Texte intégral
Présent - 5 septembre 1996
Entendez le chant du peuple français
Nous nous considérons comme des hommes libres. À la différence de nos adversaires, nous ne sommes pas obsédés par une sempiternelle référence à ce qu’ils ont coutume d’appeler « les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire ».
À les entendre, l’histoire de notre pays se bornerait à la Seconde guerre mondiale, pis encore, à la seule déportation. Tout cela repose sur des présupposés idéologiques évidents. Dans ce domaine encore, nous sommes les seuls à avoir une vision saine et classique de notre passé.
De l’étude de ce passé, nous tirons des enseignements pour le présent et des perspectives pour l’avenir. Nous savons que notre peuple a connu des périodes noires au cours de son histoire, mais nous savons aussi que, par une sorte de grâce du Ciel, il a toujours su et pu éviter le pire. L’histoire de notre peuple est un encouragement à poursuivre notre combat, envers et contre tout. Elle constitue une longue saga dont l’origine remonte à la nuit des temps. Son étude est à la fois poétique, spirituelle, scientifique et politique. Elle s’apparente aux chants de l’Iliade, le plus ancien texte lyrique, la plus ancienne mémoire de nos peuples d’Occident. Et si nos amis de l’IFAC (Institut français d’action culturelle) m’ont demandé de vous parler en cette fin août du chant de notre peuple, c’est parce que nous entendons bien continuer notre histoire, que notre action n’est pas un chant du cygne, mais s’apparente plutôt au chant de notre coq qui salue l’arrivée du soleil de notre renaissance.
Notre pays s’est fait et s’est forgé une âme, non par hasard, mais à force de ténacité, de volonté et de foi. C’est le sang de nos ancêtres qui bat encore dans nos veines, avec leurs défauts et leurs qualités. Toujours, ils refusèrent l’esclavage, la décadence, la tyrannie, l’occupation étrangère, les invasions.
Nous apparaissons en cette fin de XXe siècle comme leurs dignes successeurs. Nous acceptons et revendiquons fièrement notre histoire dans sa globalité. Lors de mon discours devant le parvis de la cathédrale de Reims à l’occasion de la campagne contre le Traité de Maastricht, j’avais rappelé que nous rendions hommage à tous ceux qui se sont battus pour la France, depuis les compagnons de Vercingétorix jusqu’aux jeunes combattants tombés en Indochine, en Algérie, et dans les guerres modernes, parce que tous étaient mus par un même sentiment noble de défense de leur patrie, des intérêts de leur patrie, soucieux de son rayonnement et de sa survie. L’honneur, c’est comme la liberté, ça ne se partage pas.
L’un des plus anciens témoignages sur nos lointains ancêtres les Gaulois vient de l’historien antique Strabon : « Le caractère commun à toute la race gauloise, écrit-il, c’est qu’elle est irritable et folle de guerre, prompte au combat, du reste simple et sans malignité. Si on les irrite, les Gaulois marchent droit à l’ennemi, sans s’informer d’autre chose… Forts de leur haute taille et de leur nombre, ils s’assemblent en grandes foules, simples qu’ils sont et spontanés, prenant volontiers en main la cause de celui qu’on opprime. » Ce sens du courage et de la justice fait partie intégrante de notre patrimoine. Ce ne sont pas seulement des valeurs abstraites, mais des vertus que nous entendons perpétuer. Jules César lui-même reconnaît, lors de sa Guerre des Gaules : « C’est une race d’une extrême ingéniosité. » Aussi loin que remonte notre ancienne mémoire, nous apparaissons dans les brumes de l’histoire comme un peuple doué de hautes vertus.
