaire et du redémarrage des négociations sur la deuxième phase des applications des accords.

J’ai naturellement évoqué tout une série de problèmes qui concerne l’actualité israélo-palestinienne que vous connaissez aussi bien que moi : la situation à Hébron, la situation à Gaza, la question du bouclage sur laquelle il y a des progrès significatifs qui ont été annoncés par le gouvernement israélien, ou bien un sujet qui intéresse la France, parce qu’elle y participe de façon très importante, c’est-à-dire le port de Gaza. Puis nous avons parlé des relations et des projets concernant le processus de paix avec la Syrie et avec le Liban. Nous avons évoqué ce que nous pouvons faire pour que le contact soit repris. Je crois que, dans ce domaine, les choses sont difficiles, mais la France en accord avec Israël, en accord aussi avec les autres partenaires, travaille de façon approfondie, en liaison avec les États-Unis, pour que les points de vue encore distincts se rapprochent. Bref, passer de la poignée de mains aux actes, faire en sorte que les fils soient renoués avec la Syrie et le Liban, tels sont les sujets qui nous ont retenus et sur lesquels nous avons souligné ensemble que nous cherchions loyalement, comme des partenaires et comme des amis, à avancer dans la bonne direction.