Discours de M. Jacques Chirac, maire de Paris, président du RPR, sur le bilan de son action, et la politique familiale et culturelle de la gauche, Paris le 24 février 1983.

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Circonstance : Meeting à la Mutualité lors de la campagne pour les élections municipales des 6 et 13 mars 1983

Texte intégral

Mes chers amis

La halte que je fais ce soir avec vous, arrivé presque au terme d’une campagne qui m’a apporté d'immenses satisfactions, celle que procure notamment l’irremplaçable contact direct avec le peuple m'est particulièrement agréable.

C'est en effet dans le Ve arrondissement, vous le savez, que je suis né. Or, pour moi, rien n'est plus important que l'enracinement, l'enracinement dans une terre ou dans un quartier qui donne sa saveur, sa couleur, sa forme singulière à l’existence, l'enracinement moral et spirituel dans une foi qui donne son sens à la vie.

En fait d'enracinement, sans vouloir vous faire ce soir en public des confidences auxquelles, vous le savez aussi, ma nature ne me porte guère, je voudrais tout de même vous avouer que si je me sens parfaitement chez moi dans cet arrondissement qui concentre dans l’un des plus petits espaces qui soit au monde, tout ce que l’intelligence, la pensée et l’esprit peuvent avoir conçu de plus grand et de plus noble au service de l’homme et de sa double vocation naturelle et surnaturelle, j’ai aussi un chez moi dans les terres austères et rudes, mais si belles et fascinantes de la Corrèze.

Je ne me considère pas comme écartelé entre Paris et le plateau des Mille Vaches. Les joies que me procurent l’un et l’autre ne sont certes pas comparables, mais elle ne sont pas opposées non plus car, en définitive, c’est toujours le même peuple de France que l’on retrouve sous des apparences diverses, le peuple de Paris s’étant forgé par l’apport ininterrompu au cours des siècles des habitants des provinces de France. Ici, comme là-bas, c’est la même façon d’affronter le réel et la vie, c’est le même sens du concret et des réalités, c’est la même volonté de construire avec franchise et sérieux un avenir meilleur pour ses enfants, c’est la même propension à la bienveillance et à l’amitié lorsqu’on a su conquérir la confiance, tels sont les traits qui se manifestent comme les vertus fondamentales de notre peuple. Vertus pérennes qui se sont maintenues malgré les tribulations tout au long de l'histoire et qui nous ont fait ce que nous sommes, ce peuple unique au monde chanté par Péguy, et dont il exprimait excellemment l'essence en faisant parler Dieu, selon son habitude : "Quand i1 n'y aura plus de Français dit Dieu, il y a des choses que je ferai mais que plus personne ne comprendra ! »

J'espère bien que vous ne m'en voudrez pas, ce soir, d’insister, alors que la politique s'efforce d'accentuer nos divisions et nos querelles, sur ce qui nous unit et nous rassemble, sur ce qui nous a permis de surmonter au cours d'une histoire deux fois millénaire toutes les crises qui auraient été fatales à d'autres. Oui, notre capacité de résistance et d'union face aux pires dangers a su faire merveille et je m'en voudrais de ne pas évoquer ici, au pied de la montagne Sainte-Geneviève, l'antique bergère de Nanterre, patronne de Paris, qui la première dans notre histoire symbolise cette force dans l'épreuve et cette volonté farouche de vaincre, source jamais tarie de toutes les renaissances françaises. 

Voilà pourquoi je vous parle de la France, de la singularité et de la grandeur de la France, c’est-à-dire de ce qui est en vous, et qui, une fois de plus, demande à s'exprimer sans nul mépris des autres, mais aussi sans dédain de nous-mêmes. Ce n’est pas de la France socialiste  que je vous parle, construction mythique et monstrueuse que seuls des idéologues sans racine, ou des politiciens chimériques peuvent, dans leur sectarisme impénitent, avoir inventée pour justifier leur conduite. Il n'y a qu'une France, celle que nous aimons, la seule capable de recevoir notre fidélité et s'il le fallait notre sacrifice. Elle n'appartient à personne, si ce n'est à l'histoire et aux Français qui l'ont forgée de leur sang.