Tout cela n’est pas tombé du Ciel, gratuitement, dans le bec de nos ancêtres. Ils ne vivaient pas avec une mentalité d’assistés sociaux. Ils prenaient leur destinée en main et se battaient quand il le fallait. Aujourd’hui, nos adversaires disent à l’envi que nous sommes un feu de paille, que nous nous nourrissons de la crise, et autre balivernes. En de vérité, nous sommes les héritiers d’une longue lignée, nous défendons une certaine idée de la France qui est aussi vieille que notre sang, aussi généreuse que les blés de la Beauce, aussi fière et droite que les menhirs de ma Bretagne natale. Le combat politique ne consiste pas en la défense frileuse des intérêts petits-bourgeois. Nous nous battons pour que la France conserve son âme, qu’elle continue de chanter sa longue histoire sous les étoiles. Passent les âges, le peuple fier demeure, il conserve ses qualités. Nous n’avons pas le droit de l’oublier.
Les Francs qui se ruent sur la pax Romana ont sensiblement les mêmes comportements, le même système de pensée, les mêmes normes de vie. Ce sont des guerriers, connus pour leur ardeur et leur courage : « C’est pour se garantir contre la tentation de fuir et de présenter leur nuque découverte aux ennemis que les Francs ne se protégeaient que le devant du crâne avec leurs cheveux. Les casques sont pour eux des coiffures d’apparat, fragiles… S’ils sont par hasard accablés par le nombre, la mort seule les abat, la crainte, jamais. » Telle est la description qu’en donne le dernier poète latin de la Gaulle, le notable Sidoine Apollinaire1.
La société féodale
Une époque qui ne vit que dans l’éphémère et dans l’incertitude a besoin de repères que la longue durée. C’est pourquoi, je salue encore une fois, ici, l’initiative de nos amis qui ont créé à travers toute la France, leurs comités Clovis. Nos adversaires nous accusent de faire de la « récupération historique », ils courent après l’événement. Mais, si nous les devançons, c’est justement parce que nous connaissons l’importance de l’histoire et que nous sommes mus par l’amour de notre patrie. Notre passé n’appartient à aucune loge, ni chapelle, il appartient à tous les Français. Libre à eux d’honorer les mânes des ancêtres qui leur sont chers.
Pour nous autres, honorer Jeanne d’Arc, Clovis, c’est rendre hommage aux grandes figures du passé, et en même temps, prendre exemple sur eux pour poursuivre notre combat au quotidien. Il s’agit donc, ici, de rappeler à notre peuple qu’il est l’héritier d’une longue et noble histoire, dont il peut légitimement être fier. De la fusion entre le droit germanique et le droit romain, devait naître la première ébauche administrative de ce qui allait devenir la France. Mais on reconnaît en ces hommes qui ont fait la France, des traits de caractère identiques qui ont perduré à travers les siècles. Charles Martel, qui arrête les Arabes à Poitiers, en 732, est un magnifique défenseur de l’identité française. Charlemagne, qui rétablit la paix et la stabilité dans tout l’Occident, donne à notre terre un rayonnement formidable. Son règne, au sortir d’une longue période délicate, fut celui d’une renaissance, même s’il est vrai qu’il faudra attendre Hugues Capet pour que la France, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, prenne forme. Elle se forgera sur la longue distance, grâce à l’action tenace de ces quarante rois qui ont fait notre pays.
« La société féodale n’a jamais pu se passer d’un roi, remarque l’historien Georges Duby ; la présence terrestre d’un monarque lui fut aussi nécessaire que celle, invisible, de Dieu. Pour cette raison, tous les rois de France de cette époque… jouirent d’un prestige et d’un pouvoir de fait sans commune mesure avec ceux que détenaient les princes les plus puissants du royaume. »
Des rois illustres vont s’attacher à faire de cette terre de France un îlot de paix et de prospérité. Ainsi, de 1180 à 1328, Philippe Auguste, Saint-Louis et Philippe IV le Bel modèlent notre pays et lui donnent l’ébauche de son visage moderne. Les cathédrales s’élèvent dans le ciel de France, l’indépendance s’affirme, une administration solide et dévouée à son roi permet à la justice de se développer, aux infrastructures de se créer, à l’économie de s’étendre. Philippe Auguste remporte, en juillet 1214, la bataille de Bouvines. Bon guerrier et bon administrateur, il est aimé et respecté de tous, comme le sera Saint-Louis, connu pour son sens aigu de la justice. Lui aussi pratique le contact direct avec le peuple. Son chroniqueur, le sire de Joinville, note : « Maintes fois, il arriva qu’en été, il allait s’asseoir au bois de Vincennes, et s’adossait à un chêne, et il nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient affaire venaient lui parler, sans s’embarrasser d’huissiers ou autres… » Mais, c’est surtout Philippe le Bel qui apparaît comme le grand organisateur de la monarchie, grâce à l’action opiniâtre de ses légistes, Pierre Flote, Guillaume de Nogaret, Guillaume de Plaisians, Enguerrand de Marigny. Avec Philippe le Bel, les lobbies de toutes sortes se trouvent mis au pas et l’indépendance nationale confortée.
