Texte intégral
Q. : Le président déplorait récemment l’absence d’une défense européenne et réclamait sa création. C’était faire l’impasse sur le corps européen créé en 1993… Basé en partie à Strasbourg, l’Eurocorps a tout l’ossature d’une défense européenne, avec son état-major et ses unités combattantes, même s’il faut encore harmoniser les armements, les mesures sanitaires et, peut-être aussi, la langue de commandement. Les hauts responsables de la République ont rendu visite au corps européen. Monsieur le ministre, envisagez-vous de le faire aussi ? Eurocorps a défilé à Paris, ensuite à Bruxelles, ce qui avait fait dire au roi des Belges : Depuis quelques mois, nous autres pro-européens, avons l’impression que ce n’est pas l’Eurocorps qui se défile mais certains pays qui l’on réé. D’où ma question : l’Eurocorps est-il le format réduit de la future défense européenne ou n’est-il qu’un gadget pour défilés de fêtes nationales ? Pensez-vous lui confier, avec l’accord des autres nations, des missions sur des théâtres extérieurs ou restera-t-il confiné sur les bords du Rhin ?
R. : Au nom de Charles Millon retenu au Sénat, je voudrais vous dire quelle est l’intention du Gouvernement. L’Eurocorps n’est pas un gadget et aucun des pays qui l’ont fondé n’entend. L’intention très claire du Gouvernement est de préserver intégralement la qualité et le volume de notre engagement national dans l’Eurocorps. Et su vous deviez être rassuré davantage encore, je vous renverrais aux propos du président qui, présentant il y a quelques semaines ses orientations sur le nouveau modèle de défense pour la France, indiquait que la France tiendrait ses engagements et garderait sa place au sein du corps européen. Mais au-delà du Corps européen il existe d’autre forces multinationale : les forces méditerranéennes, avec l’Espagne et l’Italie et le groupe aérien franco-britannique. Voilà des éléments qui constituent avec l’Eurocorps, les bases de la coopération militaire européenne.
OTAN (rénovation)
En outre, car tout est lié, Monsieur le député, il y a la réforme de l’OTAN que la France a souhaitée, et qui est engagée depuis la réunion ministérielle de Berlin, afin de permettre la création au sein de l’Alliance atlantique d’une véritable identité européenne de défense. Telles sont les orientations du chef de l’État, chef des armées.
UEO
Il nous fait maintenant mettre en œuvre ces orientations dans l’OTAN précisément, au sein de l’Union de l’Europe occidentale, dans notre propre pays – pour ce qui concerne l’armée française – avec les Allemands en ce qui concerne l’armement et les satellites, et également dans le traité de l’Union européenne lui-même. C’est l’un des sujets que j’ai soumis au nom du Gouvernement et un des débats que nous avons ouvert lors de la négociation de la conférence intergouvernementale, sur lequel les chefs d’État et de Gouvernement feront le point à la fin de cette semaine, à Florence.