Oui, je le sais bien – et Bernanos l'a exprimé mieux que je ne pourrais le faire – l'idée de grandeur, celle qui réconcilie tous les Français dans l'amour de la patrie, cette idée n'a jamais rassurée les imbéciles. Elle les inquiète même beaucoup. Que peut bien signifier cette exigence dans le monde d'aujourd'hui ?

Eh bien ! La grandeur, ce n’est pas de monter sur des échasses, ce n'est pas non plus de se donner en spectacle. C’est seulement, quand on est la France, en un temps de démesure, de donner la mesure, toute la mesure de nous-mêmes. La mesure de nos moyens et la mesure de nos idées, avec la force de cœur et la conviction qui les joignent. Nos moyens ne sont pas rien et nos idées ne sont pas folles. Naturellement, nous savons très bien que nous ne sommes plus la France de Louis XIV ou de Napoléon, et serait-ce même ce qu'attend de nous le monde d'aujourd’hui ? Mais nous pouvons être encore la France de Saint Louis ; nous pouvons encore être la France des droits de l'homme, la France du droit des peuples.

On ose aujourd'hui nous dire que le problème de l'emploi sera résolu par la diminution progressive de la population active, c'est-à-dire qu'effectivement, quand il n'y aura plus de Français, il n'y aura plus de chômage. De même que s'il n'y avait plus de France, il n’y aurait plus d'Europe non plus, et je vous le demande, quel Occident ?

Je vous invite moi à être une France active, à être une France qui produit et qui crée, qui invente et qui échange, à être une France dans la vie et dans l'histoire d'aujourd'hui. Cela s’appelle l'effort civilisateur. Malraux avait raison de dire que "l'âme de l'histoire sous la cuirasse romaine, comme sous la robe de Gandhi, c'est la volonté". La grandeur n'est que le courage de cet effort qu'on fait sur soi-même en vue de participer, tel qu'on est, au monde tel qu'il est. Au faux réalisme de la résignation, je veux opposer le réalisme vrai du courage. A la paix des signataires d'armistices, je veux opposer l'idéal de justice de ceux qui savent choisir la résistance quand l'avenir de l'homme est en jeu et quand la France nous appelle.

Tout cela peut vous paraître bien éloigné des préoccupations qui sont les vôtres et qui doivent s'exprimer légitimement au cours d'une campagne municipale. Et pourtant je n'en suis pas si sûr, car si nous ne prenons pas, une fois pour toutes, la France comme référence ultime de notre action et de nos efforts, quel sens peut bien avoir l'agitation de notre monde de la politique dont la quête du pouvoir semble devenir l'unique objet de convoitise. Je reconnais volontiers que nombreux sont ceux qui ont succombé à ce travers, mais les Français les reconnaissent, malgré leur indulgence naturelle pour les contorsions et les retournements. Je suis certain qu'ils se détournent d'eux spontanément car ils savent que leurs chatoyants programmes ne sont que de vains simulacres, que leurs généreuses promesses ne sont que des séductions trompeuses.

Au risque de vous paraître pour le coup manquer de modestie, je voudrais tout de même vous faire toucher du doigt, s’il est possible, l'immense différence qui apparaît entre un bilan dont on peut critiquer tel détail ou telle partie, mais qui s’impose par sa cohérence et sa consistance, et les fumeuses variations et incantations sur « le pouvoir de l'imagination » qui ne peut monter qu'à la tête des adorateurs de chimères.

Non, on ne gouverne pas une ville de plus de deux millions d'âmes, aussi riche d'histoire que Paris, aussi complexe et aussi vivante, à coup de gadgets.
Notre imagination à nous s'est traduite dans les chiffres, dans les faits et dans les services offerts à la population parisienne depuis six ans.