Les heures les plus sombres
La guerre de Cent Ans vient interrompre ce développement harmonieux. À Crécy, en 1346, la fine fleur de la chevalerie française est anéantie. De plus, la terrible peste noire se répand sur l’Europe. La France entre dans une longue nuit, éclairée seulement par la vacillante et timide flamme de la Pucelle d’Orléans, notre héroïne nationale, Jeanne d’Arc. Là encore, elle nous montre la voie du courage et de la foi. Elle nous enseigne que rien n’est jamais perdu quand on a le courage, le cœur pur, et la ténacité. Ces année-là furent pour nous autres ce que nous n’hésitons pas à appeler les heures les plus sombres de notre histoire. Il faudra toute la patience et l’habilité d’un Louis XI pour s’en sortir, et parcourir un long chemin avant que cette France magnifique et généreuse de la Renaissance ne puisse nous livrer ses joyaux. De tout cela, il faut savoir se souvenir, car la mémoire est notre bien le plus précieux. Nous n’avons pas à troquer notre plus ancienne mémoire contre une morale « new-look », aseptisée, conforme au « politiquement correct » et aux visées d’un impérialisme étranger qui n’ose pas dire son nom.
L’histoire de France nous apprend aussi que le plus grand péril pour notre peuple fut souvent la division. Armagnacs contre Bourguignons, partisans fanatiques des guerres de religions, Blancs contre Bleus… Notre affaiblissement intérieur profitait à nos voisins, souvent les Anglais. C’est ce que comprirent des conciliateurs comme Henri IV, qui sut rétablir la concorde, l’ordre et la sécurité en notre royaume de France. La préoccupation du bonheur de son peuple est identique à la nôtre. Célèbre pour avoir dit : « Si Dieu me prête vie, je ferai qu’il n’ay aura point de laboureur en mon royaume qui n’ait le moyen d’avoir une poule dans son pot », Henri IV ne dépareillerait pas en notre siècle en parlant de solidarité nationale et de fraternité, en demandant du travail pour les Français ou en prêchant la réconciliation nationale pour faire face aux périls de l’étranger.
On pourrait ainsi multiplier à l’infini les exemples puisés dans notre histoire. Ce n’est pas un hasard. Parce que, à la différence des autres, nous pensons que la règle d’or qui doit guider notre action politique réside en la défense des intérêts supérieurs de notre pays. Lorsque le Front national présente ses 300 mesures pour la renaissance de la France, lorsque j’ai présenté mon programme présidentiel, lorsque nous exposons dans des colloques, des conventions, des congrès, notre vision des choses et nos propositions, nous sommes mus par les mêmes préoccupations que celles qui animaient nos grands ancêtres. Lorsque nous disons que nous voulons défendre nos racines, sauvegarder notre patrimoine, transmettre notre savoir, conformément aux traditions de l’humanisme classique, lorsque nous réclamons une grande politique familiale, lorsque nous mettons en garde contre le péril démographique, lorsque nous dénonçons le danger terrible de l’immigration-invasion, nous sommes les porte-paroles de notre vieille mémoire.
