Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
L'année dernière, à la même époque, j'assistais à Varsovie à l'Apéritif à la française en tant que ministre déléguée au Commerce Extérieur. Si l'on m'avait dit alors que je me trouverais ici aujourd'hui en tant que ministre de l'Agriculture et de la Pêche !
Puisqu'un apéritif est le moment de toutes les confidences, je voudrais vous dire quel honneur je ressens à conduire, sous l'autorité du Président de la République et du Premier ministre, l'action du gouvernement dans un domaine aussi important, au carrefour de la tradition et de la modernité, du terroir et du commerce international. En tant que ministre déléguée au Commerce Extérieur, j'avais en charge de défendre les exportateurs agroalimentaires français. Aujourd'hui, je poursuivrai cette tâche sur le plan des principes.
Croyez bien que je poursuivrai à ce poste la politique que j'ai menée précédemment, en défendant nos intérêts communs dans le cadre des négociations de l'OMC et des différents accords bilatéraux. Les attributions du ministère de l'Agriculture ont été élargies, puisqu'aujourd'hui le Ministère participe officiellement à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière de commerce international, ce qui constitue un signe fort en direction du secteur agricole et agroalimentaire.
Je voudrais féliciter toute l'équipe de Sopexa, qui accomplit un travail si merveilleux, à l'international bien sûr, mais aussi auprès de tous les acteurs de l'agroalimentaire, et qui contribue grandement au développement des échanges entre notre pays et le reste du monde.
Le mot d'apéritif vient du latin apertivus, qui signifie « ouverture ». Etant donné le gouvernement auquel j'appartiens, je ne peux que me réclamer de cette étymologie.
Que ne fait-on pas à la française ? des baisers, des frites, des jardins, et même des tartes aux pommes. Je ne saurais trop féliciter la société Sopexa pour y avoir ajouté, en 2004, l'apéritif. Grâce à vous, Monsieur le Président, et à toute votre équipe, plus de 20 000 gastronomes du monde entier, réunis dans les endroits les plus insolites, peuvent s'essayer à un apéritif à la française tous les premiers jeudis de juin, et savourer un échantillon choisi des produits de notre terroir.
L'apéritif constitue un moment idéal pour la dégustation. Thomas de Quincey, qui ne mangeait pas que de l'opium, a écrit à ce sujet de fort jolies pages dans un petit opuscule intitulé Casuistique des repas romains. Il y défend un plaisir trop souvent escamoté, celui de la "mise en bouche". Ainsi les Romains passaient-ils leur journée, avant le fastueux repas du soir, la coena, à aller d'apéritifs en apéritifs. Peut-être est-ce pour cette raison qu'ils finissaient par dîner allongés... Un raisin ou deux, une datte, une olive, avalés debout ou en chemin, ne risquaient pas, selon le mot des Anciens, de polluere famem, de polluer la santé de la faim. L'apéritif permet d'apprécier le goût sans plomber l'estomac, et d'apprécier une multiplicité de produits.
Cet Apéritif à la française est bien sûr aussi, pour le Ministère que je représente, l'occasion de vanter les exportations agricoles et agro-alimentaires de notre pays.
Dans nos économies, l'agriculture a toujours été indissociable du commerce extérieur. Saviez-vous par exemple que le fameux pruneau séché d'Agen a été inventé pour pouvoir être exporté, ou que le brugnon a été créé pour se substituer à la pêche qui voyageait mal ?
A travers nos exportations, c'est aussi une certaine image de la France, un certain art de vivre qui sont véhiculés. Quelle meilleure manière d'apprécier un pays que d'en goûter les fruits ? On commence par manger un coq au vin, on passe en suite à la poule au pot, et on finit, c'est le cas de le dire ici, par visiter la Tour Eiffel.
Je vous remercie et vous souhaite un bon Apéritif.