Je ne voudrais pas vous assommer de statistiques, mais face à la mauvaise foi et au mensonge, il est nécessaire de rappeler brièvement quelques données élémentaires : en six ans, nous avons réussi à financer 27 000 logements sociaux, et ce malgré toutes les embûches qui se dressaient devant nous, et malgré la raréfaction dramatique des aides de l'Etat. Entre 1977 et 1983, les crédits consacrés au logement social par la ville ont été multipliés par 3, 5. En six ans, nous avons multiplié par 5 le budget culturel de la ville, ouvert 4 nouveaux musées et 17 bibliothèques, créé 350 ateliers d'expression culturelle, ouvert 8 conservatoires. Nous disposons aujourd'hui, aux Halles, d'un complexe culturel sans précédent dans l'histoire de Paris.

En six ans, nous avons construit 9 piscines, 15 salles de sport, 10 gymnases, 16 terrains d'éducation physique, 6 terrains de grands jeux et 4 maisons ou clubs de jeunes.
Nous avons mené à bien l'opération de Bercy et le Palais omnisports sera achevé cet automne.

Nous avons surtout conduit une politique sociale, une politique familiale, une politique culturelle qui se placent sous le signe de la liberté. Notre but n'est pas d'instaurer le socialisme municipal et de nous substituer à l'initiative libre des individus, des groupes et des associations. Il est d'offrir à chacun les conditions de son épanouissement dans la cité. Il est de pratiquer une solidarité active et non l’assistance. Il est de fournir à chacun les moyens de sa liberté de choix et non de contraindre nos concitoyens à consommer ce qu'on a jugé bon de leur faire absorber.

C'est à son vrai niveau que je voudrais ce soir situer le débat devant vous : alors que notre pays est progressivement pris en main et guidé selon des principes politiques et sociaux que la majorité des Français réprouvent et qu’ils ne manqueraient pas de rejeter si la question leur était clairement posée, ici à Paris, j'ai voulu maintenir notre action dans un axe qui témoigne de notre volonté de sauvegarder ce qui doit l'être, au moins dans certains domaines essentiels où la défaillance de l'Etat, ou pire encore son entêtement partisan, risque de nous mener à la catastrophe. S’il est vrai, comme le disait une vieille institutrice qui connut jadis son heure de gloire en fondant le mouvement des Davidés, que « le courage d’un seul vaut pour plusieurs », eh bien espérons pour la France que la détermination dont nous faisons preuve ici à Paris lui épargnera les conséquences les plus tragiques, non seulement d'une gestion désastreuse, mais surtout d’une vision pour l'avenir qui, refusant d'assumer toutes les traditions françaises, prétend nous contraindre à suivre les voies univoques qui, qu'on le veuille ou non, mènent à l'abdication de la liberté.

Sous ce rapport, deux exemples particulièrement significatifs me viennent à l'esprit, et je voudrais les développer un instant devant vous.

Tout d'abord, la politique familiale

Je suis frappé de constater que ceux qui nous attaquent aujourd’hui sur notre bilan n'ont, pour ce qui les concerne, aucune vision générale de Paris et de ses habitants, mais voudraient nous imposer leur conception de la société qui, pour eux, n'est qu'une agglomération d'individus qu'il conviendrait de gérer et d'assister comme autant de cas sociaux.

C’est ainsi que j'entends parler des jeunes, des personnes âgées, des handicapés, des enfants, qu'on nous rebat les oreilles sur les problèmes scolaires, le logement, l'emploi, etc. d'une manière théorique et désincarnée, donnant ainsi raison à Victor Hugo qui décrivait la société collectiviste comme une société sans famille : "Délié de son père, ignorant son aïeul, voilà le dernier mot du progrès : l'homme seul".

C'est cette conception de la société où il n'y a plus de place pour la famille, qui conduit les socialistes, de leur propre aveu, à la considérer comme une "forme de vie privée" parmi d'autres.