1 Saint Sidoine Apollinaire (fête le 23 août), en latin : Caïus Sollius Modestus Apollinaris Sidonius, né à Lyon, vers 431, dans l’une des plus hautes familles de la Gaule. Préfet de Rome en 468. Son œuvre littéraire comprend 24 poèmes et 147 lettres. Évêque de Clermont de 472 à sa mort en 487.
Présent - 6 septembre 1996
Le chant de notre peuple (suite et fin)
Lorsque nous plaidons, à Bruxelles, pour sauver et régénérer notre monde rural, lorsque nous demandons que soient prises des mesures d’urgence pour protéger notre économie, nous nous faisons les avocats d’une France forte. Lorsque nous réclamons que soient rétablis la justice et l’ordre, nous sommes les héritiers de l’esprit chevaleresque soucieux avant tout de défendre la veuve et l’orphelin. Lorsque nous affirmons haut et fort que la France doit retrouver son rayonnement et sa splendeur passés, nous sommes animés du même esprit que ces quarante rois qui ont fait la France, et qui a été conforté par des générations courageuses et souvent sacrifiées de militants de la cause nationale.
De Clovis à Jean de Brem, de Pépin le Bref à De Gueldre, de Jeanne d’Arc à Barrès, Bainville et Maurras, il y a une même flamme qui parcourt notre histoire. Nous autres, militants et sympathisants du Front national, écrivons une nouvelle page de notre saga. Nous sommes un maillon dans l’immense chaîne des générations. Nous n’avons pas pour prétention de réinventer le monde, mais plus modestement et plus humainement de préserver un héritage, de défendre, une certaine idée de la France forte, généreuse et fraternelle. En ce sens, n’en déplaise à nos adversaires, nous sommes, au sens premier du terme, les derniers héritiers de l’humanisme classique, qui fait partie intégrante de notre patrimoine. Nos racines politiques sont nobles, bonnes et belles. Soyons-en fiers. Les défendre, c’est non seulement défendre notre mémoire, notre manière de vivre et de concevoir le monde, mais encore préserver notre avenir des nuages de barbarie qui se pressent sur les cieux du troisième millénaire.
Qu’est-ce qu’un chant ? Sinon sur une portée, le mariage entre une mélodie et une poésie, une musique et des paroles, une intonation et des rythmes traduisant un sentiment, une émotion pour en susciter dans la communauté qui l’interprète et dans celle qui l’écoute.
Qu’est-ce qu’un peuple ? Justement, une communauté capable de ressentir et d’exprimer des sentiments communs nés d’une identité, d’un besoin, d’une joie d’être ensemble : d’un destin commun.
Le chant de notre peuple, c’est la musique originale, exceptionnelle, constante de son histoire, enrichie de milliers, de milliards d’événements et de destinées. Le récit d’une épopée humaine comme il en est peu.
Chants religieux de foi et d’espérance.
Humbles mélodies de la vie quotidienne tissée de vie et de mort, de chagrin et de joie.
Chants de guerre et de victoire.
Chants d’espoir de l’éternelle Patrie et de l’éblouissante jeunesse.
Le chant de notre peuple, c’est donc d’abord, un espace : le champ du chant pourrait-on dire.
C’est une nature, véritable don de Dieu, faveur exceptionnelle du climat tempéré, alternance et variété des saisons, modération des phénomènes naturels, richesse de la terre et des eaux.
C’est une harmonie exceptionnelle des paysages. La France est un véritable microcosme. Toutes les formes géologiques, maritimes, fluviales. Nos fleuves n’ont pas la longueur du Nil ou de l’Amazone, la puissance du Gange, la majesté du Mississipi ou du Yan-Tsé-Kiang, mais il n’est pratiquement pas de terre qui soit à l’écart de leur lit et les déserts sont chez nous rarissimes exceptions.
Notre espace maritime est l’un des plus vastes du monde et nous restons, grâce à nos possessions ultra-marines, présents dans tous les océans du monde et sous toutes les latitudes.
