Texte intégral
Parce qu’un adolescent, âgé de seize ans, d’une famille très défavorisée, issu de l’académie de Rouen et choisi par elle, s’est exprimé avec ses propres mots pour dire tout ce que ses professeurs lui avaient apporté, vous y avez vu une « farce », une « propagande grossière », une « autocritique stalinienne ».
Je ne m’attarderai pas sur le caractère outrancier et blessant de ces propos à l’égard d’une parole authentique, sans doute trop simple et trop pudique pour d’éminents spécialistes. Cela prouve qu’il est encore difficile de laisser parler les élèves sur un sujet qui pourtant les concerne au premier chef, tout comme il n’est pas simple – les résistances sont fortes – d’obtenir que la parole soit donnée aux enseignants de terrain et aux parents d’élèves ! Un jour viendra où ces réactions paraîtront dérisoires, parce que l’on aura installé la parole des élèves comme enfin légitime, et le respect qu’ils attendent comme une règle fondamentale du fonctionnement de l’école. J’œuvre pour y parvenir et je continuerai à donner la parole aux élèves.