J'ai la conviction pour ma part qu'à force de s'entêter à ne pas vouloir, pour des raisons sottement idéologiques, reconnaître à la famille sa place, qui en fait la cellule centrale et irremplaçable de notre société, on est en train progressivement d'ébranler jusque dans ses fondements la cohésion humaine, affective, spirituelle de notre pays.

En fait, il ne faut pas s'y tromper, l’idéologie actuellement dominante en France s'attache à détruire la famille car, par essence, la famille ne laisse aucune prise à la dialectique et la rejette, car, par nature, elle refuse l'esprit de classe et recherche l'unité profonde et véritable.

Une politique familiale traduit toujours un choix politique et exprime toujours une référence de civilisation. Le choix et la référence du gouvernement sont clairs : en attendant la suppression progressive de la liberté de l'enseignement et la prise en charge, dès le plus jeune âge, de l'enfant par la collectivité, nous avons assisté ces derniers mois à une diminution importante des allocations versées aux familles nombreuses, voire dans certains cas à leur suppression, à la mise en œuvre honteuse du remboursement de l'avortement par la fiscalité, faisant ainsi de chacun de nous les complices involontaires d'actes de mort. Voilà comment une société en est venue à renier les sources mêmes de la civilisation qui l'a fondée.

Quant au projet de réforme du financement des prestations familiales, non seulement celui-ci ne va pas conduire à une diminution des charges des entreprises, puisque les 9 % actuellement payés par l’employeur seront reversés aux salariés, mais il va encore pénaliser, une fois de plus, les classes moyennes, qui, déjà frappées par le plafonnement du quotient familial et déjà exclues du bénéfice d'un certain nombre de prestations en raison de critères de ressources, devront acquitter un super impôt sur la totalité de leurs revenus pour financer la politique familiale.

Si ce projet devait voir le jour, il n'y aurait plus de politique familiale en France.
Notre choix se situe aux antipodes de cette politique suicidaire, au moment où notre pays est menacé de mort lente par le déclin de sa démographie et par l’affaissement des valeurs spirituelles dont les foyers restent par excellence les gardiens vigilants.

Concrètement, cela signifie que nous rejetons la prétention de l'Etat à vouloir dicter aux familles un choix au nom de présupposés idéologiques, mais que nous mettons en place les conditions leur permettant, dans les domaines qui relèvent de l'intimité même de la vie des hommes et des femmes de ce pays, d'exercer leur libre arbitre.

C'est cette volonté de liberté qui nous a conduits notamment à instituer pour les familles qui souhaitent élever elles-mêmes leurs enfants un congé parental d'éducation correspondant à l'allocation mensuelle, pendant deux ans, de l'équivalent d'un demi-SMIC, tout en multipliant par deux le nombre de places de crèches pour les familles qui veulent confier leurs enfants à un mode de garde organisé.

Je n'insisterai pas sur toutes les initiatives que nous avons prises afin d'aider les associations familiales, gestionnaires de services d'intérêt familial, dans le but de permettre aux familles de s'entraider dans l'éducation de leurs enfants, dans le but aussi de donner aux associations privées compétentes les moyens de répondre efficacement aux appels des mères en difficulté ou en situation de détresse afin de les détourner du recours tragique à l'avortement. C'est à Pierre Chaunu que, sur ce point, je donnerai le dernier mot en le citant dans cette phrase à l'optimisme paradoxal « les socialistes construisent dit-il, une société tellement ennuyeuse et ils en ont tellement conscience qu'ils se disent que finalement un tel ennui ne mérite pas d'être fécondé ».

La culture

Il est un autre domaine qui, en ces quartiers où foisonnent les établissements universitaires les plus prestigieux et les plus anciens de notre pays, doit vous tenir particulièrement à cœur : c'est celui de la culture, que je voudrais aborder maintenant pour conclure.