Nos sommets ne sont pas aussi élevés que ceux de la Cordillère ou de l’Himalaya mais, par rapport à notre territoire, ils sont les plus hauts, les plus beaux, les plus variés du monde.
La France géographique est naturellement une synthèse de beauté, d’harmonie et de richesse.
C’est dans cet espace naturel que va s’inscrire l’histoire d’un des plus anciens et plus accomplis peuples du monde : le peuple français.
À cette nature, don du Ciel, va s’ajouter un culte, une culture, une civilisation, celle des Français dont nous sommes les héritiers, les fils et les filles, parce que nos pères et nos mères, nos grands-parents nous les ont transmis et confiés. C’est le torrent du sang français qui irrigue nos vies et nos terres.
Le chant de notre peuple, c’est la formidable œuvre de civilisation et de culture qu’il va écrite sur cette portée par une somme inimaginable de destins individuels, par un effort prodigieux, une addition de peines, de joies, de souffrances, de sacrifices. Un milliard d’hommes et des milliards et des milliards d’heures, de jours, de mois, de soins, de travail, de rires, de pleurs, d’étreintes, de succès et d’échecs, de fautes, de naissances, de vies et de morts.
L’histoire de ces femmes et de ces hommes sera la plus belle, la moins désespérée parce que, outre le don exceptionnel de cette terre, leur vie baignera dans la lumière de l’espoir et de l’amour de Dieu.
Ce sont eux qui rendront les nuits moins noires, les peines plus légères, les larmes moins amères parce qu’ils portent l’espérance sublime, celle de l’éternité de l’âme et de la résurrection des corps.
Creuset des peuples de l’Europe de l’ouest, Celtes, Germains, Ligures, elle, sera l’une des premières à se donner à la foi. Et le geste, je devrais dire le geste de Clovis dont nous célébrons le millénaire et demi, en est le symbole le plus éclatant.
Fille aînée de l’Église, n’en déplaise aux Lombards, aux Sarrasins, aux révolutionnaires athéistes d’hier, aux faux jetons et aux francs-maçons d’aujourd’hui.
Quel peuple plus que le nôtre s’est arraché humaine à la médiocrité de la condition humaine avec un tel élan, une telle ferveur, un tel sens du sacré.
Bien que pétri de cette terre qui le nourrit et qui est faite de la poussière des siens, l’amour qu’il lui porte est moins fort que celui qui le poussera à élever sur notre sol plus de cathédrales, de basiliques, d’églises, de chapelles, d’oratoires, de temples, de monastères qu’aucun autre.
C’est lui qui créera les plus grands pèlerinages, le plus grand nombre d’ordres religieux (cinquante au seul XIXe siècle, nous rappelle Jacques Trémolot de Villers dans son beau livre, Les Fleurs d’Ulysse).
C’est lui qui suscitera le plus grand nombre de saints et de martyrs, les plus émouvants aussi ; celui qui compte le plus de hauts lieux, de collines inspirées, de dialogues célestes : le Mont-Saint-Michel, le Mont Sainte-Odile, Lourdes, Sainte-Anne d’Auray, Pontmain.
C’est le pays du culte marial qui fut le plus formidable levier de considération, de libération, de respect et d’amour de la femme et de la mère.
C’est la patrie de Saint-Rémi, Saint-Bernard, Saint-Vincent, Saint-Yves, Saint-Cloud, Saint-Louis…
Celle des Saintes-Geneviève, Clotilde, Jeanne d’Arc, Thérèse, Bernadette… Celle des martyrs dont Blandine et Jeanne furent les figures les plus émouvantes ; et de ceux que la Révolution française assassina par dizaines de milliers en haine de leur foi et pour crime de fidélité, quand régnait la terreur mise en œuvre par Robespierre et par Saint-Just cher au Grand maître de la secte, de l’organisation secrète maçonnique du Grand Orient.
C’est aussi la patrie des grandes aventures humaines, explorations, expéditions, croisades.
Celle des marins illustres, les découvreurs et les civilisateurs du monde.
Celle des soldats, guerriers, combattants ; des aviateurs pionniers du ciel et des aviatrices, héroïnes de l’air ; des poètes par centaines avec les deux figures de Chénier et de Brasillach, martyrs de nos guerres civiles.
Celle des romanciers, des critiques, des fabulistes, des auteurs dramatiques qui ont illustré et défendu notre langue française belle, claire, nette, franche pour tout dire.
Celle des musiciens et de leurs créations, des humbles chansons : comptines, refrains, bergerettes, pastourelles, rengaines, aux nobles opéras, en passant par la musique sacrée et les cantiques naïfs ; sans oublier la musique militaire qui aide aux plus durs moments à marcher, à souffrir et à mourir ; mais aussi les mélopées de tristesse et de révolte des prisons et des bagnes.
Depuis ceux des cavernes de Lascaux et de menhirs de Carnac, les artistes de toutes les formes d’art : architecture, sculpture, peinture, danse, comédie, tragédie, sans oublier celles d’aujourd’hui : mode, cuisine, décoration, art de vivre où nos compatriotes ont acquis des réputations inégalées…
Et nos paysans, nos vignerons, nos horticulteurs qui ont nourri, abreuvé, embelli la vie de générations successives.
Nos marins, nos pêcheurs dont les navires ont sillonné toutes les mers du globe.
Nos médecins, nos chercheurs, nos ingénieurs et nos savants, nos artisans et nos ouvriers…
Tous ceux d’antan et de naguère, qui amassèrent le trésor.
Tous ceux d’aujourd’hui et de demain.
Tous ont une richesse en commun dont ils ignorent souvent le prix inestimable. Ils ont été et sont ; et, je le pense profondément, continueront d’être dans les siècles à venir le sublime peuple français sur sa terre, dans sa chair et son cœur, dans son esprit, mais aussi et surtout, dans son âme, comme l’exprimait Victor Hugo : « L’âme française est plus forte que l’esprit français, et Voltaire se brise à Jeanne d’Arc ».
Sans doute ne sommes-nous pas les seuls dans le vaste monde et il est d’autres peuples illustres, et d’abord parmi nos peuples frères d’Europe ; et aussi quelques autres dans l’espace et dans le temps auxquels nous avons emprunté souvent ce qu’ils avaient de meilleur.
Sans doute en est-il même dans certains domaines, ou dans certaines circonstances, qui nous furent supérieurs.
Mais aucun, je crois, ne fut plus accompli dans son humanité, plus tenace dans sa volonté d’être que le peuple français.
C’est lui qui mérite le prix d’excellence qui récompense celui qui, comme aux JO, le décathlonien, ici hécathlonien, obtient le meilleur total.
Dans le sens où on disait l’honnête homme du XVIIe siècle, notre peuple peut être réputé l’honnête peuple de l’histoire.
Pris aujourd’hui dans la tourmente du doute et du matérialisme, frappé dans son dynamisme et sa substance vitale par la dénatalité et l’invasion migratoire, coupé de ses racines spirituelles, piégé par le mirage de l’Européisme et du mondialisme, trahi par ses élites et forcé par les lobbies, il est aujourd’hui en grand péril de désaffection. Il pourrait mourir de ne plus s’aimer et de na pas d’abord aimer les siens, de ne pas les préférer aux autres, car les lois de la vie et de la survie sont rudes. Et, il ne suffit pas d’être généreux, surtout avec l’argent des autres, pour perpétuer la chaîne des générations.
Sur le fond des mélopées moroses de la décadence, au-dessus du tintamarre des exotismes de pacotille, pour le plus grand bien de l’humanité, de la France et des Français, doit s’élever, à nouveau, haut et clair, le péan des combats antiques, le chant de guerre et de victoire, le chant d’amour et d’espoir.
Le chant de la France et des Français que symbolise aujourd’hui notre hymne national.