Il est bien difficile de définir la culture en soi, et je me garderai pour ma part de toute volonté de l’annexer à des fins partisanes. L'action que nous avons menée à Paris depuis six ans en est le témoignage éclatant et je m'en expliquerai au cours d'une prochaine conférence de presse. A ce titre, je récuse absolument l'orientation aujourd'hui à l'œuvre qui consiste à dévoyer la culture pour en faire soit l'arme d'un combat idéologique, soit un pur outil de critique des vraies valeurs culturelles, qui, toutes, tendent à l'universel et ne sauraient être enfermées dans aucune des prisons dorées où le pouvoir essaie de les attirer pour les maintenir captives.

La stratégie est simple : la voici, telle qu'elle nous est officiellement proposée par l'Institut du patrimoine. Malgré le charabia, ce texte mérite d'être cité, car il résume admirablement, si l'on peut dire, les objectifs destructeurs visant à déposséder les Français d'eux-mêmes et de leur histoire, pour les dresser les uns contre les autres dans un immense affrontement où sombrerait la nation si nous ne mettions à temps un terme à ces projets insensés : « Il s’agit de mobiliser le patrimoine comme un agent provocateur qui, échappant aux cloisonnements de la division du travail, aux spécifications de la vie professionnelle, débridera la créativité potentielle des individus et des groupes. Il s’agit, en s’affranchissant des représentations, des tabous, des faux prestiges, d’un passé qui avait été érigé en référence absolue au lieu d’être restitué dans sa génétique sociale, d’en finir avec la domination d’une société de classe qui s’est abondamment servie, parfois, de l’arme culturelle ».

La grande œuvre est là : c’est la description d’une machine à transformer la société, qui se sert de la culture comme d’un instrument idéologique permettant d’assurer l’uniformisation des esprits.

Une fois encore nous nous situons à l’extrême opposé de ces projets. Pour nous, la culture est avant tout un moyen, pour tous les hommes, de communiquer, de s’enrichir mutuellement, de s’épanouir. La culture étant la forme que prend une pensée civilisatrice dans un monde donné, en fonction d’une histoire et d’un dessein.

Il y a nécessairement plusieurs formes culturelles dont le foisonnement, loin d’être un obstacle à la quête d’universalité qui sous-tend chaque culture, est au contraire une richesse inestimable, médiatrice pour tout homme entre la solitude où tend à le réduire la civilisation industrielle, et le trop vaste univers où seules quelques âmes d’exception arrivent encore à trouver un horizon où poser leur regard et leur attente.

Voilà qui touche à l'essence même de l'homme et à la vocation des nations, car la nation et la culture sont puissamment liées l’une à l'autre. Souvenez-vous de ce que le pape Jean-Paul II disait à l'UNESCO à l'occasion de son voyage à Paris : "La nation est la grande communauté des hommes qui sont unis par des liens divers, mais surtout précisément, par la culture. La nation existe par la culture et pour la culture, et elle est donc la grande éducatrice des hommes pour qu'ils puissent être davantage dans la communauté". Et le pape d’ajouter ces fortes pensées : « Il existe une souveraineté fondamentale de la société qui se manifeste dans la culture de la nation. Il s’agit de la souveraineté par laquelle, en même temps, l’homme est suprêmement souverain ».

Ainsi la culture nous ramène-t-elle tout naturellement à l'idée de nation. Oui, dans un monde où la solitude humaine est chaque jour plus angoissante – en dépit ou à cause de son excessive transparence, de ses prodigieux moyens d’information et de communication –, toutes les entreprises qui tendent à déraciner l’homme encore davantage l'appauvrissent et le livrent à toujours plus de solitude, à toujours moins de solidarité véritable.

Si nous croyons à la permanence nécessaire des nations et de leurs cultures, et d'abord de la nation française et de sa culture historique, c'est parce que nous croyons qu'on ne peut participer au monde tel qu'il est qu'en étant d'abord soi-même et qu'en préservant cette forme exceptionnelle de souveraineté qui est la liberté même.

C'est pour cette liberté là, qui fonde et justifie tout le reste, que nous menons notre combat à Paris.